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Mon édito de l’été 2020 (juillet-août) dans le bulletin de RESO

N’évoquons pas longuement la composition de ce nouveau gouvernement. Dupont-Moretti, le grande gueule anti institution judiciaire, à la justice, Bachelot, la complice d’Hanouna, à la culture et ne parlons pas de Darmanin à l’Intérieur. Rire ou pleurer ? On vous laisse le choix.

Plus grave, ce gouvernement est la preuve que « le jour d’après sera pire que le jour d’avant » aussi longtemps que notre pays restera sous le joug de Macron et de ses mandants financiers. Et cela est confirmé par l’intervention de Macron lui-même le 14 juillet.

En matière de santé d’abord, puisque les soignants ont été l’objet – en parole – de toutes les marques d’admiration officielles pendant plus de 2 mois. Le « ségur de la santé », comme prévu, accouche d’une souris. Les soignants se voient gratifier de 183 € d’augmentation. Nos personnels infirmiers resteront ainsi dans la partie basse des rémunérations européennes… alors que leur niveau de formation est très largement en tête. Il faudrait créer 100 000 emplois dans le secteur hospitalier public, simplement pour rattraper les destructions de ces 30 dernières années de casse généralisée des services publics. Le gouvernement en prévoit (généreusement !) 15 000 !

Cela est sans doute en phase avec les déclarations emphatiques de Macron affirmant que « la santé gratuite est un bien précieux ». C’est probablement pour cela également que la présidence a commandé à la Caisse des Dépôts, organisme d’Etat dévoué au libéralisme, une note qui recommande d’aggraver la marchandisation de l’hôpital et de la santé en général. On est très loin des « biens et services qui doivent être placés en dehors des lois du marché » -sic. Le ségur a fait pschitt : il n’y aura pas de « plan d’investissement massif pour l’hôpital public ».

Autre promesse en l’air, celle de renoncer à la pseudo « réforme » des retraites. Au moment où les appels à la solidarité nationale retentissent, Macron a inscrit sur la feuille de route de Castex de remettre sur le métier la casse de cette solidarité issue de l’esprit du CNR. Foin de la justice sociale : sécurité sociale, droit du travail, services publics … restent dans le collimateur libéral. Par parenthèse, peut-on tenir un discours « écologique » et même simplement d’aménagement du Territoire, lorsqu’on privilégie la route au train en continuant à supprimer les lignes secondaires, le fret ferroviaire et les trains de nuit ?

Foin de la redistribution des richesses -qu’un impôt justement réparti devrait organiser. Pas un mot sur les salaires et l’emploi des « derniers de cordée ». Mais, malgré les dogmes libéraux, tous les moyens de l’Etat, y compris fiscaux, sont mis au service des « patrons qui prennent des risques ». Espérons, sans trop d’illusions, que ces milliards d’argent public généreusement distribués n’auront pas le même sort que ceux du CICE… !

Une rentrée « chaude » en perspective.

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