Mon édito dans le numéro de décembre de RESO

Ainsi donc, Macron continue sa charge contre tout ce qui a construit une société française inspirée de l’esprit du Conseil National de la Résistance et fruit de la mobilisation sociale.

 Et c‘est, après le code du travail, le SMIC qui est dans le collimateur. Une commission de soi-disant « experts »(en quoi ? Payés combien et par qui ?), mise en place sous Sarkozy et prorogée sous Hollande, vient de livrer son rapport, dont le but est bien de « baisser le coût du travail ». Il s’agit là de continuer à insécuriser les salariés pour mieux pouvoir les pressuriser au plus grand bénéfice des actionnaires. Dans la droite ligne de la suppression d’une partie de l’ISF, de la mise à l’index des privés d’emploi (accusés de profiter de leurs allocations chômage pour se la couler douce dans des paradis touristiques – on n’a pas dit fiscaux), les plus faibles sont l’objet de ces attaques non seulement économiques mais pleines d’un mépris jusqu’alors non affiché par la droite classique.

L’objectif non avoué du gouvernement est bien sûr de favoriser les plus riches et les entreprises au motif que cela permettrait de relancer l’économie, les uns et les autres étant censés dépenser davantage. L’habituelle  théorie du ruissellement –dont le moins qu’on puisse dire est que son efficacité n’a jamais été prouvée- vient pourtant d’être officiellement abandonnée au profit d’une autre théorie, encore pire : celle du « premier de cordée »… Ces mesures sont dans la droite ligne de ce souhaitent Merkel et les libéraux européens. A l’opposé du bon élève malgré lui de la commission européenne, la Grèce, qui à coup de baisses de salaires, de réduction des dépenses publiques, de remise en cause des divers statuts, de casse du code du travail… a montré comment faire pour enfoncer encore plus un pays dans la spirale désastreuse de l’austérité généralisée, le Portugal (cf. rubrique « International » page suivante) est pourtant la preuve en action qu’il est possible de sortir de la crise en adoptant des mesures allant dans le sens du progrès social.

Pendant ce temps, les députés LREM montrent chaque jour un peu plus qu’ils viennent d’une autre planète, loin des préoccupations de la majorité des Français. Ainsi, des anciens cadres supérieurs du privé, qui gagnaient près de 20 000 euros par mois et se retrouvent avec quatre fois moins, se plaignent de devoir « travailler beaucoup plus pour gagner beaucoup moins », rapporte un élu LREM. L’une de ces députées s’est même plainte de ne plus pouvoir aller aussi souvent au restaurant et de devoir « manger des pâtes » sans parler –horreur – de remettre « les vêtements de l’hiver dernier »… Que diraient-ils s’ils se retrouvaient demain payés au SMIC, lequel leurs amis recommandent de baisser !

Ils prétendaient apporter de la nouveauté dans le paysage politique français… Il se pourrait pourtant que le député « En marche » Thierry Solère doive être, à la suite de l’ex-secrétaire général Richard Ferrand, ex-ministre dans le 1er gouvernement Philippe, de Sylvie Goulard, François Bayrou et Marielle de Sarnez, « ex-filtré » du parti présidentiel tandis que Jean-Jacques Urvoas devrait être poursuivi pour violation du secret professionnel. On peut comprendre que de nombreux Français qui ont du mal à boucler les fins de mois ou ont, simplement, peur de l’avenir que l’on construit à leurs enfants, se détournent des politiques.

Dans cette ambiance, il serait temps que les partis de gauche cessent des querelles intestines, quelquefois indignes, et travaillent ensemble et avec le mouvement social à un projet pour demain…

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