Une bonne analyse de mon ami Alexis Martinez, R&S77
Finalement, malgré la proximité du vote du budget, Manuel Valls avait décidé d’un discours de politique générale hier mardi 16 septembre. Probablement conçu comme un moyen d’asseoir son autorité par rapport aux éléments critiques de la majorité parlementaire, ce rendez-vous institutionnel a donné lieu à d’innombrables spéculations et à un tir de barrage considérable contre les « frondeurs » du PS, ces députés critiques de la majorité qui réunissent la poignée de députés de l’aile gauche du PS mais aussi une grande majorité de députés PS qui n’en sont absolument pas issus. Voir ces derniers assimilés à l’aile gauche à quelque chose de comique, surtout quand on prend en considération le fait que certains d’entre eux, en 2010 et 2011, étaient de fervents soutiens de Dominique Strauss-Khan, de Martine Aubry, de Ségolène Royal, voire de François Hollande !
Qu’importe, c’est le jeu médiatique, les journalistes et commentateurs ne rendent jamais fidèlement compte des rapports de force et des batailles politiques, qu’elles soient internes ou externes. Reste que la critique de l’orientation politique gouvernementale a permis que soient noués des contacts entre des chapelles du PS extrêmement disparates, ainsi qu’entre ces secteurs critiques du PS et des forces de gauche extérieures au PS, qu’elles soient parties prenantes ou non de la majorité parlementaire. L’événement a une grande portée, il préfigure des recompositions qui peuvent permettre qu’émerge une vraie perspective alternative à gauche, mettant à mal la culture de la fidélité personnelle au président et au premier ministre, autoritarisme inhérent aux institutions du régime de 1958 et renforcé par tout un tas de procédures et de dispositifs, dont le plus pernicieux est probablement le « parlementarisme rationalisé », qui laisse la haute main à l’exécutif.