Depuis plusieurs jours, les commentateurs nous « bassinent » avec les prétendus « bons chiffres » du chômage. A les entendre, ce serait les meilleurs chiffres depuis 20 ans. Outre que se réjouir de ces chiffres qui oublient la réalité du vécu de ces femmes et de ces hommes privés d’emploi a quelque chose d’indécent, on me permettra de relativiser cet enthousiasme un peu nauséabond.
D’abord, parce qu’on oublie de dire que, si le nombre de personnes sans aucune activité a diminué, celui de celles qui ont une activité réduite a fortement augmenté. Vases communicants ? Sans doute. Et puis, surtout, parce qu’il ne faut pas oublier les radiations, nombre de chômeurs étant las au bout d’un certain temps de chercher un emploi introuvable. Et aussi les formations sans réel débouché. Tout est bon pour atteindre l’objectif : diminuer les statistiques. Peu importe de savoir si, derrière, les chômeurs ont une réelle chance de retrouver un emploi.
Pourtant, l’une des priorités affichées du gouvernement était la lutte contre le chômage. On voit le résultat aujourd’hui : pas un Français ne croit en cette « réussite ».
Sans doute, le gouvernement a-t-il un peu cherché à améliorer l’adéquation entre demandes et offres d’emplois et, pour cela, à favoriser l’intégration en entreprise… Mais de quelle intégration parlons-nous ? Celle qui fait des diplômés de l’enseignement supérieur des « apprentis », en fait des contrats précaires et sous-payés ? Celle qui généralise les stages et les nouvelles formations… sans espoir d’emploi pérenne ? Lire la suite de ‘Mon édito dans le bulletin de RESO d’octobre 2016′