Montebourg jouait à être un ministre de gauche au gouvernement, qui défendait non seulement l’industrie française mais également les salariés.
Terminé : le verni a craqué.
Les propos qu’il a tenus hier à l’Assemblée nationale sont intolérables. Comment peut-il mettre sur le même plan CGT et direction de Goodyear ?
Aaah ! il est bien loin le Montebourg qui s’affrontait (dans les mots, rassurez-vous !) avec le PDG de Titan : j’avais à l’époque publié sa lettre.
Aaah ! il est bien loin celui qui promettait (avec François Hollande : rigolade !) une loi contre les licenciements boursiers.
Comment peut-on faire semblant d’ignorer que le prétendu « plan de sauvegarde » jetait la moitié des ouvriers au chômage ? Comment peut-on faire semblant d’oublier que la crise socio-économique que subissent les salariés, enrichit outrageusement les patrons ? Comment peut-on faire semblant de croire que la balance est égale entre le PDG de Titan et les salariés de Goodyear ? Honte, honte sur vous M. le ministre du redressement productif !
Je ne parlerai même pas des larmes de crocodiles versés par les journalistes de tout poil, TV, radios, presse écrite qui pleurent sur 2 cadres retenus quelques heures mais se fichent comme de l’an 40 de la souffrance de milliers de salariés. Il y a longtemps que les Français ne leur accordent plus le moindre crédit… Et on s’étonne que la presse n’est plus lue ?
Allez ! Ci-dessous pour montrer qu’il y a encore un journal que le monde du travail intéresse : http://www.humanite.fr/social-eco/goodyear-et-maurice-taylor-ou-est-la-violence-556448
ou le texte :
De trop nombreux commentaires s’indignent de la « violence » subie par les deux cadres retenus par des salariés de Goodyear Amiens. Des propos qui ne doivent pas occulter la souffrance sociale ni l’extrême violence des paroles de Maurice Taylor, PDG de Titan, un habitué des pires débordements verbaux.
A part cracher son venin, le PDG de Titan n’a plus rien à faire avec Goodyear. Il s’était déclaré intéressé un temps pour racheter le site d’Amiens Nord, mais avec zéro salarié. Pourtant, les RTL et Europe 1 lui tendent encore leur micro pour rajouter la provocation à la crise sociale que vivent les travailleurs de Goodyear. « C’est vraiment stupide », a-t-il ainsi déclaré. « Aux Etats-Unis, c’est du kidnapping. S’ils faisaient ça là-bas, ils iraient en prison. Pourquoi ne vont-ils pas faire un hold-up dans une série de banques françaises ? Ainsi, ils pourraient racheter Goodyear. Ils sont fous. »
Une rengaine que le patron ressert à chaque fois. Alors que le projet de reprise du site par Titan était encore d’actualité, la CGT s’était proposé d’aller jusqu’aux Etats-Unis, pour discuter avec le patron. « Pourquoi je parlerais à ces fous ? » avait-il réagit, qualifiant le syndicat de « stupide » et traitant ses membres de « timbrés ». En février dernier déjà, il insultait « ces soi-disant ouvriers » menés par des « barjots du syndicat communiste », qui en plus ne travaillent pas : « les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. » Résultat, Maurice Taylor avait annoncé à Arnaud Montebourg : « Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d’un euro l’heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin. Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers. Titan n’est pas intéressé par l’usine d’Amiens nord. »
« Il n’y a plus rien à perdre et qu’on ne gagne plus rien »
Elle est là la violence, dans ces propos, le licenciement de près de 1200 salariés, dans le silence de la direction du site, du gouvernement, chez Moscovici qui ce matin n’avait que l’expression « baisse des charges salariales » à la bouche… C’est pourquoi la CGT a décidé de jouer le tout pour le tout, pour « que la direction revienne à la table des négociations », parce qu’ »il n’y a plus rien à perdre et qu’on ne gagne plus rien »expliquait Franck Jurek. Bien seul, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, trouve parfaitement « légitime » la colère des salariés de Goodyear. « Je les soutiens, je les ai soutenus depuis le premier jour. Moi, ça me tord les tripes quand j’entends ça. Il faut bien voir que c’est des gens dont la vie s’arrête (…) et personne ne les écoute. Ils sont au bout du rouleau, ils sont acculés (…) Je comprends leur colère. »
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