Le scrutin qui vient de se dérouler, élections régionales et départementales, est clair et sans tendresse pour la démocratie : les 2/3 des Français ne croient plus en son exercice.
Evidemment, on entend, à longueur de médias, que les Français sont « inadaptés » à l’exercice politique (Duhamel) ou, au moins, qu’ils ne devront pas se plaindre puisqu’ils ne se rendent pas aux urnes (la gauche). Et quand le RN est aux portes d’une région la plupart -et, si je doute de l’efficacité, je ne condamne pas- appellent à voter pour ceux-là mêmes qui sont la cause de ce vote de désespérance. A nouveau donc, je m’insurge contre ce mépris des classes populaires qui consiste à condamner, à invectiver ceux qui ne veulent plus choisir une alternance qui n’est pas une alternative, alors qu’ils ont maintenant une trentaine d’années derrière eux pour constater que les politiques menées ne marquent pas la différence qu’ils souhaitaient.
Certes, le programme et le bilan d’une région dirigée par un des partis de la gauche ne sont pas exactement les mêmes que ceux d’une région dirigée par la droite, classique ou macroniste. Mais l’électorat ne s’en satisfait pas. De même, au lieu de lui reprocher de faire ses choix à partir de sujets qui ne sont pas de la compétence d’un conseil régional (exemple les questions de sécurité), on ferait mieux d’essayer de comprendre son malaise généralisé et qu’il a peu de raisons de faire confiance régionalement à ceux qui ne l’écoutent pas nationalement.
J’ai déjà eu largement l’occasion d’écrire que la gauche ne se reconstruira qu’en retrouvant le chemin du peuple, qu’en marchant sur ses 2 jambes : la républicaine et laïque (égalité des territoires et des citoyens, liberté de penser et refus de l’influence des dogmes dans la vie publique, sécurité pour tous et pas seulement pour les riches) et la sociale et économique (primauté au travail et promotion des droits de ceux qui le produisent, moyens de l’Etat au service d’une politique socialement progressiste -services publics et nationalisations).
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