Je ne vais pas trop m’attarder sur ce blog comme sur facebook car je fais une grosse colère et que ce n’est pas propice aux réflexions saines pour entamer la reconstruction de la gauche qui, cette période électorale terminée, est le seul objectif important, pour moi, maintenant.
Jean-Luc Mélenchon et Benoit Hamon portent la responsabilité de l’absence de la gauche au 2nd tour de la présidentielle. Leur attitude irresponsable n’offre comme alternative que, d’un côté, le candidat des banques et du patronat et, de l’autre, la candidate d’extrême-droite.
Le refus de Mélenchon de prendre en compte l’évolution du PS et la révolte des sympathisants socialistes contre le quinquennat de Hollande qui se sont exprimés à travers les « primaires », comme la caricature, faite par les soutiens de Hamon, des propos et du projet alternatif que portait le candidat estampillé FI, cette guerre des egos commencée par Benoit Hamon lorsqu’il pensait « siphonner » d’un côté l’électorat de Macron, de l’autre celui de Mélenchon, cette guerre des egos continuée par Mélenchon lorsqu’il s’est cru pousser des ailes qui lui permettrait « d’échapper au corbillard », ces insultes indignes des uns vis-à-vis des autres –comme vis-à-vis de ceux qui menaient le combat unitaire-, cela nous conduit à voir infliger pour 5 ans au peuple français les conséquences de la politique libérale que va mener Macron.
J’ai commencé mon combat militant à travers le syndicalisme. Alors la vie quotidienne de mes concitoyens ne m’est pas indifférente. Je ne pense pas que tant pis pour aujourd’hui et que ça ira mieux demain … (quand nous tiendrons les rênes du pouvoir ? Encore faudrait-il se donner les moyens d’y accéder !). Les salariés qui ont du mal à terminer le mois et qui vivront dans la crainte du licenciement, les chômeurs obligés d’accepter n’importe sale boulot et dépourvu de couverture sociale, les étudiants qui ne se verront proposer que successions de CDD, les enfants qui ne partent jamais en vacances… n’en peuvent plus d’attendre, eux.
Mais qu’importe ! Hamon fait une déclaration dithyrambique et coupée des réalités. Mélenchon se lance dans des envolées lyriques hors de propos en parfait décalage avec ce qui se prépare pour ceux qui essaient de vivre de leur travail.
Le premier, chantre de la 2ème gauche, ne s’interroge pas sur un programme hors sol, coupé du peuple et de ses difficultés, sur sa remise en cause de la valeur « travail », sur ce qui apparait comme un « européïsme béat ». Le 2nd, en bon Lambertiste, se réjouit d’avoir atteint son 1er (son seul ?) but : détruire le PCF, le PS, détruire tout ce qui ne place pas SA personne au centre et cela au prix de n’avoir rien construit de solide et d’avoir sacrifié une possible victoire d’une vraie gauche.
Hier soir et encore ce matin, dans leur communication, le coupable, c’est l’autre. Pour certains fans, c’est même ce maudit peuple qui ne comprend rien à rien. Bien fait pour lui.
Ca va être dur de, sur le métier, remettre l’ouvrage. Pourtant il le faudra bien. Nous le devons, nous tous qui nous revendiquons de la gauche sincère. Nous devrons nous reparler, échanger, débattre…
J’ignore ce que seront les législatives. Y aura-t-il des accords ? Mélenchon ne me semble pas en vouloir avec le PCF. Hamon ne me semble pas avoir la force d’imposer un accord de gauche au PS (et ceux qui l’ont affaibli, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur de son parti, en sont tout aussi coupables que lui). Le système de la 5ème République aidera-t-il encore une fois à l’élection de députés « majorité présidentielle » ? Qui peut le dire, cette période électorale est trop inédite…
Le dialogue –vrai- ne pourra reprendre qu’après.
Dans l’attente peut-être que je vais me reposer… et réfléchir au « dégagisme » !
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