Mon édito dans le RESO de juin 2017

La 5ème République a fait son œuvre et Macron dispose d’une forte majorité à ses ordres à l’Assemblée nationale. Le fait que moins d’un électeur sur deux se soit déplacé au 2nd tour des législatives ne fera pas varier ce dernier d’un iota dans ses intentions. Ces nouveau libéraux décomplexés et agressifs ont maintenant tous les leviers pour détricoter ce qui reste du système social français déjà bien mis à mal par plusieurs mandats présidentiels successifs. On peut craindre que Macron et ses affidés aillent plus loin encore et qu’ils nous préparent une société à l’américaine, où selon la célèbre formule de Laurence Parisot : « la vie, la santé, le travail sont précaires ; pourquoi le travail ne le serait-il pas ? »

On peut se réjouir – et, compte tenu du contexte, faisons-le – que quelques députés de gauche, des différentes formations, aient été élus. Une voix d’opposition pourra être portée à l’Assemblée nationale. D’autres, qui n’avaient pas démérité, ont été balayés avec la vague.

Le problème central est que la gauche politique est, au sortir de cette phase électorale, en miettes. Elle sera difficile à reconstruire : la violence des dernières campagnes a laissé des stigmates. Renouer un dialogue respectueux et fécond sera long.

Il nous reste l’impérieuse nécessité – et la seule solution – de toute mettre en œuvre pour créer les conditions d’un vaste mouvement social comme cela s’est produit, à plusieurs reprises, dans le mouvement ouvrier.

Bien sûr, on ne peut ignorer le fait que les salariés n’y croient plus, accablés qu’ils sont depuis des années de gouvernement de droite et « de gauche » par des attaques contre leur protection sociale, leurs retraites, leur emploi, le développement de la précarisation, la remise en cause du droit du travail…

Bien sûr, on ne peut ignorer la fatigue des militants syndicaux qui sont allés de défaites en défaites ces dernières années.

Bien sûr, on ne peut ignorer le découragement des forces sociales.

Les organisations syndicales, avec leurs insuffisances qui poussent quelquefois les syndicats de base dans des conflits extrémistes rejetés par les travailleurs et, par là, voués à l’échec, sont encore les seules structures qui portent à la fois une réflexion sur l’avenir et une capacité de recherche du consensus unitaire nécessaire à la réussite des actions.

Souvent le ressaisissement de la gauche est passé par le Mouvement social. Il en sera sans doute de même cette fois. Il n’est pas possible d’imaginer quelle forme il pourra prendre. Nous ne pouvons aujourd’hui qu’inviter nos adhérents à être attentifs aux mobilisations, générales mais aussi locales, qui se créeront.

Résistance sociale, fidèle à sa vocation de faciliter les échanges et les débats entre les forces de gauche, a confiance dans la volonté des militants du mouvement ouvrier. Ils sont, par nature, conscients que, seul, un consensus unitaire permet d’avancer vers de nouvelles conquêtes sociales et, pour l’instant, de résister à la déferlante libérale qui va s’abattre sur nous.

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