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Archive journalière du 24 mar 2014

Mon édito dans le numéro de mars de Résistance sociale

Alors que vient de s’achever le premier tour des élections municipales, que je n’évoquerai pas ici, on me permettra de revenir sur l’actualité de ces dernières semaines, ce qu’on pourrait appeler l’affaire Sarkozy. Il est quand même aberrant de voir un ancien Président de la République, au cœur de tant d’affaires judiciaires, s’en prendre à tous les fondements de notre République. Non, la France n’est pas l’Allemagne de l’Est d’avant la chute du mur de Berlin ! Non, la police française n’a rien à voir avec la Stasi ! Non, les juges ne sont pas aux ordres d’un pouvoir despotique ! Où a-t-on vu, dans une dictature, une lettre d’un dirigeant de l’opposition décortiquée par tous les journaux et chaînes d’information continue, comme s’il s’agissait d’une nouvelle bible, avec intervention de tout ce que compte la « Sarkozye » comme hérauts pour en faire un éloge appuyé ? Sous la plume de Sarkozy, la droite renoue avec ce discours de haine à l’égard de la gauche et de tous ceux susceptibles d’entraver son chemin. Suivant le perfide conseil de Pasqua : « Créez une affaire dans l’affaire, puis une affaire dans cette dernière, jusqu’à ce qu’on perde de vue l’origine », elle se drape d’un manteau de victime alors même qu’elle est coupable. A Résistance Sociale, nous privilégions le débat démocratique, ce qui suppose retenue et respect des personnes, même quand on combat leurs idées.

Ne nous y trompons pas : ce climat nauséabond entretenu par les leaders de la droite et qui réjouit tant le Front National ne fait que jeter un voile sur leur incapacité à traiter des vrais problèmes qui concernent les Français : le chômage, le pouvoir d’achat, la précarité… Problèmes que nous ne cessons d’évoquer dans les colonnes de ce bulletin et que nous aimerions voir –enfin !- pris à bras le corps par la gauche gouvernementale. En dépit d’un affichage de bonnes intentions, ce n’est malheureusement pas vraiment le cas ! Le Pacte de responsabilité, qui a fait l’objet de rencontres entre les partenaires sociaux, a débouché le 5 mars sur un relevé de conclusions qui fait la part belle aux revendications patronales et apporte peu aux salariés. Comme nous l’indiquions dans le numéro de février, c’est surtout une attaque contre la sécurité sociale et contre les services publics avec le plan d’économies annoncé par le gouvernement, dont on ne voit d’ailleurs pas encore trop le contenu réel. Pour notre part, avec la Convergence Nationale de Défense et de Développement des Services Publics, nous pensons qu’il est à nouveau temps d’agir pour faire prendre conscience à nos concitoyens de l’importance des services publics, garants de notre modèle social et de la solidarité si nécessaire en ces temps de crise. Des collectifs luttent sans relâche contre la disparition des hôpitaux de proximité, des maternités, des bureaux de poste, des lignes de chemin de fer… Leur combat est parfois victorieux mais il doit être amplifié par un puissant mouvement unitaire associant collectifs, associations, syndicats, partis et mouvements politiques. Le succès de la journée d’action du 18 mars, à l’appel notamment de FO et de la CGT, aurait dû et pu être plus fort encore si les salariés du privé n’étaient pas freinés dans leur volonté d’action par la crainte du chômage… et sans doute si des perspectives politiques se faisaient jour.

Une 2ème journée d’action aura lieu le samedi 12 avril. Il serait utile d’en faire un fort moment d’unité. Nous appelons salariés du privé comme du public à participer massivement pour s’opposer, à nouveau, au pacte de responsabilité, pour refuser la remise en cause des droits sociaux, pour réaffirmer le droit à l’éducation, à un égal accès aux soins, à un logement…, et pour dénoncer les inégalités qui se creusent, les salaires et les retraites qui, au mieux, stagnent tandis que les poches des actionnaires se remplissent toujours plus.

Pour aussi redire avec force qu’il n’y a pas qu’une seule politique économique possible et que la meilleure manière de lutter contre la droite et l’extrême droite c’est de mettre en œuvre une politique conforme à ce qu’attendent les salariés, même si elle n’est pas celle qui a la préférence de du patronat du MEDEF et des marchés financiers relayés par nos gouvernants sous le masque de la commission de Bruxelles !




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