Bernstein pour fêter 2009

Allez sur le site d’Eric Ferrand : il nous fait le cadeau d’une vidéo d’un concert du Philharmonique de Vienne dirigé, des yeux, par Bernstein. C’est trop génial !

http://www.eric-ferrand.com/index.php?ID=&LangueID=1&ThemeID=30&RubID=121&InfoID=327

(ou passer par mes liens)

Shirin Ebadi, … et les « citoyens d’honneur » de la Ville de Paris

J’apprends que les locaux de Shirin Ebadi, lauréate du Prix Nobel 2003 de la paix, ont été fermés en Iran.  Quel courage n’a-t-elle pas de se battre pour les droits des femmes  – et plus généralement de tous ses compatriotes – dans son pays ?

 Je me disais qu’elle faisait une belle « citoyenne d’honneur » de la Ville de Paris. Car nous avons un peu trop tendance, à la Mairie de Paris, à confondre les victimes, qu’il faut défendre et protéger de tout notre poids, avec ces grandes figures qui combattent, de part le monde, face à toutes les tyranies.

A ce propos, vous trouverez ci dessous, mon intervention sur les voeux, proposant d’accorder la citoyenneté d’honneur de la ville de Paris,  à Gilat Shalit pour l’UMP et à Salah Hamouri pour Les Verts :

«  Mon explication de vote sera valable pour les vœux 122 [NdR : Gilad Shalit] et 123 [NdR : Salah Hamouri]. Je ne peux que constater que ce type de vœu, ressenti par certains comme polémique, engendre en réponse d’autres vœux polémiques. Aussi je m’exprimerai sur 3 points :

  • le 1er : Je veux rappeler que notre groupe soutient totalement la politique du Maire de Paris au Moyen-Orient. Je veux rappeler que patiemment et sans gesticulation excessive, il intervient avec équilibre dans cette région du monde qui mérite d’être traitée avec sérieux, dignité, responsabilité.
  • le 2ème : La dénomination de «  Citoyen d’Honneur  » : il semblerait utile que ce titre, que nous voulons prestigieux, ne soit décerné qu’avec consensus des groupes, à des personnes ayant accompli un parcours ou une œuvre remarquables tels ceux de Taslima Nasreen ou de Aung San Suu Ky.
  • le 3ème : Je souhaiterais que nous puissions, ensemble, réfléchir à une manière de signifier notre attachement au sort de Français injustement détenus de par le Monde, peut-être en les plaçant symboliquement sous «  la protection de la Ville de Paris  ». Nous ne pouvons être insensibles à leur situation. Cela s’appliquerait d’ailleurs, parfaitement au cas Gilad Shalit.

Dans l’attente de cette réflexion, je ne participerai pas au vote sur les deux vœux et je laisse la liberté de vote aux élus du groupe MRC.« 

Que se passe-t-il en Grèce ?

En Grèce, comme en France, les lycéens sont dans la rue. Et on nous raconte, à longueur de médias, que c’est en réponse à la police qui a, suite à une « bavure » policière, tué un jeune.

Comme les émeutes semblent durer, les journalistes se penchent plus « sérieusement » sur la question. Il ressort alors de leurs investigations que les jeunes Grecs – et apparement les moins jeunes qui les soutiennent- se rebellent contre un Etat corrompu, archaïque. Ca m’interroge, le coup de l’Etat archaïque. On me l’a trop fait avec les « ringards » français qui refusaient l’entrée dans la moderne Europe…

Alors je regarde de plus près !

La Grèce est entrée dans l’Union européenne. Evidemment aux forceps avec la politique de « modernisation » menée par leur parti dit socialiste, le PASOK. Résultat : des salaires parmi les plus bas de l’Europe (mis à part ceux des anciens pays de l’Est), faible protection sociale, Etat, effectivement, peu protecteur, et aggravation du chômage… Cette montée du chômage de masse touche les jeunes et en particulier les jeunes diplomés… qui n’ont rien à perdre et qui manifestent violemment !

En fait, on a voulu nous faire croire que les Grecs se mobilisaient contre un Etat ringard qui avait des difficultés à se mettre à la modernité européenne alors qu’on assiste à la première révolte d’ampleur contre le libéralisme des différents gouvernements européens, même quand ils se cachent derrière la soi-disant nécessité (la fatalité ?) européïste et qu’ils s’affublent, en le dévoyant, du beau nom de socialiste !

Darcos recule.

La mobilisation du monde enseignant et des lycéens a fait reculer le gouvernement : Darcos, mais au delà Sarkozy, ont reporté la réforme du lycée.

C’est une bonne chose, mais il ne faut pas réver : report n’est pas retrait. Et on peut, hélas, raisonnablement penser que le couple Darcos-Sarkozy reviendra à la charge dès que, pour lui, la situation sociale sera meilleure.

Je ne pourrais mieux exprimer ma position sur cette question qu’en publiant le communiqué de mon camarade Michel Vignal :

« Suite à la mobilisation des lycéens et des professeurs, l’application de la réforme du lycée a été reportée d’un an par le couple Darcos-Sarkozy. C’est un recul. Il faut obtenir le retrait de cette réforme d’inspiration libérale.
Le MRC constate en effet que cette réforme vise à réduire fortement le nombre d’heures de cours donnés aux élèves, afin de réduire encore le nombre de postes d’enseignants. Ce sont pourtant près de 60 000 postes de personnels de l’éducation nationale qui ont été supprimés depuis cinq ans, et 13 500 sont déjà prévus au budget 2009.
Cette réforme mettrait en cause la diversité et la qualité des connaissances transmises car elle organise une baisse de 15 à 20%, selon les options ou modules à dominantes choisis, du temps consacré à l’enseignement des savoirs des différentes disciplines. Véritable « usine à gaz »du fait de sa complexité, elle ne faciliterait pas l’orientation des lycéens, en particulier ceux issus des milieux sociaux les plus démunis culturellement.
En outre, en développant l’autonomie de chaque lycée pour la mise en œuvre de la réforme, elle va renforcer l’application du principe de concurrence à tous les niveaux, à l’intérieur de chacun d’eux dans le choix des nouveaux modules d’enseignement et des disciplines, et à l’extérieur entre les établissements eux-mêmes dont l’inégalité, déjà présente, va s’accroitre avec cette nouvelle logique libérale. L’individu consommateur sera visé, bien loin de l’idéal de l’élève apprenti citoyen tel que l’a conçue l’école républicaine.
Xavier Darcos veut faire le « lycée light » : allègement des horaires, allègement des connaissances acquises, allègement de l’encadrement professoral, seraient le résultat de cette réforme si elle aboutit.
Le MRC est partisan d’un lycée structuré assurant une solide maitrise des différents savoirs. Un lycée déjà diversifié par l’existence des voies d’enseignement général, technologique et professionnelle entre lesquelles il faut développer les passerelles permettant aux élèves d’évoluer et de se réorienter.
Surtout, le lycée doit retrouver partout qualité et exigence afin de préparer un baccalauréat qui doit rester un examen national anonyme d’un niveau suffisamment exigeant. Toutes les disciplines scolaires actuellement enseignées doivent y garder leur place car elles sont constitutives de cette culture générale qui doit être commune à tous les élèves afin de leur offrir les meilleures chances de réussite à l’université ou dans la vie professionnelle.
« 

Vous avez mal voté ! Recommencez !

Les Irlandais ont refusé le traité de Lisbonne. Ils n’avaient d’ailleurs fait que confirmer les refus des peuples français et hollandais.

Pour contrer les Français et leurs amis Hollandais qui avaient, eux, dit NON au projet de TCE, on avait inventé le traité de Lisbonne, lequel prétendait tromper les peuples en donnant un look plus assimilable à la constitution rejetée… Mais on s’était bien gardé de re-consulter ceux qui n’en avaient pas voulu. A la rigueur, on pouvait le permettre aux autres. Certains gouvernements laxistes ont donc soumis Lisbonne à référendum. Las, ce qu’on n’avait pas prévu arriva : les Irlandais se mirent debout et dire NON.

La commission européenne a tranché : le gouvernement irlandais devra faire revoter son peuple. Et s’il confirmait son refus malgré toutes les pressions dont il va être l’objet ? On lui déclare la guerre ?

Toujours plus pour le « grand capital » !!!

Il vaut mieux en rire : un sénateur UMP  a déposé un amendement qui permettra aux boursicoteurs malheureux de déduire leurs pertes de leurs revenus 2008 lors de leur déclaration fiscale.

Et les salariés paieront bravement, eux qui n’ont pas de moyen de frauder le fisc, (sport que d’ailleurs il faut réprouver et combattre en musclant l’administration des impôts…).

Bref, sans aucune pudeur, la droite continue, après le bouclier fiscal, à faire payer les pauvres et protéger les riches. En fait, elle est dans son rôle. Et la question est plutôt : que fait la gauche ?

La Commission Européenne bloque le plan de soutien aux banques françaises !

Je me suis beaucoup amusée ce matin en regardant le journal de France 2 dans l’émission Télématin : Monsieur Baroso y faisait part de son inquiétude…

Pensez donc  ! Voila que les différents gouvernements des pays européens essaient, chacun chez soi, de limiter les conséquences de la crise financière sur l’économie réelle. Et qu’entre autres, en France, Sarkozy et son gouvernement veulent mettre sur pied un plan de soutien aux banques françaises.

Oh, il ne s’agit pas de nationaliser quelques banques et de réinjecter un peu de souffle dans une ou deux de nos industries (pour celles qui restent). Non, non, simplement de permettre aux banques qui vont moins mal que d’autres de se réassurer les unes les autres et éventuellement de permettre aux ménages comme aux entreprises d’avoir recours à l’emprunt…

C’est déjà trop pour la commission européenne qui a immédiatement bloqué ce plan d’aide au nom du dogme de la concurrence libre et non faussée.

Comme le disait Monsieur Baroso : « Imaginez que chaque pays fasse ce qu’il veut dans son coin !« . C’est vrai ça : Imaginez que les gouvernements se mettent à gouverner dans l’intérêt de leur peuple ; ça s’rait la chienlit ! Et pourquoi pas la démocratie, pendant qu’on y est !

Femmes : quand les écolos sont rétrogrades…

Il m’arrive de m’ennuyer en Conseil de Paris (non, ce n’est pas vrai : jamais !) alors je lis « Marianne« . Dans celui de cette semaine (N°605), je vous invite à découvrir, page 77, l’article intitulé : « Quand l’écologie renvoie les femmes à la maison« .

Attention, cet article est polémique : ne pas le prendre au pied de la lettre ! Cependant j’ai tendance à inviter nos amis écolos à réfléchir sur les conséquences de leurs analyses poussées à leur terme. Elles peuvent devenir réactionnaires en matière sociale. Isabelle Saporta soulève dans cet article le danger qu’elles le soient aussi sociétalement !

Projet d’intervention au Conseil National du M.R.C. du 23 novembre 2008

Il n’y a pas si longtemps que nous tenions notre congrès. Nous nous sommes fixés comme but la (re)construction d’un grand parti de toute la gauche. On ne manque pas d’ambition, c’est bien. Mais il n’est pas sûr qu’on avait prévu qu’en ce jour du 23 novembre 2008 la situation à gauche en serait là !

Un parti socialiste bloqué, coupé en deux, enfin au moins en deux.

Je ne reviendrai pas sur les textes des motions. Terriblement décevants pour les 3 premiers d’entre-eux. Pas à la hauteur de l’enjeu à proposer à la France et aux Français pour sortir notre pays de l’ornière. Un langage quelque peu SFIO avec de grandes déclarations à gauche et des propositions de moyens totalement en décalage. Pas de véritable volonté de lutter contre le capitalisme financier et pas de réelle remise en cause de son outil principal : la construction européenne. L’un des leaders de motion, qui a pris une sacrée claque –en oubliant à la fois que toute la France n’est pas boboïsée et qu’un congrès socialiste se gagne à gauche- est même allé jusqu’à affirmer son allégeance au social-libéralisme ! Pour les deux autres, Aubry promeut des objectifs en déphasage pour ne pas dire en divergence avec les moyens proposés et Royal affiche des évolutions de forme et, comme d’habitude, constance dans l’inconstance, le flou ou les incohérences sur le fond. Restait Benoit Hamon. Personnellement, j’ai ressenti comme un véritable espoir cette tentative de réunion de la gauche du PS. Même si, en y réfléchissant bien, le pari était difficile : de grands tenants du NON, Montebourg ou Fabius, avaient choisi une autre stratégie et un autre camp.Aujourd’hui Benoît Hamon, dont la motion est affaiblie et divisée, a choisi le soutien à Aubry… sans un franc succès d’ailleurs.Exit donc l’idée de travailler avec une alliance Royal-Hamon, relookage de la présidentielle sur la forme, recentrage à gauche sur le fond.

Pour reconstruire un grand parti de gauche il faut des partenaires.

Alors, quel attelage ?

  • Aubry/Fabbius/Strauss-Khan/Delanoë, vainqueurs ( ?) aux points (aux poings ?) mais pour combien de temps ? Sur quelles bases ? Celles de Fabius ou celles de Strauss-Khan ? Celles de Aubry ou celles de Delanöé ? Ils sont d’accord sur l’essentiel mais ils se détestent et ne s’en cachent pas. C’est le «  TSS  » qui les a réunis.
  • Du côté de Royal, Peillon peut être séduisant mais Montebourg n’a pas de boussole et Valls n’a rien à envier à Delanöé sur le plan du social-libéralisme.

On me dit, ici et là, que se pose la question de la nature du PS. Ce que fait Ségolène Royal séduit certains : l’appel à l’électeur par dessus la tête des appareils. Cela fait peur à d’autres qui pensent que cette forme de démagogie augure plus d’un parti démocrate à l’américaine, souhait d’ailleurs affiché de Valls.

Alors je m’interroge. Le recours direct au peuple a participé à l’enthousiasme de la candidature Obama aux Etats-Unis. Lequel Obama est plutôt kénésien ce qui n’est vraiment pas pour me déplaire en la circonstance. Je suis de celles et ceux qui croient au rôle de l’Etat dans l’économie… et je crois que le peuple – le peuple français en particulier – le souhaite.

Pour moi, le changement de nature du PS ne se situe pas là. Il se situe dans le décalage entre ce qui devrait être sa base sociale et la réalité. Il se situe dans le fait qu’il confond depuis longtemps modernisme et progrès et, par là, boboïtude et défense du peuple. Il se situe dans le fait que les ouvriers et plus généralement les salariés ne votent plus pour lui ou seulement par défaut.

Et je reviens à notre question de départ : comment construire le parti de toute la gauche ? Eh bien mes camarades, avec patience.

Je ne suis pas de celles, après 30 ans de militantisme, qui poseront leur balluchon et baisseront les bras. Avec patience et tenacité donc. En exposant nos fondamentaux au paysage politique tel qu’il est et non tel que nous aimerions qu’il soit.

  • Avec les deux grandes factions du PS qui comportent en elles, on le sait, des éléments qui sont sensibles à nos questions.
  • Avec le PCF, qui évolue et qui prend en compte les évolutions du paysage politique qui l’entoure. Sa nouvelle direction n’est pas encore élue. Il est probable que ce sera Marie Georges Buffet peut-être parce qu’elle le veut, peut-être aussi pour que les dissonnances internes ne se montrent pas au grand jour. Mais il n’est pas complètement inenvisageable que de nouvelles têtes apparaissent. Pierre Laurent tenait encore la corde il y a peu de temps, mais également Dartigolles ou Bessac. Bref ce n’est plus l’ère Robert Hue et il nous faut en tenir compte.
  • Enfin il y a la dissidence Melenchon. On ne peut la passer pour pertes et profits ; elle est un des rares aspects intéressants du congrès de Reims…. Et elle nous renvoie à notre propre aventure. Peut-être en mieux préparée : PRS avait déjà toutes les structures d’un parti et en particulier un vrai réseau de militants enthousiasmes, motivés et très présents, que beaucoup d’entre-nous ont découvert et vu à l’œuvre en 2005.

Leur pari est double :

* attirer les militants sincères du PS qui ne supportent plus ce qu’est devenu leur parti -et il y en a dans diverses sensibilités-, en particulier ceux que le ralliement de Benoit Hamon à Aubry ne séduit pas.

*attirer tous les Français sans attaches partidaires, qui s’investissent dans les différents collectifs par exemple ou dans les luttes sociales, en tous cas qui appellent de leur vœu la création d’un parti vraiment de gauche, vraiment alternatif à la politique menée par Sarkozy. Croyez-moi, la part de marché existe ! Réussiront-ils à la mobiliser ? Et que faisons-nous par rapport à ça ? Ils sont sur un créneau qui est en partie le nôtre. Pouvons-nous participer à cette mobilisation ? Ca mérite d’être réfléchi !

La stratégie de ce nouveau parti de gauche interfère avec la nôtre. Ils veulent profiter des élections européennes pour créer un rassemblement de style «  front des non  », une force qui compte à gauche.

Leur stratégie est donc celle de la main tendue au PCF et à nous-mêmes, MRC. Le PCF y a répondu positivement. Il a même modifié sa déclaration politique en conséquence lors de son congrès.

Pour nous, je le pense, l’interrogation est réelle.

Pour un tas de raisons :

1/ les élections européennes sont pour le MRC identitaires, je ne m’attarderai pas ;

2/ le parlement européen n’a pas de poids décisionnaire sur la vie politique française et ne nous oblige donc pas à des accords «  classiques  » comme pour les législatives, les régionales, les municipales qui ont des conséquences immédiates en nombre d’élus. Et puis il n’est pas certain, étant donné les exigences très raisonnables du PCF – 2 élus sortants, 2 élus entrants- qu’obtenir un élu MRC dans ces conditions soit strictement irréaliste.

3/l a question de la longue marche pour la reconstruction d’un grand parti de toute la gauche semble aujourd’hui s’imposer… Alors, cette longue marche ne passe-t-elle pas par l’étape de la construction, aux côtés du PS, d’une force crédible et attractive ?

On ne peut balayer cette éventualité d’un revers de main.

Après le congrès de Reims…

Ouf ! Le moins qu’on puisse dire c’est que ça décoiffe au Parti socialiste ! Les militants ont une drôle de façon de mettre les pieds dans le plat.

-La motion « Delanoë » qui n’espérait pas moins que d’être majoritaire au 1er tour réduite à 25% et éliminée de la course au fauteuil de Premier secrétaire après le week-end rémois.

-La motion « Aubry », comme la précédente, soutenue par nombre d’éléphants, ne fait pas non plus un score mirobolant. Par contre, elle jouera plus futé à Reims et Martine, de retour à Lille, peut gérer son annonce de candidature : Bertrand est obligé de la soutenir et elle a une bonne chance finale de gagner.

-La motion de la gauche du PS, derrière Benoit Hamon, atteint un score intéressant de près de 20% ; elle est la seule à avoir porté un discours de gauche cohérent ; cependant beaucoup de militants du non de 2005 n’ont pas voté pour elle, piégés par les éternelles luttes de clans du PS.

Alors maintenant ?

D’abord laisser passer l’élection du Premier Secrétaire ; la parole libre sera redonnée aux adhérents et qu’en feront-ils ? La réforme Jospin des statuts du PS a déconnecté le choix du Premier Secrétaire d’un (éventuel) accord sur la ligne politique….  C’est étrange mais c’est ainsi.

Mais au fond est-ce aussi grave ? Car malgré quelques renforts (de gauche ?),  comme Fabius ou Quilès, en quoi la motion Aubry était-elle moins sociale-libérale que la motion Royal ? Toutes les deux acceptent la construction libérale de l’Europe comme non seulement inéluctable mais souhaitable, alors quelles sont donc les marges de manoeuvres qu’ils se trouveraient pour mener, s’ils parvenaient au pouvoir en France,  une politique de reconstruction économique et sociale ? La question de l’alliance avec le Modem (à Lille ou au gouvernement) n’est alors qu’un épiphénomène : les convergences sur le fond sont déjà présentes !

J’entends dire que c’est de la nature du PS dont il est question. Qu’avec Royal, c’est la fin du parti traditionnel, c’est le triomphe du parti à l’américaine. On s’adresse aux adhérents de base, mieux, directement aux électeurs par dessus la tête des responsables. On n’a plus un parti de militants  mais un partis de fans, d’adorateurs. Oui… peut-être mais juste deux remarques :

-la première : est-on sûr que la gauche a encore des partis de militants capables de réflèchir et d’agir, … les deux, … ensemble ?

-la deuxième : cessons donc de mépriser l’appel direct au peuple ; aucun parti de gauche n’a un bilan qui lui permet de donner ainsi des leçons ! Et puis, l’appel direct au peuple n’a-t-il pas permis la victoire d’Obama aux Etats-Unis ? Ne mettons-nous pas quelques (petits) espoirs en la chose ?

Pour moi, le changement de nature du Parti socialiste ne se situe pas à ce niveau. Il est plus grave et plus profond.

D’abord, ce parti « socialiste », ne croit plus dans le socialisme : le rôle de l’Etat, celui de la Nation, le service du peuple, … balancés aux orties au profit du capitalisme, horizon indépassable, qu’il est presque révolutionnaire de prétendre « réguler ».

Ensuite, quelle est la base sociale de ce parti lorsque les ouvriers, plus généralement les salariés, ne croient plus en lui, ne votent plus pour lui. Un parti socialiste se définit d’abord par ceux qu’ils représentent.

C’est pour moi cela la vraie question sur la nature du parti. Et j’ai bien peur que le congrès de Reims ne se soit même pas posé la question !

 

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