François Hollande s’est donc exprimé face aux Français. Comment ne pas être stupéfait devant tant d’autosatisfaction, pour ne pas dire d’autisme ? Celui qui est encore, sans plus aucun crédit – même Sarkozy, à la fin de son quinquennat en avait davantage – le Président, assume, avec une totale déconnexion de ce que vit notre peuple, un bilan catastrophique d’une politique totalement au service du patronat, oubliant par qui il a été élu. Totalement hors-sol, il a prouvé une fois de plus soit qu’il ne comprenait rien aux difficultés des Français, donc son incompétence, soit qu’il s’en détachait, donc son asservissement au monde de la Finance.
Une fois de plus, on nous joue la ritournelle de la politique gouvernementale qui ne serait pas assez expliquée. Cà irait mieux, mais les Français ne s’en rendraient pas compte, affirme Julien Dray. Prendrait-on nos concitoyens pour des idiots ? Les engagements de Hollande étaient d’avoir des résultats en matière d’emploi, de pouvoir d’achat ou de sécurité. Passons sur le scandaleux épisode de la déchéance de nationalité, quelle « pédagogie » pourrait faire avaler aux Français que les précariser un peu plus permettrait de lutter contre le chômage ? Seuls 37% des sympathisants socialistes croient encore à cette politique. Et combien sont-ils aujourd’hui les « sympathisants » socialistes, avec un parti qui se vide ?
A Myriam El Khomri, qui affirme « ne jamais avoir dit que le Code du travail créait le chômage », on posera la question : alors pourquoi le détruire encore un peu plus ? Pourquoi faciliter les licenciements ? Pourquoi avancer de fait vers la suppression des CDI ? La réponse est simple : pour augmenter les bénéfices des actionnaires ! L’inversion de la hiérarchie des normes contraindra les salariés à accepter de plus mauvaises conditions de travail, l’augmentation de leur temps de travail, des heures supplémentaires moins payées et au final une baisse des salaires…
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