Mon édito sur RESO de février

Les mois se suivent et se ressemblent. Le gouvernement poursuit méthodiquement sa casse des services publics. Après le code du travail, après la diminution drastique des emplois aidés, après les réductions de personnels dans les hôpitaux, après les menaces contre l’ensemble de la fonction publique, c’est maintenant au tour de la SNCF de faire les frais de la politique ultra-libérale de Macron et de son gouvernement. Dans le droit fil des décisions de Margareth Thatcher en Grande-Bretagne il y a vingt ans, Edouard Philippe et son gouvernement veulent mettre en place la privatisation des chemins de fer en France, revenant ainsi 80 ans en arrière. Le prétexte : la mise en concurrence du transport « voyageurs » voulue par la Commission européenne avec l’aval des gouvernements. Et pourtant, comme le reconnaît le rapport Spinetta lui-même, la SNCF fonctionne bien malgré des retards pour certains trains et des défaillances du réseau qui a besoin d’être modernisé à grande échelle puisque son entretien a été -on peut le penser : intentionnellement- négligé depuis des années. Tout cela dans le contexte d’un endettement important. Pourtant, comme on l’a vu outre-manche, ce n’est pas la privatisation qui va pouvoir remédier à cette situation, bien au contraire. Comme on l’a vu pour d’autres services publics, la mise en concurrence a pour première conséquence de renchérir les coûts des opérateurs historiques qui perdent des parts de marchés sur les lignes les plus rentables et ne peuvent plus pratiquer une péréquation suffisante, permettant d’éviter un coût exorbitant pour les usagers des lignes locales qui n’ont le plus souvent pas d’autre moyen de transport. Et pour toute réponse à ce problème, le gouvernement envisage la fermeture de ces lignes. Mais, on l’a vu en Grande-Bretagne, même les voyages sur les lignes les plus fréquentées sont de plus en plus chers et pour un service de moins en moins performant, la sécurité étant elle-même en jeu. Non, la mise en concurrence, la privatisation ne sont pas les meilleures solutions pour améliorer le service. Au contraire !

Je rappelle, (Cf. article dans le bulletin de janvier), le questionnaire diffusé par la Convergence de Défense et de Développement des Services Publics. N’hésitez pas à le remplir et à le faire connaître. Face à l’offensive gouvernementale sur ce sujet, c’est le meilleur moyen de montrer que les citoyens sont attachés au maintien des services publics sur l’ensemble du territoire et qu’ils ne sont pas dupes de la communication gouvernementale sur ce sujet, comme sur d’autres.

A titre d’exemple, la presse et le gouvernement se sont fait écho, il y a quelques jours, d’une amélioration de la situation de l’emploi. On pourrait s’en réjouir. Le problème, c’est que cette « amélioration » est surtout due à l’habituelle manipulation des chiffres et à l’oubli de comptage parmi les chômeurs de ceux qui ont renoncé à rechercher un emploi.

Dans ce contexte, alors que les mesures Macron commencent à se faire sentir pour les salariés et retraités, on ne peut que se réjouir de constater que la contestation gagne dans notre pays. Après l’extraordinaire mobilisation dans les EPHAD, le 30 janvier, le 22 mars, fonctionnaires, personnels des services publics, cheminots feront entendre leur voix. Il n’y a pas de fatalité.

De l’autre côté du Rhin, Angéla Merkel, qu’on croyait indéboulonnable subi une contestation de plus en plus forte au sein de son parti tandis qu’à sa gauche, le SPD, ressenti comme complice, perd de plus en plus de crédibilité.

Et si, 50 ans après mai 1968, la France disait enfin stop à cette cure de libéralisme qu’on lui inflige depuis trop longtemps ?

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