Archive pour la Catégorie 'Actualité'

Page 76 sur 76

Après le congrès de Reims…

Ouf ! Le moins qu’on puisse dire c’est que ça décoiffe au Parti socialiste ! Les militants ont une drôle de façon de mettre les pieds dans le plat.

-La motion « Delanoë » qui n’espérait pas moins que d’être majoritaire au 1er tour réduite à 25% et éliminée de la course au fauteuil de Premier secrétaire après le week-end rémois.

-La motion « Aubry », comme la précédente, soutenue par nombre d’éléphants, ne fait pas non plus un score mirobolant. Par contre, elle jouera plus futé à Reims et Martine, de retour à Lille, peut gérer son annonce de candidature : Bertrand est obligé de la soutenir et elle a une bonne chance finale de gagner.

-La motion de la gauche du PS, derrière Benoit Hamon, atteint un score intéressant de près de 20% ; elle est la seule à avoir porté un discours de gauche cohérent ; cependant beaucoup de militants du non de 2005 n’ont pas voté pour elle, piégés par les éternelles luttes de clans du PS.

Alors maintenant ?

D’abord laisser passer l’élection du Premier Secrétaire ; la parole libre sera redonnée aux adhérents et qu’en feront-ils ? La réforme Jospin des statuts du PS a déconnecté le choix du Premier Secrétaire d’un (éventuel) accord sur la ligne politique….  C’est étrange mais c’est ainsi.

Mais au fond est-ce aussi grave ? Car malgré quelques renforts (de gauche ?),  comme Fabius ou Quilès, en quoi la motion Aubry était-elle moins sociale-libérale que la motion Royal ? Toutes les deux acceptent la construction libérale de l’Europe comme non seulement inéluctable mais souhaitable, alors quelles sont donc les marges de manoeuvres qu’ils se trouveraient pour mener, s’ils parvenaient au pouvoir en France,  une politique de reconstruction économique et sociale ? La question de l’alliance avec le Modem (à Lille ou au gouvernement) n’est alors qu’un épiphénomène : les convergences sur le fond sont déjà présentes !

J’entends dire que c’est de la nature du PS dont il est question. Qu’avec Royal, c’est la fin du parti traditionnel, c’est le triomphe du parti à l’américaine. On s’adresse aux adhérents de base, mieux, directement aux électeurs par dessus la tête des responsables. On n’a plus un parti de militants  mais un partis de fans, d’adorateurs. Oui… peut-être mais juste deux remarques :

-la première : est-on sûr que la gauche a encore des partis de militants capables de réflèchir et d’agir, … les deux, … ensemble ?

-la deuxième : cessons donc de mépriser l’appel direct au peuple ; aucun parti de gauche n’a un bilan qui lui permet de donner ainsi des leçons ! Et puis, l’appel direct au peuple n’a-t-il pas permis la victoire d’Obama aux Etats-Unis ? Ne mettons-nous pas quelques (petits) espoirs en la chose ?

Pour moi, le changement de nature du Parti socialiste ne se situe pas à ce niveau. Il est plus grave et plus profond.

D’abord, ce parti « socialiste », ne croit plus dans le socialisme : le rôle de l’Etat, celui de la Nation, le service du peuple, … balancés aux orties au profit du capitalisme, horizon indépassable, qu’il est presque révolutionnaire de prétendre « réguler ».

Ensuite, quelle est la base sociale de ce parti lorsque les ouvriers, plus généralement les salariés, ne croient plus en lui, ne votent plus pour lui. Un parti socialiste se définit d’abord par ceux qu’ils représentent.

C’est pour moi cela la vraie question sur la nature du parti. Et j’ai bien peur que le congrès de Reims ne se soit même pas posé la question !

 

Obama, … encore !!!

Je ne résiste pas au plaisir de publier ci-dessous une analyse de mon ami  -et néanmoins camarade- Claude Nicolet.

Le 18 mars dernier, Barack Obama a prononcé un discours à Philadelphie dont l’importance fera probablement date.

Le sénateur Obama, candidat à la candidature pour l’élection présidentielle aux Etats Unis d’Amérique était dans une situation difficile suite à certaines déclarations du révérant Jeremiah Wright, dont il était très proche. Cet homme a en effet eu des propos très durs sur la politique intérieure et étrangère des Etats Unis plaçant Barak Obama en situation délicate. Se démarquant clairement des propos du pasteur, il a néanmoins refusé de le renier en affirmant «  qu’il portait en lui les contradictions de la communauté  »

Ce qu’il y a de passionnant et de remarquable dans ce discours, c’est qu’il procède d’un double mouvement. Il est à la fois une déconstruction et une mise en perspective permettant de produire une vision politique.

Il s’inscrit tout d’abord profondément dans l’histoire de ce pays sans en rejeter les contradictions, en particulier le «  pêcher originel  »de l’esclavage en décalage complet avec la déclaration d’indépendance. Cette inscription dans l’histoire et dans le volontarisme que cela sous entend, doit selon lui inciter à l’action. Rien n’a été donné, il a fallu se battre pour conquérir les droits civiques et civiles, lutter contre les discriminations pour «  réduire l’écart entre la promesse de nos idéaux et la réalité du temps  ». Le souhaitable est possible à condition de le vouloir pour tous car il ne peut se réaliser au détriment de l’Autre.

Il pose ainsi clairement la question raciale dans un long préambule à son intervention comme préalable à la bonne compréhension de la réalité américaine qu’il ne faut pas chercher à récuser. Rappelant un certain nombre de vérités sur la société américaine, ses inégalités et les violences qu’elles engendrent. Mais «  on ne peut ignorer la problématique de la race  » dit il, elle est profondément enracinée dans l’identité du pays

Cependant cette violence ne doit rien au hasard mais plutôt au résultat de l’histoire et des politiques qui furent menées aux Etats Unis d’Amérique. Ce pays porte en lui ces immenses contradictions et il ne sert à rien d’essayer de les nier ou de les contourner. Pratiques inégalitaires dans tous les domaines n’ont eu comme résultat que «  l’échec et le gâchis comme expérience légués aux générations futures  ». Dès lors, le racisme devenait une «  définition du monde  ». La «  colère noire  » ne peut être comprise sans cela, et le révérant Wright porte en lui cet héritage.

Mais la force du discours d’Obama tient au fait qu’il analyse aussi les raisons de la «  colère blanche  » venant des milieux populaires ou de la classe moyenne qui n’avaient pas le «  sentiment que son appartenance raciale était un privilège  ». Face à la discrimination positive, face aux aides sociales dont les blancs se sentaient exclus, face à ce qu’ils ressentaient comme une injustice et une inégalité, surtout pour ceux qui ne sentent en rien responsables des crimes esclavagistes. La rancœur est grande et c’est sur ce terreau que la coalition néo libérale puis néo conservatrice s’est bâtie.

Il réussi à déconstruire et à expliquer au peuple américain, les maux dont souffrent sa société.

Dès lors il faut voir en face les «  vrais problèmes : une culture d’entreprise où les délits d’initiés, les pratiques comptables douteuses, la course aux gains rapides sont monnaie courante, une capitale sous l’emprise des lobbies et des groupes de pression, une politique économique au service d’une minorité de privilégiés (…)° qu’il est temps maintenant de parler des écoles délabrées qui dérobent leur avenir à nos enfants, des urgences médicales aux files interminables et d’un système de santé qui s’effondre, des usines qui ont fermées leurs portes, des maisons qui sont à vendre, des entreprises qui délocalisent dans le seul but de faire du profit  ».

Ce faisant, il subordonne en fait la question raciale à la question sociale et à l’organisation sociale de la société américaine. Il propose alors de mettre en place un projet politique qui permettrait à l’individu de se réaliser et de s’émanciper en tentant de s’affranchir du déterminisme racial qui l’entrave tout en «  assumant le passé sans en être victime  ». Il ne s’agit pas d’une alliance des races mais bien d’une réflexion sur les structures économiques et sociales de la société américaines.

Le fait de voir revenir sous cette forme la question sociale au premier plan du discours d’un responsable politique américain qui peut devenir Président des Etats Unis d’Amérique, traduit incontestablement une évolution dans le rapport de force idéologique dans ce pays, mais aussi dans le monde.

Certes, Barack Obama est ancré dans la religion et y fait référence en permanence, certes son approche très rapide du conflit israélo palestinien est contestable, mais assurément un discours différent en terme d’analyse politique, économique et sociale est apparue.

C’est donc en abordant de front ces questions économiques et sociales qui constituent selon Obama le cœur des problèmes de la société de son pays, que l’on pourra aller «  vers une union plus parfaite  ». Mais qui ne peut se faire qu’à la condition que chaque citoyen, entame le travail de perfection qui permettra à l’ensemble du peuple de prendre ce chemin. Car «  les rêves des uns ne doivent pas se faire au détriment du rêve des autres  ».

Il faut prendre la mesure des chocs qui sont entrain de se produire, crise économique et financière commencé cet été aux Etats Unis, contagion sur toutes les places boursières qui légitime à nouveau l’idée de nationalisation, effondrement de l’immobilier et d’une partie du crédit, renchérissement du coût de l’énergie et des matières premières, instabilité internationale majeure dans la corne de l’Afrique, en Irak, dans le Proche-Orient, en Afghanistan, tensions avec la Russie suite à l’extension de l’OTAN et à l’indépendance du Kosovo…La liste est longue

La question de la place et de la fonction de l’Etat va redevenir une question politique majeure dans les mois et les années à venir pour apporter de la régulation et de la sécurité aux citoyens. Pour qu’ils puissent vivre dans des sociétés ou ne règne pas seulement la loi du plus fort.

Ce sont ces grands mouvements qu’il faut être aujourd’hui en capacité de percevoir pour bâtir de grands projets politiques éventuellement à l’échelle d’un continent mais aussi à coût sûr, cohérent au niveau mondial. C’est à cette échelle là qu’il faut désormais se placer.

Le congrès du PS

Ainsi donc les adhérents du PS ont voté…

Et il y a eu quelques surprises !  D’abord Ségolène Royal est en tête. Devons-nous nous en étonner ? Il faudrait ne pas avoir remarquer la réussite du Zénith. Les « éléphants » traditionnels (Martine Aubry et Bertrand Delanoë mais également ceux qui les soutiennent : Hollande ou Fabius par exemple) ne sont plus majoritaires. La gauche du PS approche les 20%.

Premier constat : les partisants du NON se sont dispersés entre les différentes motions. Mais ils représentent, à l’évidence, toujours une moitié du PS.

Deuxième constat : difficulté à parler au fond. De la crise financière mais plus exactement de la crise économique et sociale. Des moyens à prendre pour lutter contre le capitalisme et son masque actuel le libéralisme. Le choix se concentre plus sur la forme et les « petits nouveaux » (Ségolène Royal ou Benoit Hamon) en ont profité… sans que le fond soit totalement tranché.

Troisième constat : le courage des « mélanchonistes ». C’est dûr dûr de quitter un parti et de devoir tout re-construire à partir de rien. Souhaitons leur de ne jamais oublier la cause du peuple  !!!

Intéressant ce congrès qui n’a pas encore totalement accouché d’une nouvelle donne mais qui augure quand même de possibilités. 

La longue marche continue.

 

Elections américaines

barakobama1.bmp  Allez, ne boudons pas notre plaisir : Barak Obama est le nouveau président des Etats-Unis d’Amérique !

L’ère Bush est terminée, cependant, cette élection m’inspire un tas de réflexions contrastées.

Obama, dit-on, a été élu très largement -on parle même de raz-de-marée- mais si l’apparence est, en effet, telle : 338 grands électeurs contre 159 à McCain (à cette heure), le vote populaire réel est bien différent. Obama a obtenu 51% des voix. En France, on dirait que le pays est coupé en deux.

Si l’obamania a plus atteint le monde que les Etats-Unis, on ne peut cependant nier la ferveur populaire qui s’est exprimé non seulement cette nuit mais tout au long de la campagne électorale : des millions de gens votaient pour la première fois, principalement dans les classes populaires et chez les jeunes. Et ils se sentaient concernés, ils sentaient que leur vote comptait. 8 millions de volontaires, ce n’est pas rien !

Obama a su redonner fierté aux Américains. C’était franchement émouvant d’entendre, cette nuit, un jeune homme dire « on va changer notre politique étrangère et le monde va nous aimer de nouveau » ou cette femme : « je suis aujourd’hui fière d’être américaine, je peux dire « regardez mon pays », moi qui ai eu tellement honte qu’à l’étranger je me faisais passer pour suédoise ».

Obama a su, d’une certaine façon, dépasser le clivage racial. Il y a toujours 100 000 abrutis dans les organisations d’extême-droite et une grande partie de l’électorat républicain, derrière Palin, ne pouvait envisager de voter pour un Noir. Les Etats-Unis restent le pays du monde où segrégation sociale et ségrégation raciale se recoupent le mieux. Mais Obama ne s’est jamais situé lui-même comme un candidat ethnique et la foule, hier soir à Chicago, était clairement multiraciale. Et puis, comment ne pas comprendre la joie et la fierté des « afro-américains », comment rester insensible aux larmes du Révérent Jackson ?

Obama a su redonner l’espoir à un pays où il y a 40 millions de chômeurs, où, ces dernières semaines, 10 000 personnes devaient chaque jour, quitter leur maison dont elles ne pouvaient plus payer le crédit, à un pays où on peut mourir de faim, où on peut refuser de vous soigner dans un hôpital si vous n’avez pas d’assurance médicale privée.

Le programme de McCain était clairement de droite sociétalement comme économiquement et socialement : baisse des impôts, assurances privées, priorité aux grandes firmes privées pétrolières, d’armement et autres, remise en cause de l’avortement ou du mariage homo, impérialisme en politique étrangère,… tout jusqu’à la caricature.

Que va faire Obama ? Ses promesses sont bien différentes : plan de relance de l’économie et de la production pour contrer les effets de la crise financière et lutter contre le chômage, baisse des impôts pour 95% des Américains mais hausse pour les 5% les plus riches et taxations des plus-values boursières pour financer à travers une action de l’Etat (oui, Obama dit croire en l’action de l’Etat !), la recherche, l’éducation et les infrastructures. Une assurance médicale sera financée par une taxe sur les employeurs qui ne proposent pas une assurance à leurs salariés. Enfin le nouveau président s’est également engagé à quitter l’Irak dans les 16 mois. Pour le reste, en politique étrangère, le flou domine…

Alors, l’avenir est-il rose pour le peuple américain ? Sans doute pas. Le premier discours d’Obama élu était d’ailleurs un peu inquiétant : « vous ne serez pas toujours d’accord avec ce que je ferai ». Qu’est-ce qui se cache derrière ces mots ? Ca me rappelle quelque peu le 10 mai 1981. Tant d’espoirs levés pour « changer la vie » pour finir par changer d’avis…

Les Américains traversent une crise financière et un marasme économique sans précédent depuis 1929. Il faudra beaucoup de courage au 44ème président pour tenir ses engagements. Yes, he can ? Yes, they can ?

De Guaino à Obama…

En France, la grande affaire du week-end, c’est, pour moi, la déclaration d’Henri Guaino sur la poste !

Il ne serait plus temps de privatiser celle-ci : crise financière oblige. Oh, bien sûr, il ne s’agirait que d’un « gel » du calendrier. Le conseiller spécial de Sarkozy ne va pas dire que les mobilisations des personnels et des usagers peuvent faire reculer le Président. Et il prend ses précautions oratoires : il ne s’agit pas de privatisation mais « d’ouverture du capital » et le « calendrier reste valable » mais « il n’est pas question de le faire maintenant ». Sic ! Bref, tout le monde a compris, le thuriféraire du « capitalisme patriotique » qui se fait aujourd’hui le chantre du « capitalisme d’Etat » pour sauver les banques, ne sait plus très bien sur quel pied danser. De toutes façons, rester mobilisés et participer aux initiatives de la journée de défense de la poste du 22 novembre sont encore les meilleurs signaux à envoyer à Sarkozy et à tous ses afficionados !

Pour les Etats-Unis, c’est la veille du « grand jour ». Je finis par croire, moi aussi, qu’Obama a une vraie chance…

On le saura demain ou après-demain. Tant mieux si McCain ne succède pas à Bush. Tant mieux si la politique étrangère américaine devient, un peu moins, impérialiste et belliciste. Mais n’est-il pas un peu tard pour l’Irak réduit à un affrontement des religions où les partis intégristes, avec la complicité de l’occupant étatsunien, règnent par la terreur à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs communautés ? On évitera peut-être une nouvelle guerre avec l’Iran, mais comment Obama traitera-t-il la question de l’Afghanistan ou du Pakistan ? Quelle sera son attitude vis à vis de l’Amérique latine dont les Etats-Unis ont bien du mal à admettre qu’elle se libére du « grand frère » ? Et, surtout, quelle sera sa politique intérieure ? Peut-on penser que les grands groupes financiers -qui ne mettent jamais tous les oeufs dans le même panier et qui ont, aussi, financé la campagne démocrate- laisseront Obama reconstruire l’école, le système de santé ou de retraite nord-américain, l’industrie, la politique fiscale… ? Je suis sceptique. Et pourtant, il faudra bien qu’Obama agisse au risque de trop décevoir s’il proclamait que, finalement, il ne peut rien faire… Ca ne vous rappelle rien ? En tous cas, on peut penser qu’il y a quelque chose qui n’évoluera pas facilement : le poids du religieux sur le politique. Combien de fois Obama a-t-il dû affimer sa foi en Dieu dans cette campagne ? Nous ne mesurons pas toujours notre chance de vivre dans un pays où les citoyens sont tellement attachés à la laïcité qu’elle leur est si naturelle qu’ils en oublient parfois de la défendre !

Vive la liberté de travailler le dimanche et jusqu’à 70 ans !

Heureusement que les députés de droite pensent au bon peuple. Car figurez-vous que la loi, jusqu’alors, le brimait, ce bon peuple.

Il veut travailler le peuple. Et les syndicalistes et la gauche (enfin, la gauche de dans l’temps !) l’empêchaient de travailler comme il voulait, le peuple.

Alors les députés de droite, ils ont réglé ça, rapidement et efficacement. Maintenant, si vous voulez travailler, enfin je veux dire si vous n’êtes pas de ces paresseux de chômeurs et de ces laxistes qui les défendent, vous pourrez travailler le dimanche. Oui, oui, vous aurez le droit. Chacun sait que vous le souhaitez ; ça mettra du beurre dans les épinards puisque votre pouvoir d’achat est en berne. C’est normal, on n’a pas d’argent pour augmenter les salaires si vous n’y mettez pas un peu du vôtre. Faut déjà rémunérer les actionnaires qui trouvent que, franchement les Chinois, les Pakistanais et même les Bulgares sont bien plus rentables.

Oh, à propos de rentabilité, nos députés viennent de nous octroyer une 2ème liberté : celle de travailler jusqu’à 70 ans. A condition d’être rentables, hein, sinon, on embauchera un p’tit jeune en contrat aidé (ça veut dire que c’est l’Etat qui paie pour les patrons) : ils ne sont pas trop revendicatifs ; le climat social, la peur de perdre son gagne-pain, n’y poussent pas… et ils n’ont pas encore appris la solidarité des « vieux » travailleurs. Alors les « vieux » si vous voulez un peu améliorer votre pension, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

 

Sarkozy et l’emploi…

Hier Sarkozy a tenu sa « conférence sur l’emploi ». Faisons vite car il n’y a vraiment rien de neuf.

Il avait 2 objectifs :

-d’abord faire croire que les milliards donnés aux banques -alors qu’il n’existait pas d’argent pour les salaires ou le service public !- c’était pour « les salariés, la croissance et l’emploi » (dixit) ;

-ensuite se servir de la crise pour démonter encore un peu plus le droit du travail : bienvenue, donc, à toutes les nouvelles formes de contrats précaires et au travail le dimanche.

Pas sûr que les salariés soient dupes. Mais, et les partis politiques de gauche ?

En tous cas, il est réapparu pour ce qu’il est , un zélé serviteur du Capital. Laurence Parisot n’aurait pas fait mieux.

Obama va-t-il gagner ?

obama.bmp Si j’étais étasunienne, je voterai Obama.

Et pas seulement parceque c’est un beau mec.

Mais les jeux ne sont pas faits. Les sondages, qui d’ailleurs sont bien difficiles à interpréter, étant donné le système électoral des Etats-Unis, montreraient une diminution constante de l’avance d’Obama sur son adversaire.

Quel sera l’impact du critère racial ? Nous n’en savons rien.  La peur du changement ne retiendra-t-elle pas, au dernier moment, l’américain moyen ?

Alors, sachons raison garder : je trouve étonnant l’enthousiasme de la presse française pour le candidat démocrate. Déjà, elle avait cru à la victoire de Kerry, mais la société nord-américaine est bien complexe pour nous, citoyens français.

Il y a 4 ans une vision déformée de la « grandeur de l’Amérique » ainsi que l’attachement de cette société au chacun pour soi habillé du vocable de la « libre entreprise » et de la certitude que tout mérite est payé de retour, avait sauvé « W » d’une défaite annoncée. Ajoutons-y aussi le choix d’un candidat démocrate à la vice-présidence, sans aucune carrure et bien incapable d’aller mobiliser les voix ouvrières du nord-est… qui avaient finalement manqué à John Kerry.

Gardons-nous donc de tout optimisme prématuré !

 

Vive l’amitié franco-tunisienne !

Article co-écrit avec Michel JALLAMION

Mardi 14 octobre au Stade de France, nous y étions

Que n’avons-nous entendu depuis ! Alors, oui, la Marseillaise a été sifflée. Et ce n’est pas bien : aucun hymne national n’a à être sifflé. Mais faut-il être assez étranger au sport pour ne pas savoir qu’il y a toujours des spectateurs pour siffler les hymnes en football et toujours d’autres, dans les gradins du stade, pour demander qu’on respecte l’hymne de l’équipe adverse. Le problème c’est que depuis 1998 où les «  politiques  » se sont emparés du football, on demande à ce même football de porter ce que le «  politique  » n’a su porter ; c’est à dire l’intégration ou plus exactement les manifestations extérieures d’une véritable intégration.Eh bien la question est à la fois plus simple et plus compliquée que ça.

La portée internationaliste des paroles de la Marseillaise échappe au commun des mortels : la faute à qui ? Il y a eu bien plus dérangeant, ce 14 octobre au SDF, et on n’en parle pas : la surenchère sur le respect, dégoulinant de bien-pensance ne donnait qu’une seule envie : se foutre de la gueule de ces donneurs de leçons ! Qu’ils ré-identifient la France à ses principes républicains au lieu d’exclure 1793 et Jules Ferry des livres d’Histoire. Qu’ils expliquent la symbolique des hymnes au lieu de tenir des discours mièvres sponsorisés par Coca-Cola ! Le stade était rempli à 90% de supporters de l’équipe de Tunisie qui jouait pour la première fois dans le Stade de France : ils étaient «  chez eux  » et ont été emportés par leur élan. Au risque de vous choquer : oui, il y avait de la beauté à voir toutes ces générations d’origine tunisienne fières de leur équipe et de leurs origines, qui supportent habituellement l’équipe de France, supporter l’équipe de Tunisie et s’accaparer le stade mythique de 98.Oui , les Franco-tunisiens, jeunes vieux, ont supporté «  leur  » équipe. Ils l’ont fait dans un esprit folklorique ce qui est bien.

Et les supporters de l’équipe de France, ils n’était pas là ? Eh bien si : une grande partie était là : sous les drapeaux tunisiens il y avait des écharpes tricolores. Sous les blousons, des ti-shirts de l’équipe de France. Pourquoi personne n’en parle-t-il ? Pourquoi, personne ne parle-t-il de ce jeune couple assis devant nous et qui s’est levé du même élan pour les 4 buts ? Tous ces supporters s’époumoneront la prochaine fois à chanter la Marseillaise. Qui le dira ? Qui parlera des chechias qu’arborait la majorité des spectateurs et qui, sous les deux drapeaux, étalait fièrement le slogan «  Vive l’amitié franco-tunisienne !  » Ce sont ces mêmes jeunes qui étaient dans la rue en 1998 et qui siffleraient les hymnes des adversaires de l’équipe de France s’ils avaient les moyens financiers d’assister à tous les matchs. Au passage, l’hymne tunisien (chanté en premier) a eu quelques sifflets mais personne n’en parle ce serait trop dérangeant. Que la FFF se débrouille à trouver des supporters pour soutenir notre équipe nationale reste un problème sportif… et un choix financier, mais les déclarations de Laporte sont une honte pour la France ! Voudrait-on faire se lever des Français contre d’autres Français qu’on ne s’y prendrait pas autrement : eh bien non, ça ne marchera pas !

Au risque d’un parallèle que d’aucuns jugeraient scandaleux : cela fait maintenant 14 ans que Michel n’est plus à Grenoble mais il a supporté Grenoble contre le PSG. Quel rapport ? Et bien il est sûr que ses enfants feront de même voire ensuite ses petits enfants ! Si le Parc des Princes avait été rempli de Grenoblois, Michel aurait hué à tout rompre le PSG, sauté et scandé le nom de ce qu’il juge  » son  » équipe, à mon plus grand dam, moi pour qui «  Ici, c’est Paris !  ». Mais si l’équipe reçue au Parc avait été Châteauroux, j’aurais hué PSG tandis que Michel l’aurait soutenu sans discussion. Cela n’empêche pas que nous aimons Paris, que nous soyons supporters de Paris contre tous  » les autres « , que «  Paris est magique  » face à l’OM et que nous ne retournerons pas vivre dans notre région d’origine. Et cela ne nous empêche pas d’être amis. Si cette identification au pays d’origine reste forte qu’en est-il du sentiment national ? Peut-il s’estomper sur simple oukaze aussi attachante soit la ville d’accueil, aussi belle soit la nouvelle Patrie ?Le parallèle n’est pas si bête. Le foot n’est pas la guerre. On a tous tendance à soutenir le  » petit Poucet « . C’est même typiquement Français : c’est le contraire en Allemagne et aux Etats-Unis en tout cas.

Une image pour terminer : celle de ce grand-père et de cette jeune fille, tous les deux avec un ti-shirt tunisien ; le petit garçon sur les épaules du grand père portait le maillot de l’équipe de France et un drapeau français peignait le visage de la jeune fille. Vive la France et vive l’amitié franco-tunisienne !

* Lire l’interview de Michel Platini dans «  Le Monde  » du 18 octobre

1...7273747576



MoDem Mulhouse |
L'Atelier Radical |
Saisir le Présent, Construi... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Parti Ouvrier Indépendant :...
| Vivre Villerupt Autrement
| meimou