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Archive pour la Catégorie 'Laïcité-droits des Femmes'

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Charlie-Hebdo : Respect et solidarité. Tristesse et rage.

Ne jamais faiblir.

Ils sont morts car, collectivement, nous baissons trop souvent la tête devant l’intégrisme. Quand nous ne lui trouvons pas d’excuses. Il n’y a jamais, JAMAIS, d’excuses à l’intégrisme religieux. D’où qu’il vienne. D’OU QU’IL VIENNE.

Nous avons la chance de vivre dans le pays qui a inventé la laïcité.

Et nous la bradons. Au prétexte du droit à l’expression de la différence. Mais c’est la laïcité qui permet la différence. Qui permet l’expression des opinions. Qui permet d’être citoyens. Qui permet l’égalité des droits. Femme-Hommes.

Nous l’oublions.

Et les fanatiques viennent de tuer. De tuer 12 personnes,  journalistes et personnels du journal, qui s’étaient donné pour mission de faire vivre la Liberté -ainsi que des policiers. 12 personnes qui refusaient la tyrannie de la révélation imposée.

Parce que les journalistes de Charlie-Hebdo osaient « blasphémer », ils les ont tués.

Retrouvons le sens de la REPUBLIQUE et le courage de se battre pour elle : Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité ! Ne lâchons rien.

Je retranscris ci-dessous le post de Rémi Aufrère sur Facebook avec lequel je suis totalement en accord.

La liberté : un combat permanent …

En choisissant de frapper mortellement les journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo Officiel , ainsi que deux policiers, les deux meurtriers fanatiques qui auraient proclamé « nous avons vengé le prophète! » ne se sont point trompé de cible. Ils ont choisi un organe de presse qui illustre ce que la liberté d’expression (comme le fait le Canard) peut être dérangeante pour celles et ceux qui veulent imposés la seule vérité qui soit: celle de leur foi exprimée et appliquée au mépris de la vie et de l’ensemble de nos libertés.

9 décembre 2014 : visite inaugurale du Patronnage laïque dans le 15ème

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9 décembre = Fête de la Laïcité. Sans doute un jour officiellement…
En attendant, ce matin du 9 décembre 2014, en compagnie de Anne Hidalgo, Maire de Paris, Frédérique Calandra, Maire du 20ème, Pauline Verron, Mao Péninou, adjoints, du Grand Maitre du GODF, Daniel Keller, mais également de mes amis, Patrick Kessel, Paul Violet et Béattrice Durand, visite inaugurale du Patronnage Laïque dans le 15ème arrondissement.

Daniel Keller a rappelé les fondements des notre République et la nécessité du combat toujours actuel pour la laïcité. Anne Hidalgo a souligné notre attachement à poursuivre l’oeuvre de nos aïnés, qui, par souscription publique avait créé le 1er « patronnage laïque », pour permettre aux enfants des classes populaires d’avoir accès à l’éducation et à la culture, sans imposition d’un dogme, quel qu’il soit.

Rendez-vous a été pris pour l’année prochaine sur une Place de la Laïcité que j’avais eu l’honneur d’inaugurer avec Anne le 9 décembre 2011 et dont nous fêterons le nouvel agencement en 2015… ; avec « l’Arbre de la Laïcité », issu d’un voeu que j’avais déposé et fait voté sous la précédente mandature. cet arbre attend patiemment dans les « Jardins d’Eole » , dans le 18ème, d’être transféré Place de la laïcité.

Quelques photos de l’inauguration du Patronnage Laïque : 1178 1181 1191 1185

Remise du prix de la laïcité 2014

Au moment où la laïcité est attaquée de toutes parts, y compris de ministre qui devrait avoir à coeur de la défendre, signalons cette cérémonie qui a lieu annuellement à la Mairie de Paris !

http://www.laicite-republique.org/prix-de-la-laicite-2014-videos-du.html

 

 

 

 

Victoire des femmes espagnoles !

avortement-espagne Retrait du projet réactionnaire contre l’avortement en Espagne

Le 1er ministre espagnol a annoncé le retrait de son projet de loi sur l’avortement. Ce texte prévoyait l’interdiction de l’avortement au-delà de 22 semaines de gestation, et, dans tous les cas, imposait un motif jugé « sérieux » (viol, anomalie « incompatible avec la vie », « grave danger pour la santé physique et psychologique de la mère »…).

Une importante mobilisation des femmes espagnoles, de la société espagnole dans son ensemble et une forte solidarité internationale ont fait reculer ce gouvernement réactionnaire, seulement soutenu par la droite catholique et qui se prend des revers électoraux.

Je me réjouis, bien sûr , de cette importante victoire pour le libre droit des femmes à disposer de leur corps… mais restons vigilants : En Espagne, en France et ailleurs, les droits des femmes ne sont jamais acquis à vie !

Journée des droits (et luttes) des femmes !

8 mars : journée des droits des femmes

8mars-5jl Je l’ai commencée avec mes camarades de R&S75, du PCF et du PS devant le centre d’IVG de l’hôpital Tenon dans le 20ème où nous avions organisé un rassemblement afin de rappeler que ce centre, condamné par le précédent gouvernement, avait été ré-ouvert grâce à la mobilisation conjointe des personnels, des associations féministes et de la municipalité.

8mars-g Ensuite, direction le Panthéon pour rejoindre Anne Hidalgo qui s’exprimera pour souligner l’apport, peu reconnu, des femmes à la France. Bien peu de ces femmes reposent au Panthéon (« Aux grands Hommes, la Patrie reconnaissante » : problème de vocabulaire  ? Pas seulement !)

Parution d’un « Petit précis de laïcité »

Parution d'un  

La laïcité reste, de par le monde, un combat ô combien d’actualité.

J’en veux pour preuve la récente décision turque de permettre aux fonctionnaires de porter le voile ; les combats de nos ami(e)s républicain(ne)s en Tunisie en sont une autre illustration.

Et en France ? Eh bien, en France aussi, il semble que la laïcité ait besoin de défenseurs ! Et de pensée claire, afin de s’affronter aux préceptes fumeux de laïcité « ouverte », « moderne » ou « positive » véhiculés par les tenants –quelquefois involontaires- d’un communautarisme qui enferme l’individu dans son ghetto d’origine et nie le citoyen –la citoyenne !!!-

Ce « Petit précis de laïcité », réuni sous la houlette de mon ami Eric FERRAND et dont Robert BADINTER a écrit la préface, fait ainsi œuvre utile.

Je vous invite à cliquer sur les liens ci-dessous ; vous pourrez lire quelques extraits et … passer vos commandes, si vous le désirez, avant la sortie officielle du 9 octobre.

 Précisions : La date officielle de parution du livre en librairie est le 9 octobre. Avant cette date, la loi Lang autorise à proposer des promotions pour les ouvrages à paraître. Voulant diffuser au maximum  ce Petit Précis, l’éditeur lui a non seulement donné un prix extrêmement attractif (10€) mais a également souhaité offrir des conditions très attrayantes d’achat à ceux qui le commanderaient  avant même sa parution. Pour cela le 2e livre acheté est proposé avec une remise de 50 %. Il s’agit de créer une dynamique en pariant sur le côté militant des acheteurs qui auront envie d’offrir ce livre autour d’eux.

 http://www.lepublieur.com/evement/laicite/EXTRAIT/index.html

et  http://lepublieur.com/evement/laicite/laicite-eric-ferrand.html

 

Amina : Sa famille ment, elle rétablit la vérité.

 Un article de Martine Gozlan dans Marianne : Que devient la jeune Amina qui avait affirmé sa liberté sur internet ?

Vous trouverez cet article ci-dessous suivi par « Au secours, ils sont devenus fous » de Nadia El Fani, réalisatrive franco-tunisienne, auteure de « Laïcité, Inch Allah « 

Mercredi 17 Avril 2013 à 20:56

L’histoire d’Amina, la jeune Femen tunisienne qui a réussi à échapper à la séquestration de sa famille, s’alourdit d’un nouveau drame. Sa mère a diffusé le 16 avril à l’Agence France Presse des informations faisant état de « troubles psychiatriques » nécessitant « antidépresseurs et antipsychotiques ».

C’était la thèse qui m’avait été servie lors de notre rencontre du 27 mars, en présence d’une Amina dramatiquement soumise à un traitement chimique forcé, mais qui jetait ses dernières forces dans un témoignage construit et digne. Depuis, son courage lui a permis de fuir et sa vidéo, sa détermination, la réouverture de sa page Facebook Femen Tunisie, en dépit des dangers, prouvent la vaillance qu’elle met à défendre ses idées.

À défendre cette idée centrale : son corps, comme elle l’a écrit sur sa peau, lui appartient. Le corps des femmes, sous tous les cieux, est le leur. Il n’est pas l’honneur de leur père, de leur mère, de leur frère. Face à cet acte de résistance, le patriarcat utilise toutes les armes possibles. Celle de la psychiatrisation d’une révolte n’est pas étonnante. Elle résiste, donc elle est folle. Cachez cette pensée que nous ne saurions voir !

La famille d’Amina persiste donc dans la traque et la volonté de l’enfermement. Pour cela, sa mère est passée par l’Agence France Presse qui publie des certificats de psychiatres. Cette façon de relayer au nom de l’information ce qui, je puis en témoigner en mon âme et conscience de journaliste, relève de la plus sinistre désinformation, me laisse tristement rêveuse.

Mais la solitude d’Amina est peuplée. Partout, ses amis se mobilisent. Nous publions ci-dessous une lettre ouverte de la cinéaste tunisienne Nadia el Fani, indéfectible soutien de la jeune fille, à la mère d’Amina. Nadia El Fani, aussi, s’est révoltée. Son film sur la relation entre les Tunisiens et la religion « Laïcité Inch Allah » lui a valu le grand prix de la laïcité, mais aussi d’innombrables menaces de mort.

La lettre qui suit est un message important. Elle a été écrite en plein accord avec Amina. Nous espérons en la diffusant contribuer à l’élucidation des mensonges qui étouffent la liberté d’une jeune vie et veulent faire taire une parole indomptable.

 Au secours ils sont devenus fous !
Par Nadia el Fani

« Vendredi 12 avril 2013, hasard de calendrier (ou pas !), je me trouve au sein de la manifestation anti Marzouki à Paris, encerclée par un important cordon de CRS qui nous bloquent l’accès au parvis de l’Institut du Monde Arabe pour que « le président provisoire » qui vient parler d’un pseudo-livre dans lequel il indiquerait sa vision de la démocratie à la sauce tunisienne — il vaut mieux en rire avant d’en pleurer ! — n’entende pas nos revendications d’appel à la démission et nos cris : « Tartour ! Winou ed-destour ?! » (« Pantin ! Où est la constitution ?! »)… Les Femen manifestent à l’intérieur de l’IMA en criant : « Où est Amina ? ». À ce moment précis, je reçois un appel : « Amina s’est échappée !… » Enfin ! Ai-je immédiatement pensé. Amina est libre !

Depuis, Amina a retrouvé l’usage d’un téléphone, d’internet. Elle communique pour dire qu’elle va bien et raconte sur une vidéo transmise par les Femen son quotidien depuis qu’elle avait été enlevée par sa famille dans une rue de Tunis. Elle dit les violences de son cousin et de son oncle, l’absorption sous la contrainte de doses massives de médicaments, les « séances d’exorcismes » en tous genres, les témoignages orientés qu’on lui demande de faire devant la seule caméra de télévision autorisée… Bref des méthodes bien connues… L’essentiel est qu’elle est libre !

Mais qui s’en satisfait ? Les Femen bien entendu dont elle continua à se revendiquer sans faillir même quand on lui avait « suggéré » de condamner l’action devant la mosquée de Paris le 3 avril 2013, où elles avaient brûlé un drapeau salafiste pour exprimer leur rejet de l’islamisme ; et nous tous les progressistes, féministes, esprits libres en tout genre en Tunisie et à travers le monde… Amina, libre, continue son engagement féministe, elle défend et assume ses choix. Curieusement, depuis son évasion de la prison familiale le 12 avril, les médias tunisiens sont silencieux sur cette affaire… Je pensais aussi qu’il était préférable de garder secrète cette nouvelle, pour sa sécurité…

Car Amina est menacée de mort, de lapidation, et autres réjouissances dont raffolent ceux qu’en d’autres temps et d’autres lieux on appelait « les fous de dieu »… C’était en Algérie dans les années 1990 et on ferait bien de ne pas oublier cette « décennie noire »… On sait depuis que ces « fous de Dieu » mettent leurs menaces à exécution sans état d’âme et que le dialogue avec eux est impossible.

Amina s’est réfugiée chez des amis sûrs, sa prise en charge est assurée par celles et ceux qui défendent son droit à s’exprimer. La solidarité internationale fait son travail et les messages de soutiens arrivent de partout dans le monde pour lui proposer l’accueil si elle le désire. La chaîne de solidarité fonctionne (comme au temps de la dictature !), et contrairement à ce que disent certains membres de sa famille elle n’est pas à la rue ! Bien au contraire !

Elle retrouve sa dignité de jeune femme libre, avec des gens qui au lieu de la juger, la condamner, au-delà de la sécurité et du minimum vital (un toit et un couvert), du réconfort et de la chaleur humaine, lui apportent tendresse et écoute ! Et, en accord ou pas avec son geste, ils et elles lui témoignent une attitude de respect due à tout être humain et de ses droits au libre arbitre.

Alors que penser aujourd’hui de l’attitude de sa mère, qui se prétend protectrice et qui outrepasse son rôle face à son enfant devenue femme ? Que penser d’une mère qui a recours à des séances d’exorcismes parce que la nudité militante de sa fille lui fait penser que le diable l’habite ? Que penser d’une mère qui fait fi même de la loi et qui demande « aux hommes de la famille » (sauf le père, semble-t-il) de châtier sa fille ?! Que penser d’une mère qui dit avoir brûlé son passeport pour l’empêcher de quitter la Tunisie, et continue à refuser de lui rendre sa Carte d’Identité Nationale, mais qui, à l’opposé, dit à l’AFP qu’elle veut l’envoyer en France faire ses études ?

Car en derniers recours, et comme ultime violence révélant l’impuissance de la coercition face à la détermination et la conviction d’Amina, la mère via l’AFP n’hésite pas à produire un certificat médical, en prenant soin de ne pas révéler le nom du médecin qui le signe. Au  mépris de toute déontologie qui voudrait qu’on respecte le secret professionnel, elle divulgue des informations censées nous convaincre qu’Amina sa fille, n’a pas toute sa tête !!! Mais où est la vôtre de tête, madame, quand vous jetez en pâture votre propre fille… ?

Un psychiatre digne de ce nom accepterait-il que l’on donne ainsi à la presse un pseudo diagnostic sur un certificat daté du 1er mars 2013 et dont on aimerait savoir à quelles fins il a été établi, dans quelles conditions et à la demande de qui ? Pas d’Amina en tous cas ! Pourtant Amina est majeure, elle seule est habilitée à demander un certificat médical qui la concerne !

Alors Madame la mère d’Amina qui voulez faire pleurer dans les chaumières de France et de Navarre, car c’est bien à l’AFP que vous adressez votre message, en prétendant que votre fille serait en danger ou pire, selon votre sœur, un danger pour les autres, je vous le demande : pourquoi tant d’acharnement à refuser de voir la réalité ? Amina, votre fille, est libre ! Ne vous déplaise ! »

Pour accéder à l’article de Marianne :  http://www.marianne.net/Amina-Sa-famille-ment-elle-retablit-la-verite_a228087.html

 

Chokri Belaïd, dirigeant de l’opposition laïque tunisienne assassiné

 

Chokri Belaïd, dirigeant de l'opposition laïque tunisienne assassiné dans Actualité chokri-belaid 

Chokri Belaïd, secrétaire général du Mouvement des Patriotes démocrates, un des leaders du Front populaire, organisation qui regroupe une douzaine de formations de l’opposition tunisienne, fervent partisan d’une Tunisie moderne, démocratique et laïque, vient d’être assassiné ce mercredi 6 février.

Les proches de Chokri Belaïd n’ont aucune illusion : les incitateurs de cet assassinat sont les responsables d’Ennahda. La rue tunisienne n’hésite pas non plus et désigne sans hésiter le pouvoir politique des islamistes comme impliqué dans ce meurtre.

Le peuple tunisien  vient, une fois encore –et comme les étudiants et les étudiantes le font chaque jour à l’université de la Manouba-  de démontrer son courage et de rappeler, par sa participation spontanée aux manifestations, qu’il ne veut pas se faire voler sa Révolution.

Il a exigé le départ d’Hamadi Jebali (Ennahda ) qui est Premier Ministre (tandis que Moncef Marzouki  du « Congrès pour la République » -quelle république !?-  est Président de la République).  Jebali a dissous le gouvernement mercredi soir et annoncé la tenue d’élections dans les plus brefs délais. Un gouvernement d’union nationale composé de technocrates, sans appartenance politique devait assurer l’intérim. Mais dès le lendemain, Ennahda a refusé de céder à l’appel populaire !

Plus que jamais, l’avenir de la « Révolution du jasmin » est entre les mains du peuple tunisien .

 

L’intégrisme sans frontière religieuse…

Publié sur Marianne.net le vendredi 28 décembre

A Jérusalem, devant le Mur des lamentations, des femmes qui souhaitent prier sont victimes d’une police aux ordres des ultraorthodoxes. Le symbole de l’emprise croissante des religieux sur la société et des menaces sur l’égalité des sexes.

Le mouvement Femmes du mur, (Nashot HaKotel), Jérusalem - Dan Balilty/AP/SIPA

Le mouvement Femmes du mur, (Nashot HaKotel), Jérusalem – Dan Balilty/AP/SIPA
C’est à n’y pas croire. Pas plus en Dieu dont c’est, paraît-il, l’un des sanctuaires, qu’en les hommes. Devant le Mur des lamentations, lieu le plus saint du judaïsme, dernier vestige du second Temple de la Judée antique, la police arrête des femmes, les fouille brutalement et les emprisonne. Des terroristes présumées ? Pas un instant. Des Israéliennes et des juives de la Diaspora venues simplement prier et chanter. Avec leur talith, le châle de prière traditionnel, et à voix haute. Attention, cela ne constitue pas un acte de piété, mais un crime ! Selon le peloton de barbus ultraorthodoxes qui dirige la Fondation pour le Mur occidental, chargée de maintenir l’ordre moral autour de la muraille bimillénaire, le port du talith est interdit aux femmes. Quant à leur voix trop mélodieuse, elle ne peut résonner en public dans un lieu sacré sans déclencher des ondes d’impureté. Pourtant, comme les intégristes de tout poil et de toute religion, ces bricoleurs de «fatwa» ne s’appuient sur aucune source autorisée. Ils ont mitonné leurs interdits avec les ingrédients habituels : obsession de la souillure féminine, discrimination farouche des filles d’Eve. 
 

«PROSTITUÉES ! PROVOCATRICES !»

Prière des Femmes du mur - Dan Balilty/AP/SIPA

Prière des Femmes du mur – Dan Balilty/AP/SIPA
La police de Jérusalem n’a rien de religieux. Elle comprend des femmes comme des hommes. Ces femmes et leurs collègues sont en théorie neutres et laïcs : on ne leur demande pas quel est leur rabbin ou s’ils ou elles sont athées. Néanmoins, cette police s’est mise aux ordres de la secte. Les officiels ne peuvent rien refuser à la Fondation du Mur occidental, que chapeaute le rabbin Shmuel Rabinovitch, proche du Shas, le parti ultrareligieux des séfarades. Le Shas fait et défait les coalitions gouvernementales. Un nombre croissant d’Israéliens, à droite comme à gauche, ne peuvent plus supporter son archaïsme. Et l’affaire des femmes du Mur, après celle des rues et des bus séparés pour mâles et femelles dans certains quartiers, ajoute une nouvelle épine à la couronne de scandales qui barre le front obtus des ultraorthodoxes. «Je portais mon châle. Je n’ai même pas eu le temps de réciter le «Chema Israël»[«Ecoute, Israël», la prière fondatrice du judaïsme]. On m’a arrêtée, menottée. J’avais les poignets et les chevilles entravés. Au commissariat, on m’a entièrement déshabillée pour me fouiller. Quelle bombe est-ce que je portais sur moi en dehors de ma volonté de pratiquer ma religion en femme juive digne près de notre lieu le plus saint ? Ensuite, j’ai été jetée dans une cellule et détenue pendant vingt-quatre heures avec deux prisonnières de droit commun…» Anat Hoffman, fondatrice du mouvement Femmes du Mur (Nashot HaKotel), raconte encore avec incrédulité le traitement qu’elle a subi le 16 octobre dernier. Cette psychologue de 58 ans, née à Jérusalem d’une famille qui fonda en 1921 le kibboutz Ramat-Rachel, se bat depuis longtemps pour que les femmes cessent d’être des ombres aux lèvres chuchotantes dans une atmosphère qui ferait horreur aux pionniers et aux pionnières de l’Etat hébreu. Dans le minuscule bureau de son organisation, à Jérusalem, enclave au cœur des locaux plutôt chic du Mouvement israélien pour le judaïsme réformé, Anat déploie le talith du scandale : une large étoffe en lin, tissée de couleurs solaires, ornée aux quatre coins des noms des quatre«Mères d’Israël» : Sarah, Léa, Rachel, Rebecca. Ce bel objet agit comme un chiffon rouge sur les bigots et bigotes du Mur. Dès qu’Anat et ses compagnes, de plus en plus nombreuses, parviennent sur l’esplanade, drapées dans leur châle, les rouleaux de la Torah dans leurs bras, les insultes fusent :«Prostituées ! Provocatrices ! C’est vous qui retardez la venue du Messie ! C’est à cause de vous, impudiques, qu’il y a le terrorisme et le Hamas !» Un Israël en noir s’enfonce dans l’obscurantisme tandis qu’un Israël en blanc et en couleurs, féminin et fervent, refuse d’être expulsé de lui-même. 
 

UNE MILICE DE LA PUDEUR

Les femmes du Mur - Dan Balilty/AP/SIPA

Les femmes du Mur – Dan Balilty/AP/SIPA

Les Femmes du Mur ont porté plainte des centaines de fois, toutes les procédures dirigées contre elles étant illégales. La Cour suprême, embarrassée, est allée d’esquive en esquive. Une première décision, qui leur donnait l’autorisation de prier onze heures par an, soit chaque premier jour du mois hébraïque, a jeté dans la rue 250 000 ultraorthodoxes hystériques. La cour renvoya l’affaire devant neuf autres juges. Mais les recours se perdent dans les sables mouvants. Selon la loi, les femmes ne peuvent être déclarées coupables. Et, cependant, elles sont pourchassées et brutalisées. Au terme de sa détention, après une nuit enveloppée dans son châle, sur le sol de sa cellule, on signifia à Anat Hoffman qu’elle n’était pas coupable. Alors ? «Alors, explique-t-elle, sa haute silhouette réchauffée, dans le pluvieux hiver de Jérusalem, par le beau châle si mode mais si maudit, la police a reçu l’ordre des rabbins de la fondation de multiplier les intimidations physiques. C’est très grave. On a donné les clés du Mur des lamentations à une faction du peuple juif qui s’en sert contre nous, contre le reste d’Israël, contre les valeurs juives et contre la Diaspora. Notre histoire est le symbole de toute une série de nouvelles atteintes au droit et à la dignité des femmes. Désormais, une milice de la pudeur se précipite sur les petites filles de 6 ans dès qu’elles arrivent sur l’esplanade pour leur couvrir les épaules !» Qui soutient les Femmes du Mur en Israël ? Peu de braves, tout le monde ayant peur de se mettre à dos les religieux de l’institution quasi intouchable qui administre le Kotel, le nom hébreu du Mur. Contester la gestion de ce lieu où viennent prêter serment soldats… et soldates ? Dangereux ! Au Parti travailliste, l’étoile montante, Merav Michaeli, ose pourtant les défendre. Et pour cause : cette animatrice de shows télévisés à succès avait lancé un groupe féministe :«L’affaire des Femmes du Mur va loin : elle touche un aspect négatif de notre société, l’exclusion des femmes. Tout cela a un rapport avec la dignité, les offenses, les humiliations, les viols. En 1996, j’ai voulu mener une action intitulée «Ezrat Nachim», «Aide aux femmes», qui est en fait le nom réservé à la section des femmes dans les synagogues. Je voulais transformer la discrimination en lobby !» La campagne a eu un succès fou, largement dû à l’énergie de Merav Michaeli. De nouvelles lois ont été votées. L’ancien président israélien, Moshe Katsav, purge une peine de sept ans de prison pour viol. Mais, paradoxalement, la ségrégation des sexes s’aggrave dans les quartiers ultraorthodoxes : entrées et files d’attente séparées aux caisses des supermarchés, draps tendus dans les rues entre le trottoir des femmes et celui des hommes. La séparation des garçons et des filles dans des fêtes dites «municipales», comme récemment à Petah Tikva, près de Tel-Aviv, traduit l’influence croissante des milieux haredi, très pratiquants. A l’armée même, la bigoterie grandissante des nouveaux conscrits commence à poser de sérieux problèmes. Les jeunes soldats religieux remettent en cause la participation des jeunes filles aux chorales, toujours au motif que leur voix déchaîne des désirs impurs ! Ils s’insurgent contre leur tenue. Les instructeurs protestent, réclament des excuses des pieux troufions à leurs trop jolies camarades. Peine perdue ! Les rabbins des séminaires militaires s’en mêlent, menaçant de retirer leurs troupes si on ne respecte pas les obligations religieuses d’une «armée juive». Qu’en sera-t-il si, demain, Benyamin Netanyahou remet en cause, comme il s’y était engagé, la loi Tal, qui permet aux jeunes ultraorthodoxes de ne pas faire leur service militaire ? «D’un côté, ce ne sera que justice, de l’autre, la vie des filles à l’armée deviendra encore plus intenable…» redoute Shulamit, une étudiante en philosophie, peu religieuse, mais qui se rend régulièrement au Kotel pour soutenir le mouvement d’Anat Hoffman. La dernière arrestation de femmes au Mur des lamentations a eu lieu le 14 décembre, pendant la fête d’Hanoukka qui commémore l’insurrection juive contre les Séleucides en 148 av. J.-C. Une Américaine, Elyse Frishman, par ailleurs rabbin dans le New Jersey (le judaïsme réformé, plus libéral que celui d’Israël, est majoritaire dans les communautés d’outre-Atlantique), a été interpellée dès ses premiers pas avec son châle et soumise à un interrogatoire «illégal et sans aucun sens». 

Le déni de la loi et la perte du sens : c’est, dans l’Israël d’aujourd’hui, toute l’histoire violente des filles du Mur. Publié sur Marianne.net

 

 

Lire la suite de ‘L’intégrisme sans frontière religieuse…’

Halte aux prières de rues organisées par les intégristes

Malgré les nombreuses interventions de Frédérique CALANDRA, maire du 20ème arrondissement, auprès des Préfets de Police Gaudin et Boucault, malgré la mobilisation des élus, des personnels et des citoyen(ne)s du 20ème les prières de rue contre le rétablissement du Centre IVG de l’hôpital Tenon continuent.

Ci dessous une rediffusion d’une vidéo très révélatrice du caractère imbécile, réactionnaire et haineux de ces manifestations.

 http://www.gentside.com/paris/la-video-d-039-une-manifestation-anti-ivg-a-paris-fait-le-buzz-et-la-polemique_art47197.html

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