Malgré quatre mois de luttes et de manifestations, parfois importantes, Valls persiste et « assume » en utilisant à nouveau un 49-3 pour faire passer une loi massivement rejetée par les Français sans même permettre aux députés de la discuter en séance. Même la proposition d’un compromis par 123 parlementaires socialistes à l’initiative d’un député pourtant réputé proche du gouvernement a été balayée d’un revers de main ! Cette attitude autoritaire d’un président et d’un chef de gouvernement à moins d’un an d’une élection présidentielle et des élections législatives apparaît incompréhensible surtout lorsque ceux-ci battent les records d’impopularité. Le MEDEF affirme qu’elle ne créera aucun emploi… même si c’est pour réclamer plus encore de dérégulation. Les dirigeants des TPE/PME soumis aux ordres de commanditaires n’en veulent pas davantage car ils craignent les pressions accrues de ces derniers. Côté syndical, le front favorable à la loi s’est fissuré puisque la CGC a rejoint la contestation, imitée par des syndicats adhérents à l’UNSA ou à la CFDT. Pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, une manifestation d’origine syndicale a failli être interdite. Et cela sous un gouvernement dit « de gauche » ! Un gouvernement qui apparaît de plus en plus minoritaire et dans sa tour d’ivoire, obsédé par sa volonté d’obéir coûte que coûte aux injonctions de la Commission européenne dont il partage les options libérales.
Même si les mois d’été ne sont pas propices à la mobilisation, et si la loi Travail sera probablement définitivement adoptée dans les semaines qui viennent, on peut s’attendre à ce que la contestation reparte de plus belle à la rentrée. L’exemple du CPE l’a montré : même publiée une loi peut toujours être retirée lorsque la contestation devient trop forte.
Il ne faut donc pas désespérer. Le combat doit continuer. Seule la lutte paie. L’exemple des Conti qui viennent d’obtenir un jugement favorable de la Cour de cassation plusieurs années après avoir été virés comme des « malpropres » est aussi un signe d’espérance. Lire la suite de ‘Mon édito de juillet-août dans RESO’