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Anne Hidalgo présente ses vœux 2016 aux élus du Conseil de Paris et aux personnels

Je ne regrette vraiment pas d’avoir soutenu Anne Hidalgo avant même qu’elle soit désignée candidate à la Mairie de Paris par son propre parti !!! Ci-dessous son intervention :

« Mesdames et Messieurs les élus de Paris, chers collègues, Mesdames et Messieurs les représentants des organisations syndicales, Mesdames et Messieurs,
Il y a un an, alors que je vous présentais mes vœux pour l’année 2015, notre ville était frappée en plein cœur par le terrorisme. Je me souviendrai toujours de cette concomitance tragique qui m’a vue souhaiter le meilleur à Paris à l’instant même où c’est le pire qui lui arrivait.
Un an après ces attaques et celles qui lui ont succédées, notre ville est à flot, notre ville est vivante, et notre ville est elle-même – mais elle porte encore le deuil pour celles et ceux qu’elle a perdus.
Nous sommes à flots comme notre devise le promet et le proclame, mais nous avons une conscience aigüe de la tempête que nous venons de traverser. Nous sommes vivants mais nous gardons le souvenir de tous ceux que nous avons perdus.
Au seuil de cette nouvelle année, je ne veux rien oublier des souffrances qu’a traversées notre ville. Mais je souhaite qu’elles ne nous fassent jamais renoncer à ce que nous sommes : une société libre et fraternelle qui s’attache tant bien que mal à devenir toujours plus égalitaire ; une société qui est toujours plus cosmopolite et dans le même temps toujours plus elle-même ; une société au sein de laquelle il est possible d’être soi et dans le même temps de vivre et de vibrer ensemble.
Cette société, c’est notre Paris qui vit envers et contre tout. C’est notre Paris qui souffre et qui se réjouit d’un même cœur – c’est notre Paris qui conserve inséparablement la mémoire du passé et le sens du possible.

 

En ce début d’année, Paris tient toutes les promesses de sa devise. Quelles que soient leurs différences, les Parisiens sont unis par un destin commun : celui de leur commune. Et ils abordent ce destin comme leur propre vie avec un mélange de raison et de passion auquel la France doit à la fois ses Lumières et ses Révolutions.

 

Nous devons tous être, collectivement, à la hauteur de ce qu’est Paris et de ce que les Parisiens ont montré à l’épreuve des attentats. Plus que jamais les élus doivent être exemplaires. Plus que jamais le service public doit être irréprochable. Plus que jamais les citoyens doivent s’engager. Il s’agit d’être à la fois à la hauteur de notre histoire et à celle de notre avenir.

Je souhaite avoir ici une pensée pour les agents de la ville qui tout au long de l’année 2015 n’ont cessé de répondre présent dans l’épreuve. Ils sont aujourd’hui un des meilleurs atouts de Paris face aux enjeux présents et à venir.
En pensant à ce Paris des morts, des vivants et des enfants à naître, je souhaite à chacun une belle année 2016 – je forme le vœu qu’elle nous voit, en ne trahissant jamais qui nous sommes, découvrir et réaliser l’immense étendue de nos possibilités.
Ces possibilités, nous les chercherons et nous les trouverons ensemble en nous appuyant sur le programme de mandature mais sans nous y cantonner. Nous tiendrons nos engagements et nous en prendrons de nouveaux en continuant à donner la parole aux Parisiens :

  • pour que notre ville reste elle-même et continue à tenir fièrement ses promesses face à la menace terroriste,
  • pour qu’elle assume son destin de métropole et de ville monde en cultivant l’esprit olympique,
  • pour qu’elle devienne, dans un même mouvement écologique et social, toujours plus vivante et plus vivable.

 

Paris debout face au terrorisme

 

La sécurité pour sanctuariser la liberté

 

Benjamin Franklin ne se trompait pas en prévenant ses contemporains qu’un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. Quant à nous, nous ne renonçons pas à défendre l’une et l’autre d’un même cœur, puisque elles sont concrètement indissociables.

C’est la raison pour laquelle je serai particulièrement vigilante vis-à-vis de l’État qui doit donner aux forces de l’ordre des moyens à la hauteur des menaces auxquelles nous faisons face.
En matière de sécurité, nos engagements sont donc inséparables de nos exigences.
Nous ferons tout ce que nous devons et nous veillerons à ce qu’il en soit de même des services de l’État – en veillant en particulier à ce que des postes de policiers supplémentaires soient créés, à ce que le plan Vigipirate couvre les écoles et les crèches, ou encore à ce que les policiers et les pompiers disposent de matériels adaptés et à la pérennisation du dispositif Sentinelle que je demande.
Je me réjouis qu’en ce début d’année 2016 les crèches soient intégrées dans le périmètre prioritaire Vigipirate. Cet engagement doit durer aussi longtemps que subsistera la menace. La sécurité de nos enfants n’a pas de prix : elle a un coût qu’il nous revient collectivement d’assumer. De son côté, la ville prend ses responsabilités :
Une montée en puissance de nos effectifs avec la création d’une brigade consacrée exclusivement à la tranquillité et à la sûreté sur l’espace public et le recrutement de 30 agents supplémentaires. En jouant notre rôle en matière de présence, de prévention et de verbalisation, nous faisons respecter les règles – et nous permettons aux policiers et aux militaires de se consacrer totalement à leurs missions.
Plus largement, dans le cadre de la réforme du statut de Paris, nous allons reprendre la plénitude de nos compétences sur un certain nombre de sujets et permettre aux forces de l’ordre de se concentrer exclusivement sur la sécurité qui est le cœur de métier. Cet engagement de la ville est en effet inséparable d’un soutien sans faille apporté à la préfecture de police (maintien du budget spécial de la PP dans un contexte d’économies / enveloppe dédiée pour améliorer l’équipement de la BSPP)
Une vidéoprotection plus efficace et plus cohérente avec plus de caméras et des réseaux mieux connectés entre eux (165 nouvelles caméras déployées en 2016 en lien avec les arrondissements et en suivant les mêmes règles éthiques que dans le cadre du PVPP  / interconnexion des réseaux ville – préfecture de police – communes de petite couronne en plus des interconnexions existantes pour un accès possible à 15.000 caméras en Ile de France en cas de crise majeure).
Une mobilisation du secteur de l’innovation au service de la sécurité de tous : nous avons assisté à une mobilisation très forte de la communauté des Parisiens pendant les attentats, mobilisation qui s’est beaucoup exprimée sur les réseaux sociaux, dans des processus d’auto-organisation et de solidarité remarquables. La communauté de l’innovation parisienne, que nous connaissons bien, a été touchée au cœur par ces attentats. Elle souhaite contribuer. Les développeurs, les créateurs mais aussi la société civile pourront apporter à la police et aux services de l’Etat des idées de nouvelles solutions de gestion de l’urgence et d’information du public en cas de crise. C’est dans cet esprit que nous lancerons un Hackathon les 15, 16 et 17 janvier et que nous créerons plateforme d’innovation dédiée aux questions de sécurité dans un incubateur de la Ville de Paris.
La démocratie comme langue vivante et la laïcité et la culture comme principes
La démocratie n’est pas une langue morte. C’est une langue vivante – et même la première langue vivante des Parisiens. Elle doit donc être parlée et pratiquée par tous, tous les jours et dans toutes les circonstances.
Comme Castoriadis l’écrivait, c’est la pratique constante de la politique comme affaire de tous qui fait que la politique est affaire de tous ; et de même, inversement, la pratique constante de la politique comme affaire de quelques-uns  fait qu’effectivement la politique devient l’affaire de quelques-uns.
Nous ne craignons pas que la vie de la cité devienne l’affaire de tous : nous l’appelons de nos vœux. Face aux dégâts de la démocratie d’opinion, Paris fait le choix d’une démocratie de conviction animée par les citoyens.
Dans cet esprit nous lancerons début février la carte citoyenne qui sera accessible à tous les résidents parisiens à partir de l’âge de 7 ans indépendamment de leur nationalité ou de leur statut. Il s’agit d’une extension du domaine de la citoyenneté et de la démocratie.
Nous créerons au printemps, le premier weekend d’avril, une nuit du débat démocratique – le samedi 2 avril, avec les universités, les associations, et tous ceux qui s’attachent à penser la cité pour mieux la vivre nous permettrons aux Parisiens de discuter toute la nuit dans les cafés, sur les places : pour partager leurs visions du monde, échanger, et découvrir à la fois l’étendue de leur diversité et la puissance de ce qui les rapproche – pour « refaire le monde ».
Nous poursuivrons en l’étendant l’expérience démocratique du Budget Participatif, qui représente 500 millions d’euros directement remis aux mains des Parisiens sur l’ensemble de la mandature :

 

  • une enveloppe de 30 millions sera spécifiquement réservée au financement de projets des quartiers populaires. En consacrant 30% du budget participatif à des quartiers qui regroupent moins de 20% de la population, nous faisons un geste fort dans le sens de l’égalité réelle.

 

  • une autre enveloppe de 10 millions dédiée aux écoles – permettant aux jeunes à la fois d’apprendre et de pratiquer la démocratie et de s’investir dans la vie de leur ville.

 

Paris c’est l’esprit des lumières, c’est à dire la connaissance, l’esprit critique, l’éducation, l’élévation et l’émancipation par le savoir, la culture et la raison. La laïcité et la culture sont des antidotes à ce mal qui ronge le monde : l’inculture qui conduit au non-respect de la planète et au non-respect de l’humain. La laïcité est un repère, une ambition. La laïcité est à Paris cet attachement sensible à nos valeurs, cet air que nous respirons.
Nous lancerons à l’hôtel de ville des assises citoyennes de la laïcité qui se termineront par une conférence de partage menée dans l’esprit de celle qui a réuni l’ensemble des forces vives de notre ville en mars dernier.
La culture c’est tout ce n’est pas ce qui reste quand on a tout oublié : c’est ce que nous sommes et ce que nous refusons d’oublier.
Nous créerons de nouveaux équipements culturels ouverts sur la ville et accessibles à tous : en livrant la Canopée au Printemps nous étendrons considérablement les surfaces du conservatoire et de la bibliothèque / nous ouvrirons deux nouveaux équipements publics, l’un à vocation métropolitaine dédié au Hip-Hop (La Place) et l’autre aux pratiques artistiques amateurs (théâtre, chant, musique et danse).
Nous ferons rayonner Paris dans le cadre d’un tandem culturel Paris / New-York. Une grande exposition sera consacrée à Coluche pour commémorer le trentième anniversaire de sa mort.
Le 25 février prochain, à l’occasion du centième anniversaire de la Bataille de Verdun, nous présenterons la plateforme virtuelle des Parisiens morts pour la France pendant le Premier Conflit mondial au cours d’une soirée à laquelle participera, entre autres, l’orchestre de la Garde Républicaine. Cette base de données extraordinaire sera le point de départ d’une souscription auprès de la population parisienne pour ériger dans notre ville, sur les berges de la Seine, rive droite, en contre-bas de l’esplanade des Compagnons de la Libération, le monument aux Morts des 91.000 Parisiens que je souhaite inaugurer le 11 novembre 2018 pour le Centenaire de l’Armistice.
L’éducation, l’emploi et l’innovation pour une vraie politique à destination des jeunes
Face à la propagande des terroristes, l’éducation reste notre meilleure arme. L’éducation, c’est la découverte par chacun de sa liberté, de ses désirs et de ses possibilités. En veillant à ce que chacun reçoive l’éducation auquel il a droit, notre ville pose des remparts durables et solides face à l’idéologie mortifère des Djihadistes. En donnant aux jeunes la place qu’ils méritent au cœur de la société parisienne, nous les persuaderons que l’héroïsme et l’aventure sont à portée de main ici-même, au service du vivre ensemble.

 

Dans cet esprit nous lutterons contre le décrochage scolaire qui créée les conditions de l’exclusion et peut favoriser la radicalisation : nous étendrons notre partenariat avec les associations qui luttent contre le décrochage scolaire, en ciblant en particulier les élèves de 3ème dans les collèges REP ou les quartiers politiques de la ville via un tutorat réalisé par des étudiants bénévoles (comme par exemple les associations Zup de Co ou AFEV). Nous doublerons notre capacité d’intervention pour atteindre 2.000 élèves concernés.

 

Nous créerons des BAFA Citoyens pour permettre à au moins 1.000 jeunes de recevoir une aide au financement de leur formation BAFA en 2016.

En suivant le bel exemple de Lassana Bathily, nous lancerons un dispositif de tutorat pour les jeunes « héros » du quotidien, dont 150 jeunes issus de l’aide sociale à l’enfance, des jeunes usagers des missions locales, des jeunes étudiants issus de quartiers populaires.

Nous offrirons la possibilité à 1.000 jeunes collégiens de réaliser leur stage de 3eme dans des structures de la nouvelle économie parisienne, solidaire, durable ou circulaire. Dans le même temps, nous augmenterons le nombre de stagiaires que nous accueillons à la mairie.

 

Nous poursuivrons également notre investissement dans des campus nouvelle génération, avec le début des travaux du futur campus de l’université Sorbonne Nouvelle boulevard de Picpus, et le lancement des travaux du grand campus métropolitain Condorcet en sciences humaines et sociales.

 

L’emploi dans une ville monde comme Paris a beaucoup à voir avec l’innovation. Nous compterons sur le formidable tissu économique de nos 3.000 start-ups pour inventer de nouveaux emplois et de nouveaux débouchés accessibles en particulier aux jeunes.

Nous inaugurerons le 9 mars le plus grand incubateur d’Europe dans le 19e (le Cargo / 15.000m²) qui rassemblera, au sein d’un même lieu, incubation d’entreprises innovantes, fablab et hôtel d’entreprises autour des thématiques des industries créatives et aux contenus numériques.

Nous lancerons « Paris Code », la « Grande école du numérique parisienne », avec pour objectif de former et de mettre ou remettre en emploi, à terme, plusieurs milliers de développeurs et de codeurs informatiques, en nous appuyant sur les acteurs locaux des écoles de la deuxième chance numérique, en ciblant en priorité les décrocheurs, personnes en reconversion issus des quartiers populaires de l’Arc de l’Innovation.

Nous réaliserons l’Arc de l’innovation, qui répond à un triple défi : celui du développement économique, de la transformation urbaine et de la création d’emplois dans les quartiers populaires situés de part et d’autre du boulevard périphérique, de la Porte Pouchet à la Porte de Vanves, en misant sur l’innovation économique, mais aussi urbaine et sociale.

 

Nous créerons des « Points Paris Emplois » pour redynamiser l’accueil des demandeurs d’emplois partout sur le territoire parisien.

 

Une ville bienveillante

 

Nous continuerons à assumer notre vocation de ville refuge :

  • en portant notre effort pour les migrants de 9 à 14 millions / en ouvrant dès janvier des centres d’hébergement d’urgence de Jean Quarré (une centaine d’hommes) et Bourg-la-Reine (45 places dédié aux femmes isolées enceintes ou avec de jeunes enfants) / en créant une maraude spécifique pour orienter les personnes migrantes en situation de rue.
  • en ouvrant 20 studios dans le cadre d’une convention ville / maison des journalistes / Adoma afin de

pouvoir accueillir les journalistes étrangers, menacés du fait de leur profession et venus trouver refuge à Paris.

 

  • en maintenant notre capacité d’accueil et d’hébergement pour les sans-abris (ouverture de nouvelles places allées des fortifications).

 

Dans le même temps nous veillerons à ce que l’État tienne tous les engagements qu’il a pris dans le cadre du plan d’accueil des réfugiés. Il y a une urgence commune qui doit trouver l’ensemble de la société française unie et mobilisée – mais c’est une urgence où la responsabilité première incombe à l’État.

 

Nous organiserons une conférence mondiale des villes inclusives dans la droite ligne du Sommet des 1.000 Maires pour le Climat. En décembre prochain, nous partagerons nos solutions pour aller vers davantage d’intégration et de partage dans les villes monde du Nord et du Sud.

 

Nous continuerons à assumer notre vocation de ville progressiste.

 

Nous poursuivrons l’augmentation et de l’adaptation de l’offre de soins avec :

 

  • en ouvrant au second semestre une Salle de Consommation à Moindre Risque adossée à l’hôpital Lariboisière
  • en supervisant l’installation des premiers cabinets en exercice regroupé dans le cadre de Paris Med’,

Nous continuerons d’aider l’APHP à investir pour réduire les temps d’attente et améliorer l’accueil au sein des Urgences qui jouent un rôle fondamental pour les Parisiens.

 

Nous continuerons à financer massivement la construction de logements : 10.000 nouveaux logements en 2016 avec des livraisons importantes :

 

  • 177 logements sociaux et 66 places de crèche Porte d’Auteuil (Paris Habitat)
  • 250 logements sociaux dans le 14e (Hôpital Broussais / RIVP)
  • 150 logements sociaux rue Bartholomée dans le 15e (Paris Habitat)

 

Nous améliorerons la qualité de service dans le parc social en lançant une conférence citoyenne sur la question de la gestion locative, avec à terme des engagements concrets de la part des bailleurs pour renouveler en profondeur leurs méthodes de gestion et écouter et impliquer davantage les locataires.

 

Nous continuerons à développer un service public de la petite enfance : pour atteindre notre objectif de 5.000 places sur l’ensemble de la mandature, nous créerons 620 nouvelles places de crèches (soit 1.500 places créées en moins de deux ans) et 120 postes pour renforcer le volant de remplacement de personnels.

Nous renforcerons la Propreté avec 100 nouveaux postes dont 79 éboueurs créés.

 

Paris ville-monde et ville ouverte sur le monde

 

En ce début d’année la métropole que nous avons portée depuis si longtemps est née. C’est un aboutissement et c’est le début d’une nouvelle aventure collective. Nous avons plus que jamais besoin d’un projet entre Paris et sa banlieue : d’un Grand Paris attractif, mais aussi bienveillant et inclusif pour qu’aucun territoire ne soit plus rejeté de la dynamique d’ensemble.

 

Une ville et une métropole

 

Nous rendrons à Paris la plénitude de sa souveraineté communale : fusion de la Ville et du Département à l’heure de la création de la Métropole / rapprochement des arrondissements dans un souci d’égalité et de proximité / alignement des pouvoirs du Maire de Paris sur le droit commun, notamment en matière de circulation afin de mettre en œuvre le plan de lutte contre la pollution.

Nous franchirons les dernières étapes du grand appel à projet Réinventer Paris, avec la réunion d’un jury international et le choix des lauréats qui interviendra début février. Nous avons osé, nous avons pris des risques et nous avons été rejoints dans ce défi par les promoteurs, les architectes, les entrepreneurs – ce faisant c’est bien davantage que 23 adresses que nous avons réinventées : c’est notre manière de faire et de vivre la ville.

Nous lancerons en février / mars Réinventer la Seine : il s’agit du 1er appel à projets métropolitain sur plus de 40 sites en bord de Seine, de Paris jusqu’au Havre. Il est issu d’une collaboration entre une dizaine de collectivités dans les métropoles de Paris, Rouen et Le Havre, va permettre faire exister l’Axe Seine pensé par Antoine Grumbach.

Nous poursuivrons un vaste plan de réaménagement des Portes de Paris : après la porte des Lilas et la porte de Vanves, 8 nouvelles portes sont en cours de  réaménagement (Montreuil, Pouchet, Vincennes, Maillot, Pantin, Saint Ouen, Italie/Choisy et Villette).

 

Nous créerons le syndicat métropolitain vélib’ pour renouveler le service, permettre l’extension du périmètre du service  & réfléchir à d’autre forme de vélo en location, notamment de longue durée, plus adapté aux territoires plus résidentiels de la métropole.

 

Entre l’économie du partage et l’économie de prédation, nous avons fait un choix clair : Pour répondre internationalement à une question internationale, nous proposerons une alliance des villes mondes autour d’une charte précisant les droits et les devoirs des entreprises qui se créent en l’absence de règles universelles.

La rédaction de cette charte mobilisera la société civile : des économistes, des représentants syndicaux, des entrepreneurs réfléchiront ensemble aux moyens d’éviter que la mondialisation ne stérilise et n’uniformise nos villes. Barcelone, New York et Madrid sont d’ores et déjà partie prenante de cette réflexion collective par laquelle nous montrons, comme nous l’avons fait pour le climat, que nous avons et que nous sommes les solutions.

 

Nous réagirons plus particulièrement au phénomène AirBnB en nous appuyant sur deux actions indissociables : la régulation et la régularisation (l’une n’allant pas sans l’autre). Nous amènerons les grands acteurs à internaliser davantage la question du respect des règles par les propriétaires. Nous accompagnerons les particuliers louant leur résidence principale/ Nous étendrons les contrôle via un renforcement des équipes de la DLH afin d’avoir en permanence une patrouille sur le terrain effectuant des contrôles contre les fraudes au meublé touristique.

 

Dans le même esprit des villes mondes qui allie universalité et singularité, nous mettrons en place une structure pour la commercialisation de tous les  pieds d’immeubles des bailleurs sociaux – plus de 6.000 pieds d’immeubles seront concernés – pour appuyer le développement du commerce de proximité et lutter contre standardisation  des villes.

 

Nous apporterons un soutien sans faille aux commerçants et aux acteurs de la filière touristique pour raviver l’attractivité de Paris et montrer le visage d’une ville dynamique qui innove et se repense en permanence. Des  campagnes vidéo, affichage, réseaux sociaux, seront ainsi lancées pour réaffirmer ces messages au monde entier et valoriser les atouts de notre ville.

 

L’esprit universel et cosmopolite des JO
Nous ferons de la candidature un formidable outil pour resserrer les liens entre Paris et la Seine Saint Denis unis par une même communauté de destin.

 

Nous ferons de la candidature une source de progrès pérennes :

  • mise en place à la rentrée 2016 d’une classe à horaires aménagés sport dans 1 collège et 1 lycée de tous les arrondissements pour appuyer la mixité sociale et offrir des voies diversifiées de réussite. À terme, nous devrons étendre ce type de partenariat à l’université pour permettre de à nos sportifs de hauts niveaux d’avoir de vrais débouchés à l’issue de leur carrière.
  • mise en accessibilité de l’ensemble des équipements.

 

En accueillant l’UEFA Euro 2016, nous montrerons au mouvement sportif mondial qu’en dépit de ceux qui nous menacent, nous sommes capables d’accueillir une grande compétition internationale.

 

Nous ferons de la candidature un enjeu d’innovation dans le sport : installation avant le début de l’Euro du Tremplin, la plate-forme d’innovation dédiée au sport, au stade Jean Bouin, premier incubateur dédié au sport dans une enceinte sportive.

 

Nous ferons de la candidature un levier pour donner davantage de place au sport sur l’espace public au quotidien : nous lancerons un appel à projets sur le foncier intercalaire en proposant à tous les acteurs du monde sportif 12 sites à occuper, l’espace de plusieurs mois ou de plusieurs années des sites en attente d’aménagement.

Nous faciliterons la vie des associations sportives : en simplifiant la vie des clubs et associations / en leur donnant plus d’autonomie / en leur confiant plus de responsabilités dans la gestion et l’animation des équipements sportifs.

Nous mettrons en œuvre le plan Nager à Paris en lançant de grands travaux de création / rénovation de nos piscines (piscines Elizabeth / Davout / baignades Daumesnil / villette / bassins provisoires et rénovation).

 

Une ville engagée dans la transition écologique
La COP 21 et la réunion des mille maires ont constitué un formidable signal. Nous avons démontré collectivement notre capacité à faire l’histoire plutôt qu’à la subir. Mais il s’agit d’un début bien davantage que d’un aboutissement : début d’une adaptation des villes-monde au réchauffement, début d’une nouvelle étape dans leur lutte contre les gaz à effets de serre, et début d’un grand mouvement d’engagement collectif et partagé au-delà des frontières.

En 2016, nous ferons vivre l’accord de Paris : je m’investirai personnellement  dans le cadre du C40 pour traduire en actes les engagements de cet accord historique dont les traductions concrètes feront l’objet d’un comité de suivi.

Paris s’adapte au dérèglement climatique

 

Nous mettrons en place la Piétonisation des Berges de Seine rive droite entre le pont des Tuileries et le Pont Henri IV dès la fin de l’été 2016, après Paris Plages. Nous inaugurerons de nouveaux tronçons de la Petite Ceinture dans le 13e ainsi que 4 nouvelles rues végétales (8e , 9e, 10e et 20e). Dès le printemps 2016, 50% des parcs resteront ouverts tous les jours de la semaine, 24h/24h de mi-avril à mi-septembre.

Nous ouvrirons au public les 3 hectares et demi d’espaces verts du domaine de Longchamp au Printemps. Nous élargirons à tout Paris le périmètre de la Journée sans voiture qui aura lieu le dernier weekend de septembre 2016 – et à partir du printemps, les Champs Élysées seront réservés un dimanche par mois aux piétons. Nous mettrons en place des composteurs dans tous les espaces verts.

 

Paris réduit les émissions de gaz à effets de serre

 

Nous étendrons les innovations qui marchent dans le domaine de l’énergie :

  • après l’immeuble RIVP chauffé grâce à des processeurs, nous livrerons le premier immeuble (150 logements sociaux et une crèche) chauffé et alimenté à l’eau chaude à 50% par la récupération de chaleur de serveurs informatiques,
  • nous installerons un système de récupération de chaleur à partir d’un data-center pour le chauffage de l’eau de la  piscine de la Butte aux Cailles.

Depuis cet hiver, 30% des besoins en chaleur de l’Hôtel de Ville sont couverts par la récupération d’énergie issue des eaux chaudes du réseau de chauffage urbain et des eaux usées. Les eaux des circuits de refroidissement permettent également d’économiser 44% d’électricité consacrée à la production de froid. Ainsi, ce sont 25% des émissions de CO2 qui sont évitées, soit 250 tonnes de carbone. Nous irons plus loin en allant jusqu’à 100% de chauffage entièrement issu d’énergies renouvelables ou d’énergies de récupération.

Nous lancerons notre plan de rénovation énergétique des 1.000 immeubles les plus énergivores de Paris (35M€ sur 5 ans) afin de lutter efficacement contre la précarité énergétique qui touche aujourd’hui 54.000 ménages parisiens, faire baisser la facture énergétique des Parisiens et améliorer leur confort tout en contribuant à la lutte contre le dérèglement climatique.

Le réseau de chaleur urbain passé officiellement à 50% d’énergies renouvelables au 1er janvier 2016. Nous irons plus loin.

Nous installerons 180 nouveaux points de recharge accélérée pour les véhicules électriques des particuliers comme des professionnels.

Paris s’engage et engage les villes mondes pour l’avenir de la planète 

Pour sortir du Diesel, nous réunirons les villes les plus en pointe dans l’invention de nouveaux modèles de déplacements – nous échangerons nos bonnes pratiques locales pour répondre ensemble à ce défi global.

Pour témoigner de la solidarité de Paris et de son engagement pour le climat, nous planterons une « Foret de Paris » au Mali.

Nous améliorerons la collecte des déchets dans le cadre du Plan de relance notamment avec la mise en œuvre de TRilib pour tendre vers le zéro déchets / 2016 sera également l’année du lancement de la collecte des bio-déchets des ménages dans les 2e et 12e arrondissements..

Nous développerons une forme de financement innovant pour la transition énergétique à Paris : le Green Bond, avec l’émission d’un emprunt obligataire qui garantira aux investisseurs une orientation des fonds vers des projets contribuant à lutter contre le changement climatique.

Nous développerons les commandes groupées avec des villes du Nord et du Sud pour accélérer la mutation des  industriels – en particulier dans le domaine des bus et des cars.

Mes chers collègues, Mesdames et Messieurs, les terroristes ont cherché à plusieurs reprises à mettre Paris à genoux – ils n’y sont pas parvenus et ils n’y parviendront pas.

En ce début d’année 2016, pour le 80e anniversaire du Front Populaire et 30e anniversaire de la disparition de Coluche, c’est un message d’émancipation et la liberté que Paris porte haut et fort.

Émancipation et liberté par les actes que nous posons mais surtout que  nous permettons aux Parisiens de spontanément, librement, comme autant de signes qu’un autre monde est possible.

Émancipation et liberté par le courage de défier la fatalité travestie en meilleur des mondes ou les habitudes travesties en ordre immuable des choses.

Paris continuera d’être une ville monde cosmopolite infiniment riche des différences de ses habitants.

De ce Paris Vallès écrivait : La santé de la capitale est faite de toutes ces fièvres de cantons. Tout ce qu’il y a d’intelligence et d’énergie française vient prendre sa force, mais aussi laisser couler de sa sève, entre les pavés de Paris si fréquemment soulevés ! Et dans ce mouvement, non pas d’absorption, mais d’échange, les esprits s’aiguisent, la langue s’enrichit, les traditions se cassent.

Voilà ce que je nous souhaite et ce que je souhaite à Paris pour cette année 2016. »

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