Mon édito dans le bulletin de novembre 2020 de RESO

Si cette loi était vraiment une tentative de lutter contre le terrorisme islamiste, on la regarderait avec attention bien que ce gouvernement n’est pas le mieux placé pour le faire et qu’on ne peut avoir aucune confiance en ceux qui ont créé toutes les conditions pour que l’islamisme se développe dans des quartiers abandonnés par les outils de la République. Mais la proposition de loi LREM dite « sécurité globale » est d’abord l’occasion de rogner la liberté d’expression -qui fait pourtant tant peur aux intégristes !- par l’article 24 qui prévoit d’interdire la prise et la diffusion de photos montrant des policiers outrepassant leurs droits et/ou faisant preuve de violence. Nous avons tous à l’esprit la répression contre les « Gilets jaunes ». Faire bastonner le populo par des forces de l’ordre à la solde des riches serait la mission de notre police ? Et pendant ce temps on laissait les black-blocs casser à l’aise pour discréditer tout mouvement de contestation. Ce n’est pas la tradition française. La police, majoritairement républicaine, a, au contraire, tout à gagner que ses éléments réactionnaires, violents et racistes soient clairement dénoncés. Et punis.

Mais la méthode du gouvernement n’est pas nouvelle. De la même façon, il s’est servi des lois d’urgence liées à la pandémie pour rogner les droits des salariés et mettre au pas la société française. Le droit de manifester a encore récemment été mis en cause comme le démontrent les mesures prises contre les citoyens et salariés qui s’opposaient, ô combien justement, à la fermeture de l’hôpital Hôtel-Dieu à Paris.

La loi sur la recherche votée il y a quelques jours va même jusqu’à remettre en cause la tradition séculaire pour les étudiants de s’exprimer dans les universités.

Après les atteintes successives au Code du travail (ANI, refonte de la représentation des salariés et suppression des CHSCT en 2014, loi Macron en 2015, loi El Khomri en 2016, ordonnances Pénicaud en 2017) la 1ère loi urgence-covid et les ordonnances de mars 2020 ont mis à mal un peu plus les droits des salariés. L’été a permis aux libéraux qui nous gouvernent de rechercher comment faire mieux (pire !). Le 1er ministre s’y est engagé devant le MEDEF : « Des mesures de simplification ont été adoptées pendant la crise sanitaire par ordonnances ». Puis « ces dispositions seront prolongées, amplifiées et, si possible, pérennisées, qu’il s’agisse du droit du travail et de la formation professionnelle ». Rien que ça ! Rappelons-nous l’invention des « contrats de mission », le rêve du patronat : je te prends, je te jette…

Et pointe son nez la retraite à 63 ans, votée par la droite du Sénat ! La collusion entre le macronisme et la droite apparait de plus en plus clairement.

Pendant ce temps, les entreprises du CAC40 font leur beurre et chouchoutent des actionnaires de plus en plus exigeants… que l’on satisfait : en 20 ans les dividendes distribués ont augmenté de 269% ; ça n’a pas été le rythme des salaires. Pendant ce temps des entreprises ferment ou licencient : Bridgestone, Danone, Nokia, Auchan… Des milliers de familles sont précipitées dans la pauvreté. Je vous invite à consulter les rapports et les alertes du Secours populaire, des restos du cœur ou du Secours catholique.

Macron l’avait promis-juré : rien ne devait plus être comme avant. Il n’a pas menti : c’est pire, plan de relance à l’appui qui profite essentiellement aux grandes entreprises et pas à ceux qui ne vivent que de leur travail, quand ils peuvent le garder !

Pendant ce temps un tiers des Français ont vu leurs revenus diminuer cette année et un cinquième ne pourra pas boucler ses fins de mois.

Le « Place au débat » de ce numéro fera le point sur le budget de la santé après le fameux flop du « Ségur ». Mais nous savons déjà qu’aucune leçon n’a été tirée, ni des 30 années d’attaques contre l’hôpital public, ni de la 1ère période de pandémie. Il faudrait créer 100 000 emplois dans les hôpitaux. Il serait temps de penser un véritable plan d’avenir pour la santé publique. Et on ne forme pas un infirmier d’urgence ou un aide-soignant en 2 jours comme Véran ose le proposer. Cette méthode est scandaleuse et dangereuse, ainsi que l’ont dénoncé les syndicats des personnels mais également les médecins à travers les collectifs inter-urgence et inter-hôpitaux.

Cette époque est difficile à vivre pour beaucoup d’entre-nous. L’avenir que nous préparent les libéraux n’est pas réjouissant. La mobilisation des citoyens est nécessaire, individuellement et collectivement à travers les associations, les syndicats et les partis qui doivent savoir tourner le dos aux recettes de ces dernières décennies responsables de la triste situation où se trouve notre pays.

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