Un avenir sombre pour l’hospitalisation publique en France

Il n’échappe à personne que l’hospitalisation publique est soumise à de drastiques contraintes budgétaires entrainant suppressions de postes, fermetures de lits, quand ce n’est pas de services entiers et même d’hôpitaux.

Le gouvernement, à travers son bras armé, les ARS, a même passé la surmultipliée : aujourd’hui, il n’est pas rare qu’on ferme des services entiers – maternités souvent mais également urgence et chirurgie – alors que les comptes prouvent leur parfaite viabilité, y compris sur le plan comptable.

Comment peut-on s’en étonner, alors que FO avait déjà, en juin dernier, dénoncé le projet d’économie de 1,2 milliard d’euros évoqué dans les sphères gouvernementales. La Fédération Hospitalière de France avait déclaré avoir la même analyse que le syndicat. Ce 1,2 milliard, divisé par le salaire annuel d’un aide-soignant, aboutit à la suppression de 30 000 postes. Certes, ce calcul est fait « à la hâche » et il ne s’agirait pas que de soignants mais également de postes d’ouvriers, d’administratifs, de personnels d’entretien… sans lesquels, rappelons-le, le service public hospitalier ne peut pas vivre !

Alors, pour répondre à ces impératifs, il faut fermer. Fermer. Fermer partout où on peut.

Pour l’instant, en première ligne de mire, ce sont les maternités. Résistance Sociale a déjà évoqué dans ses colonnes, le combat remarquable mené contre la fermeture de la maternité de l’hôpital du Blanc (36) par les collectifs et les élus autour de la maire, Annick Gombert. Leur action continue et ils ont déposé une requête en référé auprès du tribunal administratif de Limoges contre l’arrêté de fermeture.

Mais on peut citer également :

-le danger qui plane au-dessus de la maternité de Bernay (27). E. Macron a été obligé, lors de sa mise en scène du « grand débat » à Bourgtheroulde, de lâcher un peu de lest, les maires normands ne manquant pas de l’interpeler et de lui démontrer la fausseté des chiffres qu’il assénait avec son arrogance habituelle. Mme Buzyn est donc mandatée pour rouvrir ce dossier.

-à Thann (67), usagers et personnels s’organisent afin d’empêcher la fermeture de la maternité qui suivrait celle du service d’urgence. Il s’agit là, comme au Blanc, de dépecer progressivement l’hôpital local au profit de celui de Mulhouse.

-autre dépeçage en cours, celui de l’hôpital de Creil au profit de celui de Senlis ; et pour cela on hésite devant aucune absurdité : il s’agit de fermer une maternité de niveau 3 où naissent chaque année 1500 enfants. Et on a déjà fermé, dans ce même département de l’Oise, la maternité de Clermont-de-l’Oise …

-la maternité de Guingamp (22) est sur la sellette, même si prudemment la décision a été renvoyée à après les prochaines municipales. La tactique employée à Guingamp ressemble à celle utilisée au Blanc : faire artificiellement baisser le nombre de naissances, invoquer la « sécurité », surseoir aux recrutements compétents et nécessaires. Ce manque de personnel est d’ailleurs vigoureusement dénoncé par le collège national des gynécologues et obstétriciens français… et ne concerne pas que le personnel médical !

-la maternité d’Altkirch dans le Haut-Rhin est également menacée. Là aussi, négociations ? que nenni ! On ne remet pas en cause les décisions et les chiffres –sortis on ne sait d’où- de l’ARS et de la direction du Groupe hospitalier de Mulhouse.

-fermeture prévue aussi pour la maternité de l’hôpital de Mayenne où ont lieu plus de 700 accouchements annuels ; une absurdité.

La 2ème phase concerne soit les services d’urgence, soit les services de chirurgie. Quand on aura supprimé ces 2 services, à quoi tiendra l’hôpital ? Bon à fermer !

Dans le collimateur, la chirurgie du Blanc (36) déjà fermée les week-end (après on viendra nous dire : vous voyez bien les chiffres !). Dezice (58), est visé de la même manière.

A Cherbourg, ce sont 190 postes qui vont être supprimés. L’hôpital de Gisors (27) vient tout juste de gagner un sursis… Pour combien de temps ? Le comité de défense appelle à la vigilance.

 Tout cela pour aboutir à quoi ? Pour permettre l’exécution du plan encore dans les cartons de la ministre de la santé qui achèvera de tuer l’hospitalisation publique française :

- 1 seul  centre hospitalier universitaire par région

- 1 seul centre hospitalier régional par département

- des hôpitaux locaux supprimés au profit de ce qui est appelé « hôpital de proximité » mais qui ne sera qu’un dispensaire amélioré, sans lits.

- des centres de périnatalité incapables d’assurer des accouchements.

Les « Gilets jaunes » révèlent la colère de ne plus être des citoyens à part entière dans une grande partie du territoire national. Eh bien, ce n’est que le début du combat !

3 Réponses à “Un avenir sombre pour l’hospitalisation publique en France”


  • Effectivement, réduction budgétaire dans tous les services publiques, car il faut régler la dette souveraine.
    Une dette que de souveraine n’a RIEN car elle n’a pas été contractée par le peuple mais par des élites au service de la finance.
    Cette dette est tout simplement illégitime, illégal, irrationnelle.
    Plus on rembourse des intérêts , plus on est endetté!étrange logique dans ce manège infernale qu’est celui de l’endettement chronique…chronique comme une pathologie qui ne guérit jamais et que malgré les soins, empire§
    LAURA S

  • Entièrement d’accord avec toi.
    Je suis actuellement à l’hôpital militaire de Toulon pour une grave éventration et même la on supprime certains personnels et on réduit la voilure.
    Bien à toi. Amitiés républicaines

  • bonjour
    pour ce qui concerne la maternité de Bernay, mme BUZYN a effectivement été mandatée pour »rouvrir » le dossier qu’elle est venue « fermer » sur place lundi à Bernay; une action judiciaire est envisagée à l’encontre de cette mesure d’autant que l’argument utilisé: manque de personnel qualifié est vivement contesté sur place où des professionnels auraient postulé.

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