Sur le sujet des retraites, comme, hélas, sur de nombreux autres, le gouvernement Hollande-Ayrault semble oublier ce pour quoi il a été élu : faire une politique différente de celle que menaient Sarkozy-Fillon !
Et pas pour nous asséner les sempiternels « il n’y a pas d’autres solutions« . Si il y en a ! Ou bien alors, ne briguez pas les suffrages des Français pour faire la même chose ! Je m’interroge : de nombreux militants socialistes étaient avec nous, et sincèrement, dans la rue contre la réforme Sarkozy-Fillon. Vont-ils s’écraser -encore une fois- devant ce nouveau déni ?
Je m’associe au communiqué de Résistance Sociale que je publie ci-dessous :
Communiqué de Résistance Sociale – ALERTE : RÉFORME RETRAITES !
Lors de sa conférence de presse du 16 mai, le Président de la République a donné les axes et le calendrier d’une nouvelle réforme des retraites :
- « Déficit…prévu à 20 Md€ en 2020…Je refuse… » On est dans la séquence habituelle : campagne médiatique, « trou », rapports, réforme.
- Retraites désindexées de l’inflation, comme l’AGIRC et l’ARRCO, pour lesquels « les partenaires sociaux ont pris leurs responsabilités » (pas tous en réalité) en acceptant pour les 3 prochaines années une revalorisation de 1 point inférieure à l’inflation.
Après la taxe, l’augmentation de la CSG des retraités est souvent évoquée… au nom de la justice.
- Nouvel allongement de la durée de cotisation pour le taux plein : « dès lors que l’on vit plus longtemps,…on devra travailler aussi un peu plus longtemps. »
- Menace sur les régimes de fonctionnaires, les régimes spéciaux au nom de la lutte contre les « inégalités » : « Inégalités entre régimes, inégalités aussi qui frappent les femmes ou ceux qui ont des carrières incomplètes… ». Ces régimes (Programme National de Réforme soumis à Bruxelles) sont « éclatés » et « complexes ». Est-ce un ballon d’essai pour une réforme « systémique », à points, chère à certaines organisations ?
- Noter que baisser les retraites ouvre automatiquement la voie à la capitalisation
- « Concertation », qui ressemble à un passage en force, pour ce projet de réforme déjà bien balisé: « Elle s’ouvrira dès la Conférence sociale du mois de juin et se poursuivra jusqu’à la fin de l’été ». Une procédure encore plus accélérée que l’ANI se profile.
Le contexte est inquiétant :
- « Règle d’or », Pacte pour l’euro plus, TSCG, semestre européen…
Le délai de 2 ans « consenti » par la Commission européenne pour parvenir aux 3 % de déficit (qui implique des coupes massives sur les services publics et la Sécu) doit s’accompagner d’une nouvelle réforme du marché du travail, la réforme des retraites, une plus grande libéralisation des services et des biens (entre autres SNCF, EDF-GDF)
- La « compétitivité » devrait être rétablie par la baisse des salaires et des cotisations sociales patronales (l’ANI ne suffit déjà plus). Ça prive la Sécurité Sociale de ressources, creuse encore plus le « déficit ». Il faudrait faire l’inverse
- Livre blanc retraites de l’UE : « Les réformes de la sécurité sociale …ont bien progressé dans plusieurs pays, dernièrement en République tchèque, en Grèce, en Espagne et en Italie… »
Une énorme pression est exercée par les « marchés », le patronat, la droite, la troïka…
Au-delà d’analyses et propositions qui peuvent être différentes nous appelons :
- à résister à une réforme qui comme les précédentes ne ferait qu’aggraver la situation. D’autres solutions existent ;
- à lutter contre les tentatives d’opposer les générations entre elles, le privé au public… ;
- à informer dès maintenant les salariés, la population, à préparer la mobilisation unitaire pour éviter que ces menaces se matérialisent, à défaut lutter victorieusement contre.
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