L’inflation -dont la maitrise a été pendant longtemps l’alpha et l’oméga des libéraux – est repartie à la hausse, elle pourrait atteindre 10 % d’ici la fin de l’année. Depuis le début de l’année déjà, les prix à la consommation ont augmenté de plus de 5 %. Les prix des produits de première nécessité, celui de l’énergie, celui des transports, … flambent. Le cas de l’énergie est particulièrement évocateur : L’envol des prix internationaux du pétrole se traduit par celui des profits pour Total-Energies. Le gouvernement fanfaronne d’avoir obtenu de Total-Energies une mini-ristourne de 10 centimes à la pompe, soit une perte de 100 millions d’€ pour le groupe pétrolier et gazier qui a engrangé 5 milliards d’euros de bénéfices sur les trois premiers mois de l’année, après une année record à 16 milliards en 2021 ; la moitié de son profit a été distribuée aux actionnaires. En attendant, les Français payent au prix fort la hausse du cours du pétrole. De leur côté, Engie et les autres opérateurs sont censés répercuter leurs propres bénéfices financiers vers les consommateurs pour faire baisser leur facture. En fait, elle a augmenté de 7 %… : le surcoût de l’énergie pour les familles fait le surprofit des grandes compagnies (privées !) de l’énergie.
Evidemment, ce sont les plus défavorisés qui en pâtissent le plus : il n’est plus question de « superflu », on rogne sur les soins, l’alimentation, le chauffage… Mais l’ensemble de la population est touché d’autant que les salaires stagnent ou régressent depuis une dizaine d’années, idem pour les pensions de retraites, pour ceux qui vivent des diverses aides sociales ; dans le public, nombreuses sont les rémunérations inférieures au Smic. Dans notre dernier bulletin (de mai), le Place au débat exposait la nécessité de revenir à l’échelle mobile des salaires ; c’est en effet plus que d’actualité : c’est une exigence sociale !