Un jeune de 17 ans a été tué par un policier. Ce n’était pas un ange ; ce n’est pas un héros. Sans permis, au volant d’une voiture volée, il a refusé de se soumettre à un contrôle. EN AUCUN CAS, CELA PEUT JUSTIFIER DE LE TUER. C’est d’abord et avant tout ce qu’on doit affirmer.
On ne peut que constater que le nombre de tirs mortels de policiers contre des véhicules a été multiplié par cinq en six ans, c’est-à-dire depuis la loi du 28 février 2017 qui a aligné le cadre d’usage des armes par les policiers sur celui des gendarmes. Pendant ce temps, l’usage des armes à feu par les gendarmes n’a cessé, lui, de diminuer. Cela mérite qu’on s’interroge. Si l’abrogation de cette loi semble aller de soi, cela ne règlera pas tout : ni la grande utilité d’une véritable formation pour les jeunes policiers, ni la nécessaire ré-appréhension de leur rôle de fonctionnaire, d’autorité certes, mais de fonctionnaire garant d’un ordre républicain… ni leur immense trouille à rentrer chez eux, peur de se faire agresser particulièrement pour ce qui concerne les jeunes policièrEs ! On mesure l’étendue des dégâts provoqués par la suppression de la police de proximité par Sarkozy. Ce n’est certes pas les shérifs de la BAC ou de la Brav-M qui peuvent remplir ce rôle ; on l’a d’ailleurs déjà constaté lorsque le maintien de l’ordre leur a été confié pour les manifestations.
On ne peut pas dédouaner non plus l’institution judiciaire. Ni quand les dénis de justice sont monnaie courante : lenteur judiciaire, non-lieux à répétition, refus de reconstitution, entraves multiples, refus de suspendre les policiers incriminés, etc. Ni quand les délinquants avérés arrêtés sont immédiatement remis à la rue sans aucun suivi judiciaire. Ordre et justice vont de paire. Lire la suite de ‘Mon édito dans le Réso de juillet-août 2023′