22 mars : triste Conseil national du MRC

Je m’exprimerai plus tard sur ce que je pense de la manière dont s’est déroulé le CN du MRC du dimanche 22 mars, mais également l’ensemble des négociations. En attendant, vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention :

« Ce n’est vraiment pas une nouvelle : nous avons des désaccords importants avec le parti communiste, avec le PG, encore plus sans doute avec les Alternatifs et la Gauche unitaire. Le texte auquel sont arrivés, après beaucoup de travail dont il faut les remercier, nos négociateurs, n’est pas un texte qui serait issu d’un congrès du MRC.

On se demande si ce texte est acceptable ?Je me demande, moi, si, sérieusement, c’est la bonne question.

Pourquoi ? Parce que je me souviens. Je me souviens que nous avons fait liste commune avec le PS. Alors je sais ce que valent les textes

Croyez-vous que JL Mélenchon est en accord avec ce texte ? Eh bien allez voir sur le site de son parti ses options sur l’Europe. Il s’en moque du texte Jean-Luc Mélenchon ! Il joue une échéance. Si le Front de Gauche fait un score et si nous n’en sommes pas, le seul vainqueur sera JL Mélenchon. Et c’est lui qui comptera en 2012. Pas nous. Nous auxquels on répète que la seule échéance qui compte est la présidentielle !

Revenons à nous justement.

Nous sommes des républicains. De gauche. Vous savez que ma conception de la République ne peut se confondre avec la droite. J’ai eu l’occasion de développer cette idée ; je n’y reviens pas. Nous croyons à la souveraineté nationale. J’espère qu’elle se confond avec la souveraineté populaire. Sinon c’est quoi la souveraineté nationale ? Qui la porte ?

Nous n’avons pas la même conception de la construction européenne. Ce n’est pas une découverte.

Alors, qu’avons-nous de commun avec le PCF et le PG ? Nos refus. Nos refus de l’Europe libérale. Ce n’est pas grand-chose mais c’est déjà ça.

Et c’est beaucoup plus que ce que nous avons avec le PS ! Ce qui ne nous a pas empêché de faire liste commune avec lui. Nous avions alors subi une campagne « européiste ». Je me souviens des tracts avec le petit encart MRC qui disait le contraire de l’ensemble du texte distribué.

Si le problème c’est le texte, alors pourquoi avions-nous accepté d’être présents sur cette liste ?… Parce que, politiquement, nous voulions avoir des élus. Et nous avons eu 2 élus -dont l’une était autant chez nous que moi je suis évêque, mais bon…- Et pourtant, à l’époque, nous avions eu raison de faire cette alliance. Indépendamment du texte.

J’ai bien écouté Guillaume Vuilletet et je crois qu’il a dit 2 choses intéressantes :

- il aurait voulu faire l’alliance avec le PS car ça aurait été le signe que celui-ci aurait voulu renouer avec le peuple ;

- il aurait voulu faire alliance avec le Front de Gauche car ça aurait été le signe qu’ils auraient renoué avec la Nation.

Mais, mes camarades, si tout ça avait eu lieu le MRC ne ferait pas 1%, soit il ferait 40% soit il n’existerait plus car il n’aurait plus de raisons d’exister ayant gagné idéologiquement. Mais nous n’en sommes pas là. Il faut partir de la réalité. Et la réalité c’est que notre choix d’alliance ne peut être fait qu’avec des gens avec lesquels nous sommes en désaccord !

Je n’ai, pour ma part, jamais eu de rapports schizophréniques avec le PS. J’ai, au contraire, toujours dit qu’il était divers dans sa base, qu’il ne fallait pas lui appliquer un ostracisme systématique. Reconnaissez qu’à l’époque ce n’était pas très porteur au MRC.

Vous savez, moi, une alliance avec le PS ne m’aurait pas horrifiée sur le fond. Parce que je sais bien que ça ne nous aurait pas contaminés. Que nous serions restés ce que nous sommes.Si j’étais contre une alliance avec le PS c’est que je pensais que c’était stratégiquement inutile. Une grande partie du peuple n’a plus confiance en ce parti et ne vote pour lui que par défaut. Cette grande partie du peuple cherche une autre issue, un autre espoir.

C’est la seule et la vraie raison de mon souhait que nous participions à ce Front de Gauche. Redonner un espoir au peuple me paraît être une vraie ambition. Plus même : une nécessité ! 

Alors je vois tout de suite ce qu’on va me répondre : cet assemblage est incapable d’avoir une cohérence pour gouverner (par parenthèse : quelle est celle d’un accord avec le PS ?) et ce manque de cohérence tromperait le peuple. Chers camarades, si vous pensez que nous en sommes à gouverner, vous êtes trop optimistes ! La gauche militante n’en est pas encore là. Le débat est sur la table et j’ai bien peur pour longtemps. D’ailleurs beaucoup l’ont dit : ce n’est pas pour demain le retour de la Gauche, d’une Gauche fidèle au peuple, au pouvoir. D’ailleurs, je pense de plus en plus que seule une gauche fidèle au peuple pourra y revenir.

Je crois, comme d’autres, que tout n’est pas pourri au royaume de Martine Aubry. Qu’il existe beaucoup de camarades PS, quelques uns au sommet, beaucoup plus chez les militants (rappelez-vous 2005 !) qui sont intéressés par nos analyses et finalement assez proches de nos idées. C’est vers ces camarades, nombreux, qu’un signe important serait utile. Ce signe ce pourrait être une liste à la Gauche du PS, mais pas d’extrême gauche, qui ferait un score non ridicule.

Ne caricaturons pas ce Front de gauche ! Le PCF n’est plus celui de Marchais mais il n’est pas plus, de manière monolithique, un parti boboïsant ; il est divers et il y a des républicains : nous en cotoyons au Conseil de Paris. Quant au Parti de Gauche, toute la gauche y est présente, des ultra écolos aux vrais républicains –ces derniers pour partie issus de nos rangs. Arrêtons de caricaturer ce parti aussi divers que nous l’étions en 1992 lorsqu’on nous appelait le «  Mouvement du Coin  » !

Si nous ne nous battons pas aux côtés de ceux qui se battent vraiment (« mal », oui, je le sais, « mal ») contre le libéralisme, alors que 3 millions de personnes défilent dans les rues où serons-nous ? Et pourquoi pensez-vous qu’il y ait 3 millions de personnes dans les rues ? Parce que il y a le front uni syndical pas parce qu’ils sont d’accord avec un texte commun.

Les organisations syndicales ne savent pas quoi faire de ce succès ? Moi non plus, comme Georges SARRE, je ne leur jetterai pas la pierre. Ce serait un comble car ce sont bien les politiques, nous y compris, qui portent la responsabilité de donner un débouché politique aux luttes sociales !

Notre rôle c’est de construire (et, pour reprendre nos terminologies habituelles, ce n’est pas une stratégie de fusil à un coup mais plutôt celle de la longue marche), construire patiemment et sans relâche une force de gauche.

Alors j’ai bien compris qu’on nous appelle à fermer cette porte.

Je vous dirais donc ma très grande crainte sur l’avenir de notre mouvement. Je le dis avec sérénité, -moi que l’on a soupçonné de vouloir rejoindre Mélenchon, … même si je n’ai participé à aucun meeting ou débat sur internet- : je suis née politiquement dans la mouvance MRC et je mourrai -le plus tard possible- au MRC. Mais je sais, bien qu’on ne veuille pas le dire tout haut, que beaucoup de camarades ne resteront pas l’arme au pied dans cette campagne. A quoi ça sert de se le cacher ?

Si, au moins, on pouvait, comme l’ont proposé entre autres Jean-Pierre Lettron, Michel Sorin, Catherine Coutard et d’une certaine manière Georges Sarre, ne pas apparaître comme les casseurs de cette dynamique. Votons un texte sur la base de ce qu’a demandé Catherine Coutard et proposons le à nos partenaires. Sans cela mes camarades, le Front de Gauche n’aura peut-être pas les  » cadres  » du MRC, mais il aura les militants et les colleurs d’affiche… enfin ceux qui restent.

Ne considérons pas aujourd’hui que les choses sont terminées.

Etre présents dans ces élections ne va peut-être pas nous sauver. Etre absents risque de nous faire très mal. Et si Pierre Dubreuil disait tout à l’heure : «  l’important c’est qu’il nous reste nos valeurs  », c’est vrai mais nous serons combien pour les porter ? »

6èmes « Vendémiaires » de Résistance sociale

Hier, samedi 15 mars 2009, se sont tenues les 6èmes Vendémiaires (décalées !) de Résistance sociale.

Je voudrais tout d’abord remercier Jacques Boutault, le maire « Les Verts » du 2ème arrondissement de Paris qui nous a gentillement reçus dans sa mairie soulignant dans son intervention d’accueil combien il était attaché à ce que les maisons communes restent des lieux de débat ouverts.

Le thème de cette journée était « Quelle issue à la crise ? ». Je ne résumerai pas ici les différentes interventions : ce serait trop long et nous allons essayer de publier prochainement un numéro de RESO sur le sujet.

Je voudrais juste dire ma fierté et celle de tous mes camarades qui ont, en 3 semaines, préparé cette journée, qui s’est déroulée devant un public nombreux, atttentif et participatif. Ma fierté, celle de tout le CA de RESO d’avoir pu, une nouvelle fois, faire discuter entre eux des responsables de nombreuses organisations syndicales (Solidaires, CFDT, CGT, FO, CGC), d’associations (Convergence des SP, collectifs hospitalier ou postal), de partis politiques (PS, PCF, MRC, PG) dans un climat de respect de l’autre et avec une volonté de construire des réponses pour une sortie de crise qui ne se fasse pas sur le dos des salariés.

Puis-je me permettre de souhaiter que les organisations politiques en prennent un peu de la graine ?

Merci à :

- Bernadette Alevano (collectif hospitalier), Gérard Filoche (PS), Catherine Lebrun (Solidaires), Patrick Quinqueton (MRC) pour la table-ronde du matin,

-Jean-Pierre Forbe (CGC), Patrick Hallinger (CGT), Michel Jallamion (RESO), Pierre Laurent (PCF), pour le déjeuner-débat,

-Didier Rossi (Collectif Poste – FO) pour son témoignage sur les luttes de défense du service public postal,

-Rémi Aufrère (CFDT), François Delapierre (PG), Francis Parny (PCF), Georges Sarre (MRC) pour la dernière table-ronde,

et aux animateurs des débats : JP Lettron et JC Chailley !

Maintenant je vous abandonne une semaine ayant quelque besoin de repos et vous souhaite une superbe manif le 19 mars !

« Le projet de Pécresse est à ch… ». C’est -parait-il- ce que pense Sarkozy.

Pour ce qui me concerne, je publie ci-dessous l’opinion de deux amis avec lesquels je suis en accord. D’abord le communiqué de Michel Vignal, ensuite le « coup de gueule » d’Eric Ferrand.

Le MRC appelle le gouvernement à prendre la mesure de l’ampleur de la protestation contre ses réformes relatives à l’université, la recherche et la formation des enseignants , par Michel VIGNAL, Secrétaire national du MRC

Le gouvernement reste sourd et les déclarations inappropriées, injustes voire injurieuses, tour à tour de N.Sarkozy, de V.Pécresse et de X.Darcos empêchent l’ouverture d’une réelle négociation avec les syndicats et les acteurs de l’Université sur l’avenir de l’enseignement supérieur dans le cadre du service public.
La vocation de l’Université, d’une part , offrir dans le cadre du service public, un enseignement de qualité aux étudiants sur l’ensemble du territoire et, d’autre part, favoriser la recherche ouvrant la voie de l’excellence aux laboratoires, unités et organismes qui contribuent au développement et au rayonnement de la nation, est largement menacée.
Si sous couvert d’autonomie accrue, il ne s’agit, en fait, dans l’esprit de la droite libérale que de faire de la concurrence le principe unique régissant les relations entre les universités et les enseignants – chercheurs, l’institution publique sera déstabilisée et affaiblie : l’intérêt général abandonné au profit de féodaux locaux ou d’intérêts privés.
Le MRC préconise dans l’immédiat :
-Un financement suffisant et plus équitable de l’ensemble des universités, alors que la France est à un niveau nettement inférieur à la plupart des pays de l’OCDE,
-L’annulation des 1030 suppressions de postes prévues au budget 2009 dans l’Université et les organismes de recherches, dont le CNRS, menacé de démantèlement,
-Le retrait du projet de modification du décret du 6 juin 1984 sur le statut des enseignants chercheurs et l’ouverture d’une négociation sérieuse sur les tâches respectives d’enseignement, de recherche et d’administration dans le cadre du nécessaire respect de l’indépendance de ceux qui ont la charge d’approfondir et de faire partager la connaissance,
-La suspension de la réforme de la formation des enseignants qui, au-delà du nécessaire bilan critique de IUFM, devrait garantir une préparation à des concours de qualité vérifiant les savoirs disciplinaires acquis, ainsi qu’une année de formation professionnelle véritable, comme fonctionnaire stagiaire (supprimée par cette réforme par souci d’économies). Les mesures de X. Darcos, auxquelles s’ajoutent la réduction du nombre de postes au concours, vont abaisser considérablement la qualité et la diversité sociale du recrutement dans le cadre d’une mastérisation précipitée de la formation, qui n’est même pas cadrée nationalement.
Enfin, le MRC demande l’annulation de l’accord entre la France et le Vatican, signé par le ministre des affaires étrangères, sur la reconnaissance des titres et diplômes de l’enseignement catholique validés par le Saint-Siège, décision proprement scandaleuse et contraire à la laïcité de l’enseignement.
 

La recherche mérite mieux qu’ignorance et sarcasmes, par Eric FERRAND, conseiller régional d’Ile-de-France

Le 10 février dernier, tout le monde universitaire s’est donné rendez-vous pour défiler dans les rues de Paris, de la Sorbonne jusqu’au Palais Bourbon. Tous les échelons, des étudiants jusqu’aux présidents des universités, en passant par les personnels administratifs et techniques, toutes les catégories d’enseignants, des précaires jusqu’aux professeurs étaient présents pour former un long cortège de 60 000 personnes en colère. Evénement assez rare pour être souligné : même Paris-Assas a manifesté !

Voilà une belle unanimité, non pour défendre un pré carré et des moyens pour des moyens, mais d’abord pour réclamer le respect au plus haut de niveau de l’état et de dignes conditions de travail, d’emploi et de recherche.

Il faut dire que Monsieur Sarkozy n’y est pas allé de main morte : «  mauvais, non performants, archaïques, idéologues, partisans, conservateurs, refusant de voir la réalité, installés dans le confort de l’auto-évaluation, travaillant en structures obsolètes archaïque et rigides  ». Ainsi s’est-il exprimé dans son discours du 22 janvier devant un parterre de chercheurs médusés par tant de violence, d’ignorance et de manipulation pour faire passer l’application de la réforme Pécresse dont personne ne veut.

L’exaspération est donc aujourd’hui à son comble tant il est vrai que le mépris, assez mal supporté, avait précédé l’insulte par le vote à la sauvette en plein été 2007 de la loi sur les libertés et responsabilités des universités sans aucune concertation. Cette loi, sous couvert d’accroître «  l’autonomie  » des universités, fait de la concurrence le cadre unique des règles et des missions universitaires, paradoxalement réglé de façon autoritaire par le pouvoir exorbitant des présidents d’université et par un dirigisme accru de la politique de recherche. En témoigne le fait que les instances nationales d’évaluation et de financement sont composées de membres nommés par le gouvernement. Dès lors, parler ici d’ » autonomie  », c’est pervertir le sens des mots!

Alors mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ! Et c’est ainsi que la mauvaise foi (ou l’ignorance, allez savoir !) et les préjugés sont tels, que l’image des chercheurs véhiculée par certains journalistes est profondément scandaleuse. Sur France-Info par exemple, on a pu entendre l’idée brillante selon laquelle, comme après 40 ans, un chercheur ne produit plus grand-chose d’intéressant, on pourrait lui coller plus d’heures d’enseignement, histoire de le rendre utile (sic).

Derrière tout cela bien sûr, ne nous y trompons pas, c’est la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche qui est en projet, l’état s’y attaque par tous les fronts: suppressions de postes, baisse de fait des budgets, déstabilisation du CNRS, remise en question des conditions de recrutement des enseignants des premier et second degrés, changements statutaires. Ces réformes sont menées sans prise en compte des problèmes aigus de conditions de travail et d’études dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Mais au-delà, l’enjeu de la crise actuelle est encore plus profond, c’est la place de l’Université et de la recherche qui est aujourd’hui posée et la stigmatisation dont font l’objet ses acteurs est inadmissible.

Sarkozy et Pécresse devraient le savoir : les modes de gouvernance dans notre pays ont changé. Le contrat a remplacé la démarche unilatérale ; le partenariat, le coup de force ; l’union, l’exercice solitaire du pouvoir.

L’enjeu de la recherche est majeur pour la Nation. Les états-généraux de la recherche avaient dégagé d’ambitieuses propositions. Que le gouvernement s’en saisisse ! Dans la période de crise que nous vivons, et puisque le premier plan de relance du gouvernement n’a pas été à la hauteur, pourquoi ne pas bâtir un deuxième plan dont l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation seraient le cœur !

Pierre Castagnou nous a quittés

C’est avec tristesse que je viens d’apprendre le décès de Pierre Castagnou, maire du 14ème arrondissement.

J’ai eu la chance de bien le connaître, ayant été élue à ses côtés dans l’opposition municipale dans le 14ème de 1995 à 2001.  Il était sincère dans ses engagements ; il était, depuis toujours, un élu de terrain au service de son arrondissement avec une grande présence et une vraie écoute.

Surtout, je me souviendrai de lui comme quelqu’un d’honnête et de loyal. C’est devenu si rare en politique. Il nous manquera.

Soutien aux manifestants des Antilles

Samedi 21 février, Résistance sociale était aux côtés des manifestants qui soutenaient le mouvement social aux Antilles.

Comment ne pas être heureux de voir défiler, côte à côte, métropolitains et originaires des Antilles pour soutenir ce formidable mouvement social qui dure maintenant depuis plus d’un mois ? Les drapeaux tricolores qui flottaient au dessus de cette manifestation mettaient les choses au point : les Antillais veulent être des Français comme les autres, à égalité de droits et de devoirs.  Cette quasi-insurrection a une raison bien simple : les travailleurs de la Guadeloupe ert de la Martinique n’en peuvent plus de cette économie quasi-coloniale qui leur est imposée ; ils veulent un vrai plan de développement pour leurs îles, pas qu’on les contraignent indéfiniment dans le tourisme et la culture de la banane ou de la canne à sucre … lesquels d’ailleurs ne rapportent qu’aux patrons ! Ils ne veulent pas non plus de l’aumône que leur a accordée Sarkozy. Ce ne sont pas des mendiants : ils veulent un travail et un travail correctement payé. Comme le veulent les salariés de France métropolitaine qui le re-diront dans la rue le 19 mars.

Résistance sociale a connu, à cette occasion un beau succès avec sa pétition de soutien. Vous pouvez la signer en cliquant sur :

http://www.resistancesociale.fr/spip.php?article401

et vous en trouverez le texte ci-dessous :

REPUBLICAINS SOCIAUX, NOUS SOMMES SOLIDAIRES DU LKP !

Nous, signataires de cette pétition, tenons à saluer le combat de nos compatriotes des Antilles et à assurer le LKP et son dirigeant Elie Domota de notre soutien.

Les racines, cause de ce conflit, sont profondes : les inégalités sont encore plus accentuées dans les Antilles qu’en Métropole :

-accès beaucoup plus limité aux services publics et aux logements (avec l’existence de véritables bidonvilles)
-fiscalité discriminatoire (avec la création de zones franches),
-quasi absence de développement et de tissu industriel.
-monopole de l’ensemble des richesses par les békés, descendants des propriétaires d’esclaves, continuant d’entretenir des rapports quasi coloniaux.

Cela se traduit par des taux de chômage catastrophiques : Guadeloupe : 26,9 % ; Guyane : 28,5 % ; Martinique : 24,1 %. Les taux de chômage des 15-24 ans y dépassent les 50 %, atteignant les 60 % en Guadeloupe !

Cela se traduit par un coût de la vie de 30 % plus cher qu’en Métropole. La plupart des produits manufacturés, énergétiques – voire alimentaires – proviennent de l’extérieur. Aux coûts de fret s’ajoute la taxe douanière sur les produits, dite « l’octroi de mer ». Cette taxe injuste constitue cependant la ressource essentielle des communes pour les DOM : celles-ci sont incapables de satisfaire aux besoins de leurs populations : prendre l’argent aux pauvres pour leur en redistribuer une partie n’est franchement ni juste ni utile !

Ainsi le sentiment partagé semble être que les exceptions aux lois et aux valeurs de la République constituent la règle dans les Départements de l’Outre-Mer.

La question n’est donc pas de savoir pourquoi les Antilles explosent mais comment elles n’ont pas explosé avant.

C’est la même crise sociale et économique qui frappe la France, de la Métropole aux Antilles et à la Réunion !

Ce n’est pas aux salariés de payer l’addition mais aux détenteurs de capitaux.

Ce constat est partagé par tous : que l’on habite Pointe-À-Pitre, Fort-de-France, Paris, Lille ou St André-le-Gaz ! Les grèves et manifestations du 29 janvier dans la métropole ont la même cause

Les responsables de la crise sont ceux qui manipulent, exploitent et vivent du libre marché. Ces évènements tragiques n’ont qu’un coupable : un gouvernement incapable d’agir, sinon pour réprimer, qui refuse de répartir plus justement les richesses, bien au contraire.

Ce gouvernement détruit les services publics, il détruit les solidarités nationales, il détruit la santé, le droit du travail. Il tente de remettre en cause tous les acquis des luttes sociales et de la Libération… et il voudrait que l’on se taise ? Les médias voudraient nous focaliser sur quelques jeunes de 20 ans, désespérés par un avenir bouché, alors que c’est l’ensemble des salariés de Guyane, des Antilles, de la Réunion, de la France métropolitaine qui sont en lutte.

Non, au LKP, ce ne sont pas des irresponsables : le LKP est une alliance de 48 organisations syndicales, politiques, associatives. Son enracinement est populaire. Cette alliance a exigé de discuter avec tous ceux qui représentent tout ou partie du pouvoir économique, social et politique sur le territoire : Medef et PME, Etat, Conseils régional et général… en vain ! La seule réponse donnée par le gouvernement a été la répression.

Alors oui, nous soutenons la lutte en Guadeloupe parce que cette révolte est la conséquence directe du mépris affiché par Nicolas Sarkozy en tournée dans le Golfe, du libéralisme dogmatique de son gouvernement, de l’intransigeance du patronat qui, aux Antilles comme partout, refuse la moindre revendication.

Nous faisons donc part au LKP de toute notre solidarité, notre sympathie et notre soutien.

Vive la République Sociale !

Après le sommet Sarkozy – organisations syndicales… rendez-vous le 19 mars !

Sarkozy est « plutôt satisfait ». L’avez-vous déjà vu autrement ? Quant aux organisations syndicales, elles maintiennent leur mot d’ordre. Elles ont bien raison.

Qu’est-il sorti de cette rencontre ? Comme il fallait s’y attendre : rien ou pas grand’ chose. Peut-on demander au symbole du libéralisme triomphant, à la caricature de l’arrogance bling-bling, de se renier et de cesser d’avantager les plus privilégiés pour prendre en compte les revendications des salariés, lutter contre les délocalisations, relancer la production française, défendre les services publics,   promouvoir l’égalité républicaine à travers l’école publique,  permettre l’accès de tous à des soins de qualité, … ?

Non, ce serait trop exiger ! Ca, seule la mobilisation peut le lui imposer. Regrettons toutefois qu’il faille, sans doute, la même mobilisation pour forcer la gauche institutionnelle à opérer une nécessaire introspection !!

Alors, qu’est-il vraiment sorti de cette rencontre ? Une aumône pour le pouvoir d’achat des familles les plus défavorisées et des chômeurs, une gentille demande aux patrons  de renoncer à leur bonus lorsqu’ils font de trop nombreux licenciements…

Les salariés l’ont compris : la provocation et le mépris sont toujours à l’ordre du jour. Rendez-vous le 19 mars.

Vénézuéla, dimanche 15 février : el presidente Chavez gagne le référendum populaire !

Vous voulez en savoir plus ?

Un président qui consulte son peuple, ça ne plait pas trop aux pseudos élites en France, alors ne lisez pas Libération mais consultez : http://vive-be.org/

Manif contre le projet de loi Bachelot : jeudi 12 février (10h30 RdV au RER Port-Royal)

Le Plan de Financement de la Sécurité Sociale et la loi Bachelot dite HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) marquent une volonté de rupture fondamentale de la Sécurité Sociale telle que nous la connaissons depuis 1945 : Objectif : austérité et équilibre budgétaire.

La santé devrait être la 1ère priorité de tout gouvernement mais M Eric Woerth met rapidement les choses au point : «  Le 1er objectif c’est de (…) parvenir à l’équilibre du régime général en 2012  ». Voilà comment réduire la santé à une variable d’ajustement du Pacte de stabilité européen !

La crise s’amplifie, les déficits explosent : il faut donc faire des économies sur le budget de l’Etat et sur la santé. Il s’agit bien d’un choix idéologique : les exonérations de cotisations sociales atteignent 42 milliards € et croissent toujours ce qui n’empêche pas les délocalisations et charrettes de licenciements.Il s’agit aussi de privatiser tout ce qui est rentable !

Hôpitaux privés, partenariats public- privé…Le même patient peut être traité dans le public pour ce qui est déficitaire, puis passer dans le privé pour ce qui est rentable.Mutuelles et assurances privées sont de plus en plus sollicitées. Elles entrent maintenant dans la gestion de la sécurité Sociale. Les cotisations grimpent en flèche chaque année. Le personnel n’est pas épargné : il manque de personnel dans les hôpitaux, mais 20 000 postes risquent d’être supprimés.La gouvernance doit être complètement modifiée, placée de fait sous la tutelle de préfets de régions et de managers, chargés avant tout de respecter des budgets insuffisants. Les maires, actuellement présidents des conseils d’administration, et souvent solidaires de la population, sont marginalisés.Les citoyens auront de plus en plus de mal à se soigner !

  • Par le coût : franchises, déremboursements dépassements d’honoraire se multiplient.
  • Par la distance : Il faut aller se faire traiter de plus en plus loin. Ou plus du tout : les personnes âgées ou handicapées tendent à être remises à leur famille.
  • Les attentes pour obtenir des rendez vous s’allongent, à moins de payer des sommes prohibitives.
  •  Le projet de loi Bachelot est inacceptable : c’est l’américanisation de notre système de soins ! Comme aux Etats Unis –qui veulent le réformer- il coûtera au total plus cher et sera de plus en plus inégalitaire, de moins en moins efficace.

    Je vous invite à consulter les excellents articles de JC Chailley et de P Nivet dans le bulletin de décembre 2008 de Résistance sociale : http://www.resistancesociale.fr/spip.php?rubrique5 ou voir site dans les liens).

    Après l’intervention télévisée de N. Sarkozy…

    Y-a-t-il encore un pilote dans l’avion présidentiel ? C’est la question qu’on peut se poser après la dernière intervention télévisée de Nicolas Sarkozy et les évènements de cette semaine.

    Oh, bien sûr, Sarko n’a rien renié de son crédo libéral et de sa volonté de faire de la France un pays anglo-saxon. Mais il y a un petit problème et il est de taille : la crise économique mondiale qui n’en est qu’à ses premiers effets n’est rien d’autre que le résultat de la faillite du modèle libéral anglo-saxon. Même Dominique De Villepin, dont on n’a pas oublié les réformes du CNE et du CPE, le reconnaît !

    Alors, Sarko en est réduit à des effets de manche. Ainsi, il évoque, comme d’habitude sans la moindre concertation préalable, une possible suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu et la suppression de la taxe professionnelle qui pourrait être remplacée, a-t-on appris cette semaine, par la taxe carbone. Réformes qui seraient au menu des discussions avec les partenaires sociaux. Est-ce vraiment sérieux alors qu’on sait l’importance de la taxe professionnelle pour les collectivités locales et que celles-ci doivent déjà faire face aux conséquences de la crise financière ? Même les députés UMP se sont émus de ce qui apparaît bien comme de l’improvisation et surtout comme une atteinte aux droits du Parlement, traditionnellement chargé de discuter et de voter l’impôt.

    Rien, en revanche, sur les 17 milliards du paquet fiscal qui apparaît chaque jour plus injuste et plus anachronique au moment où chômage technique et chômage tout court touchent des centaines de milliers de salariés. Sans vouloir faire preuve de catastrophisme on me permettra d’être sceptique sur les projections de l’UNEDIC qu n’annonce que – si on peut dire – 280 000 chômeurs supplémentaires en 2009. Il est malheureusement à craindre que ce chiffre soit largement dépassé.

    Que retenir d’autre sur les 1h30 de cette émission télévisée soporifique qui n’a d’ailleurs pas convaincu une majorité de Français. Les propos méprisants du Président de la République à l’égard des chercheurs dont on sait pourtant l’importance dans le monde d’aujourd’hui. Sans doute parce que les enseignants-chercheurs aujourd’hui de plus en plus soutenus par la communauté étudiante et universitaire ont osé s’opposer à une réforme qu’ils jugeaient à juste titre dangereuse pour leurs métiers. Bien malin qui peut dire ce qu’il sortira finalement de cette réforme, le gouvernement étant malgré lui obligé de reculer malgré les démentis de Pécresse et de Darcos.

    Quant à la réunion annoncée avec les partenaires sociaux le 18 février, gageons qu’il n’en sortira rien ou pas grand-chose. Echaudés par les pseudos accords précédents, les syndicats unis le 29 janvier seront sans doute cette fois davantage solidaires, comme ils le se sont d’ailleurs en Guadeloupe face au gouvernement. Guadeloupe et Martinique dont le Président n’a d’ailleurs pas soufflé mot lors de son interview télévisée.

    Au final donc, une interview pour pas grand-chose. Ceux qui espéraient des réponses concrètes après les énormes manifestations du 29 janvier en ont été pour leurs frais. Il n’est pire sourd que celui qui veut rien entendre. La réponse s’impose : soyons encore plus nombreux dans la rue le 19 mars !

    Communiqué commun des partis de gauche suite au 29 janvier

    J’ai trouvé ce communiqué sur le site de Libération, … mais sur peu des sites des partis politiques. Pourquoi ? ! (Ca y est , une semaine après, c’est mis partout  !!!)

    Organisations signataires:
    Les Alternatifs, la Coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU), Lutte Ouvrière, le MRC, le NPA, le PCF, le PCOF, le Parti de gauche, le PS, Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolo.

    Les partis et organisations de gauche réunies mardi 3 février à Paris se félicitent de l’ampleur du succès de la mobilisation sociale du 29 janvier. L’importance des grèves et des manifestations qui ont marqué cette journée témoigne d’un rejet massif des choix politiques du gouvernement Sarkozy-Fillon, marque une colère légitime face aux vagues actuelles de licenciements et de suppressions d’emplois, dans le privé comme dans le public, confirme l’exigence d’un  » bouclier social  » à l’opposé du  » bouclier fiscal  » pour les plus riches, et de mesures en faveur de l’emploi et des salaires à l’opposé des choix du gouvernement qui distribue sans contrepartie des milliards aux banques et aux grandes groupes. Le message de la journée du 29 janvier est clair. Ce n’est pas au monde du travail, à la population de payer la crise. Contrairement à ce que vient d’affirmer le Premier ministre, la journée du 29 janvier porte clairement la demande d’un changement de cap, notamment sur les questions des salaires, de l’emploi, des services publics. Nicolas Sarkozy et le gouvernement ne peuvent se dérober à ces exigences et ignorer les grands axes avancés dans la plate-forme syndicale unitaire.Plus largement, un très grand débat public est nécessaire dans le pays sur les mesures alternatives aux choix politiques actuels qui permettront de s’attaquer réellement et efficacement aux racines de cette crise et d’imposer une autre répartition des richesses et un autre type de développement.Les organisations réunies apportent leur soutien aux mobilisations qui se développent ces jours ci dans l’éducation, dans l’enseignement supérieur et la recherche où le gouvernement doit revenir sur la loi Pécresse et ses décrets d’application, dans les hôpitaux et la santé, où l’inscription à l’ordre du jour du Parlement le 10 février prochain du projet de loi Bachelot doit être annulée. Parce que ces textes représentent des attaques inacceptables contre les services publics, elles appellent à prendre et à soutenir dans les jours qui viennent les initiatives nécessaires pour les combattre.

    Elles s’alarment dans ce contexte des atteintes répétées aux libertés publiques et syndicales, qui en cherchant à intimider les mouvements de contestation, conduisent à une inquiétante dérive autoritaire du pouvoir qu’elles ne peuvent accepter.

    Enfin, elles tiennent à apporter leur soutien à l’imposant mouvement social qui mobilise depuis plusieurs semaines la Guadeloupe, et demandent au gouvernement d’engager au plus vite de réelles négociations sur les revendications exprimées, notamment sur la question du pouvoir d’achat.

    Les organisations réunies ont convenu de se revoir après l’intervention télévisée présidentielle du 5 février et la réunion des organisations syndicales prévue le 9 février pour décider de la suite de leur démarche commune en appui du mouvement social.

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