Mon édito dans le bulletin RESO de mai 2017

Il n’aura pas duré bien longtemps le verni de vertu du 1er gouvernement de Macron. De Richard Ferrand à Marielle de Sarnez –en passant par un ministre de la justice qui s’immisce dans le travail des services qui dépendent de son ministère-, il a vite éclaté le verni. Et les petites affaires d’argent apparaissent déjà. Donneurs de leçons mais au dessus de ces leçons, ainsi sont-ils. Nous laisserons la surprise à ceux qui voulaient être surpris. Pour notre part, à RESO, nous n’attendions pas mieux d’un personnage qui voulait donner en exemple à la jeunesse de France de devenir milliardaire… Passons !

Au moment où j’écris, il est bien difficile de dire quel sera le résultat du 1er tour des élections législatives.

Il n’est cependant pas farfelu d’imaginer que la gauche va y connaitre un des plus terribles revers de son histoire. Elle apparaît, en effet, à ces élections complètement éclatée. La partie non-macroniste du PS a été incapable d’élaborer une stratégie commune. La gauche dite « radicale » – et qui, au vu de son programme, n’a de radical que son épithète – n’a pas su trouver une unité. Ou, plutôt, la FI en a rejeté caricaturalement toutes les tentatives, allant jusqu’à présenter systématiquement des candidats contre les communistes qui ont soutenu Mélenchon, y compris ceux qui ont été les premiers à le parrainer et sans lesquels il n’aurait pu être candidat. Soit on marche sur la tête, soit on le fait exprès ! N’ayant pas d’appétence pour le suicide collectif, je m’en moquerais si ceux qui vont en payer les conséquences n’étaient pas, une fois de plus, notre peuple, les salariés et d’abord les plus fragiles d’entre eux.

Il est assez étonnant de voir que, dans ces conditions, certains se réjouissent de cette défaite annoncée. Lorsque nous nous réveillerons, au matin du 19 juin, avec une probable assemblée disposée à voter les ordonnances qui permettront à Macron et à ses sbires libéraux ou socio-libéraux (quelle différence ?) de détricoter encore plus et encore plus vite le système social mis en place au lendemain de la 2nde guerre mondiale et héritier des luttes sociales de 2 siècles, il sera bien tard pour faire le bilan d’une période totalement surréaliste d’inconséquence de la gauche française.

Le faudra-t-il cependant ? Peut-être, car il est toujours difficile de reconstruire sans apurer le passé… Mais l’urgence sera de retravailler et sur un projet commun et sur la manière de l’élaborer. Sans a priori et avec tous ceux qui le veulent, avons-nous toujours affirmé avec Résistance sociale.

La structure est sans doute secondaire. Mais il nous faudra bien aussi y penser. Nous la concevons dans un premier temps la plus souple possible afin de permettre de faire se côtoyer et échanger des militants qui se méfient les uns des autres.

En attendant, il faut limiter les dégâts et si au 1er tour chacun votera selon ses préférences, il faudra, au 2nd tour, faire le nécessaire pour permettre que quelques candidats députés, prêts à refuser la politique de Macron – et à voter contre la loi d’habilitation cet été et les futures atteintes au code du travail, aux services publics, etc… ensuite – accèdent à l’Assemblée nationale. Quelle que soit leur formation d’origine, il sera nécessaire – et utile – de les juger sur leur engagement. C’est ce qui doit guider les désistements. Pas les rancunes.

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