Archive mensuelle de mars 2013

Invitation au prochain « Café social » de RESO

 Invitation au prochain

 

 

Avec Résistance sociale, je vous invite à notre « CAFE SOCIAL » qui aura lieu le mercredi 17 avril 2013 de 19h (précises !) à 21h au Bar de l’Horgole, 71 rue Servan dans le 11ème arrondissement de Paris.

Voir l’affiche :  fichier pdf

 RĖSISTANCE SOCIALE

 « La République sera sociale ou ne sera pas ! »

Association loi 1901 sous le parrainage de Lucie AUBRAC

www.resistancesociale.fr

CAFÉ SOCIAL

Plusieurs millions de Portugais dans les rues de Lisbonne, les Chypriotes rejettent l’oukase de Bruxelles, la révolte grecque ne faiblit pas, 3 millions de Français puis 2 millions de Britanniques contre la réforme des retraites, les Allemands mobilisés pour l’augmentation des salaires malgré un droit de grève restreint, les Italiens désavouent dans un même scrutin leur classe politique et Bruxelles ; en France nombreuses luttes pour les hôpitaux et maternités publics, les bureaux de poste, les écoles, pour l’emploi à ArcelorMittal, PSA-Aulnay, Petroplus, Gandrange…  Les Islandais refusent de payer la faillite des banques. Depuis 2011, partout en Europe, les peuples s’opposent aux politiques d’austérité mais peinent à trouver une alternative.

  « Résistance des peuples d’Europe :

Quelle(s) alternative(s)

aux politiques d’austérité ? »

Mercredi 17 avril 2013

de 19h à 21h au Bar de l’Horloge

71 rue Servan, 75011 Paris  (à la sortie du M° Rue St-Maur) 

 Avec la participation de :

Marc Mangenot, économiste-sociologue, membre de la Fondation Copernic

Jean-Marie Roux, secrétaire fédéral de la CGT Finances

 Les interventions seront suivies d’un échange avec la salle.

Entrée gratuite – Paiement d’une consommation.

 

 

9 Janvier 2013 : JL Mélénchon face à Bourdin après son débat avec Cahuzac.

Je partage avec vous cette vidéo que je viens de retrouver.

Le Mélenchon qu’on aime, efficace, pédagogique et convaincant. Politique pas populiste. De gauche, pas gauchiste. Utile à ses idées, à nos idées.

http://www.youtube.com/watch?v=JfV4-XNJrvo

 

4 BONNES RAISONS DE SE LANCER DANS LA BATAILLE CONTRE L’ANI

 Je publie si dessous une intéressante analyse du texte sur l’ANI (accord national interprofessionnel dit accord de Wagram ou accord MEDEF-CFDT) réalisée par mon ami (et camarade) Michel Jallamion pour République et Socialisme.

Par ailleurs, je vous invite à LIRE cet « ANI » : j’ai remarqué que beaucoup en parlent sans l’avoir lu…

4 BONNES RAISONS DE SE LANCER DANS LA BATAILLE CONTRE L’ANI

La crise oblige les libéraux à justifier le système capitaliste. Ils n’y parviennent pas et redoublent donc de violence de la Grèce au Portugal. En France ils se sont ressaisis avec le rapport Gallois et repassent aujourd’hui à l’offensive avec  l’accord national interprofessionnel (ANI) pour la compétitivité et l’emploi signé le 11 janvier  entre le patronat et des organisations syndicales représentant moins d’1/3 des salariés.  

L’avant projet du gouvernement transmis au Conseil d’Etat,  sous fond de cri d’orfraie du MEDEF, lundi 11 février en est très largement sa retranscription. Elle tente de mettre en avant quelques « concessionnettes » patronales (1) alors qu’il s’agit de la retranscription de la plus grande victoire idéologique des libéraux depuis 1983.En voici les 4 grands principes.

1°) Ne pas prendre 1 euro au patronat…

L’article 7 augmente symboliquement la cotisation chômage des CDD inférieurs à 3 mois – hors intérim et remplacements- de 0,5 à 3 %. Même anecdotique, augmenter les cotisations plutôt que d’exonérer est sympathique. Sauf que justement cette augmentation sera largement compensée par une exonération prévue dans le même temps pour les entreprises embauchant des jeunes… celle-ci ne fait même pas semblant d’être incitative puisqu’elle est de 3 mois pour les grandes entreprises et de 4 mois pour les PME. En quoi amorce-t-elle une solution au chômage de masse des jeunes et à leur surqualification?

Pire lorsque le patronat « accepte » le compte personnel de formation(2) c’est pour le faire relever du « service public de formation ». Le salarié acquiert  un nouveau droit (3) : se renseigner lui-même sur son adaptabilité au marché sur denier public. L’employeur n’est même pas tenu d’accepter l’ouverture par le salarié de son compte de formation sur ses heures de travail.

 2°)…. Sauf pour remettre en cause l’idée de la sécurité sociale généralisée. 

L’article 1er permet l’accès de tous les salariés à une couverture maladie complémentaire d’ici 2016. Le seuil sera établi par un décret dont nous ne savons rien. De plus que devient la sécurité sociale ? Que devient l’idée qu’elle devrait rembourser l’ensemble des dépenses de santé courantes ?

Pour quelles raisons le patronat accepte de financer une complémentaire santé au lieu d’augmenter les cotisations patronales sans diminution des salaires nets afin de permettre un meilleur remboursement pour toutes et tous ? La réponse est simple : une réforme systémique de la Sécu est exigée par l’Europe et le gouvernement la prépare. Pour la fin de la sécu les patrons sont près à mettre (en partie) la main à la poche.

3°) Faire assumer au salarié le risque pris par les détenteurs de capitaux.

Cet avant-projet à vite fait de trouver une solution miracle contre les licenciements, c’est toujours la même   : baisser les salaires et pressuriser les salariés !

Si l’entreprise va mal, un accord d’entreprise pourra ainsi décider  la baisse des salaires, c’est l’article 12 ! Nous sommes au cœur de la logique :  c’est la légalisation  du chantage actuel « soyez licencié ou acceptez une baisse de salaire » . L’article indique qu’il est souhaitable qu’un effort « équitable » de l’encadrement et des actionnaires soit également prévu. Mais si  un réel rapport de force existait pour imposer cela, il serait suffisant pour que 50% de la représentation du personnel refusât de signer l’accord.

Question : qu’arrive-t-il si après quelques mois  du même travail pour moins d’argent (pas plus de 2 ans rassurez-vous !) le patron ne peut « tenir son engagement de maintien dans l’emploi » ? 

Réponse : le salarié touchera les indemnités prévues par l’accord, certainement mirobolantes !

Comment un gouvernement de gauche peut-il décemment présenter cette mesure atroce comme alternative au licenciement ? Comment peut-il appeler cela des «accords de maintien dans l’emploi » ?

 Cerise sur le gâteau le patronat obtient la pressurisation des salariés même quand tout va bien. L’article 10 prévoit que des accords d’entreprises triennaux devront définir une mobilité interne par changement de poste et/ou de lieu : si le salarié refuse, son licenciement sera prononcé pour motif personnel… mais il bénéficiera de mesures de reclassement prévu par l’accord!

En période de crise il s’agit là d’un moyen commode de se débarrasser d’éléments perturbateurs. Désormais un salarié signera un contrat pour occuper un poste… d’où il devra partir si l’employeur le souhaite !

Avec cet accord ce n’est pas aux capitaux de s’adapter à la conjoncture, par exemple en investissant pour rénover ou restructurer un appareil productif, mais aux salariés. 

Pour compléter le tableau  l’article 8 sur l’encadrement du temps partiel fixe la durée hebdomadaire minimale à 24H00 et la première heure supplémentaire sera augmentée de 10%. C’est bien MAIS … sauf accord de branche… ou demande écrite et motivée du salarié. Là aussi en période de crise, cela n’est pas très dur à obtenir par l’employeur !  

Si nous cherchions la petite bête nous pourrions même craindre que l’article 3 qui « permet au x salariés (4) un parcours externalisé de 2 ans » pourrait être commode pour externaliser sa main d’œuvre excédentaire, l’accord du salarié n’étant là aussi pas très difficile à obtenir.

4°) la loi après le contrat ou comment livrer le salarié au patronat.

Loin de revenir sur l’inversion des normes,  la logique du texte est de laisser les « acteurs sociaux » décider au niveau de la branches mais, encore pire, entreprise par entreprise. C’est la fin de l’idée d’égalité républicaine. C’est la fin de l’idée de la solidarité ouvrière. Exit la conception rousseauiste de considérer la loi du plus fort comme un oxymore : la loi ne fait plus qu’encadrer un processus de négociation qui fatalement n’exprimera que le rapport de force en faveur des détenteurs de capitaux. Pire, le texte exige un accord dans les situations critiques, là où il n’existe plus de marges de négociations syndicales. La seule liberté laissé au salarié est d’accepter l’accord ou subir un licenciement économique quand ce n’est pas un licenciement pour  raison personnel.

 Existe-t-il un seul bon article efficace dans l’ANI ? Peut-être, l’article 13 censé remettre en place une autorisation administrative de licenciement. Ce n’est pas rien. Mais le problème est qu’il est tellement important que  le ministère du Travail affirme répondre ainsi à la préoccupation des salariés et du candidat Hollande de lutter contre les licenciements dits boursiers. La messe est dite. 

Cet article vaut pour solde de tout compte. Mettre en place un outil administratif pour « apprécier le contenu du plan de sauvegarde de l’emploi au regard des moyens de l’entreprise » voici tout ce qui resterait  de la lutte contre le monde de la finance promise par le candidat Hollande!

 Nota :

(1) En sus des trois grands axes mis en avant évoqués dans l’article (nouvelle autorisation administrative de licenciement, ouverture de la mutuelle complémentaire et encadrement des temps partiels) nous devons citer la nomination de représentants syndicaux dans les conseils d’administrations (limité aux entreprises ayant plus de 10 000 salariés à l’international ou plus de 5000 en France), le temps partiel réglementé (dérogations multiples possibles), la portabilité couverture santé- prévoyance (quelques mois d’allongement ) et des jours de formation et de chômage (principe prévu à l’article 6 mais aucun contenu. L’accord, lui, fait référence à l’équilibre des comptes de l’assurance chômage qui ne doit pas être remis en cause par cette mesure) .

(2) article 2 de l’avant-projet instituant l’article L 6111-1 du code du travail

(3) spécifié par le nouvel article  L6314-1 de Code du Travail

(4) dans les entreprises de plus de 300 salariés ; il s’agit d’un quasi-équivalent d’un détachement dans le public.

 

Hugo Chavez, vérités et mensonges

Publié par RESPUBLICA le Mercredi 13 mars 2013 : je ne saurais mieux dire !!!

Hugo Chávez Frias n’est plus. Il a fait couler beaucoup d’encre. Cette dernière a permis d’écrire des vérités et aussi beaucoup de mensonges, en général par omission.
Ainsi, on n’a guère souligné que la constitution du Venezuela donne des pouvoirs au peuple en cours de mandat des élus, comme le référendum révocatoire utilisé une fois contre Hugo Chávez Frias. Une idée pour la France ?
Grâce à Salim Lamrani, nous pouvons mieux comprendre pourquoi Hugo Chávez Frias est populaire en Amérique latine. Lisez la suite des chiffres que nous lui avons emprunté pour la bonne cause…
A-t-on souligné qu’en 13 ans, il a remporté 15 scrutins sur 16, dans des scrutins dont aucun observateur international n’a suspecté la rigueur ?
La campagne d’alphabétisation Robinson I a appris à lire, écrire et compter à 1,5 millions d’habitants. Il n’y a plus d’illettrisme au Venezuela. Le taux de scolarisation est aujourd’hui de plus de 92 % et en 13 ans, le nombre d’élèves scolarisés est passé de 6 à 13 millions. Le taux de scolarité dans le secondaire est de plus de 73 %. Le nombre d’étudiants est passé de près de 900.000 à 2,3 millions.

Grâce à l’accord avec Cuba « pétrole contre médecins », le nombre de médecins a quadruplé pour arriver à 80 médecins pour 100.000 habitants avec accès aux soins gratuit. Le taux de mortalité infantile est passé de 19,1 pour mille à 10 pour mille. Un million et demi de Vénézuéliens ont retrouvé une vue correcte. Le taux de pauvreté est passé de 42,8 % à 26,5 %. Les inégalités ont diminué : l’indice Gini est passé de 0,46 à 0,39 %. L’accès à l’eau potable est passé de 82 à 95 %. Avec 60 % de dépenses sociales supplémentaires, le nombre de retraités est passé de 387.000 à 2,1 millions.

La consommation d’aliments a augmenté de 81 %, la production agricole locale correspond à 71 % des aliments consommés au lieu de 51 % à l’arrivée au pouvoir de Hugo Chávez Frias, la consommation de viande a augmenté de 75 %, le nombre d’enfants qui mangent gratuitement à l’école est passé de 250.000 à 5 millions, la malnutrition est passé de 21 % à 3 %, le taux de chômage est passé de 15,2 % à 6,4 %. Le salaire minimum, aujourd’hui le plus élevé d’Amérique latine, est passé de 16 dollars touchés par 65 % de la population à 330 dollars touchés par 21,2 % de la population, les femmes seules et les handicapés touchent 80 % du salaire minimum, les retraités n’ayant jamais travaillé 60 % de ce salaire minimum, le temps de travail est passé à 36 heures hebdomadaires et 6 heures par jour sans diminution de salaire.

La dette est passé de 45 % du PIB à 20 %. Avec un taux de croissance de 5,5 %, le PIB est passé de 4 100 dollars par habitant à 10 810 et internet et les télécommunications sont présents sur tout le territoire avec ses propres satellites. De plus, il distribue pour 90 millions de personnes à l’étranger du pétrole subventionné.
Les mauvaises langues diront que c’est grâce aux hydrocarbures. Mais pourquoi, avant Chávez, le peuple n’avait-il pas le droit d’en bénéficier ? A ce moment-là, les médias néolibéraux ne parlaient pas du Venezuela. Il est vrai que la rente pétrolière n’a pas aujourd’hui créé un fort développement industriel autocentré aux fins de permettre, à terme, de la création de richesse hors hydrocarbures. Eh bien, cela reste à faire.
Mais enfin, comment se fait-il que les « grands médias » n’aient pas la même vigueur pour protester contre les politiques néolibérales en Grèce, au Portugal, en Espagne, et… en France ?

 

Un homme à l’honneur ce 8 mars…

   Un homme à l'honneur ce 8 mars... dans Actualité georges-contenot-194x300   Je publie ci-dessous trois discours prononcés en 1934 et 1935 par un homme (!), Monsieur Georges Contenot, président du Conseil municipal de Paris, plaidant ardemment pour le vote des femmes. Ce n’est pas si commun, en France, à cette époque …

Discours du 5 juillet 1934

Discours prononcé par Georges Contenot,
président du Conseil municipal, le 5 juillet 1934,
lors de la réception à l’Hôtel de Ville
des membres du Congrès international des femmes.

Mesdames,
C’est pour nous un grand honneur et une joie profonde de recevoir dans notre Maison les déléguées étrangères et françaises participant à l’Assemblée plénière du Congrès international des femmes.
Nous savons que, par la qualité comme par le nombre, nos invitées de ce jour constituent, en quelque sorte, les Etats généraux du féminisme qui pense et qui agit et qu’il n’est pour ainsi dire pas une seule de ses conquêtes qui ne soit le résultat de leurs efforts.
En présentant les respectueux hommages de notre Assemblée à votre éminente Présidente, Mme la Marquise d’Aberdeen et Temair, j’ai conscience de rendre hommage en sa personne à l’incarnation la plus haute et la plus représentative d’une cause toute de justice et de bonté.
A notre joie pourtant se mêle un sentiment de confusion qu’ont, deviné déjà, j’en suis sûr, les membres du Conseil national des femmes françaises : celui de reconnaître, en votre présence, que les femmes de chez nous, si dignes pourtant d’être traitées de la façon la plus favorisée, n’ont point encore obtenu, dans les domaines politiques et juridiques, l’égalité complète des droits.
Fervent partisan du suffrage universel – mais universel dans la pleine acception du mot – je ne me ferai pas le défenseur d’un état de choses si contraire à l’équité et au progrès. Et mon désir le plus vif, Mesdames, serait de voir un jour les portes de cette Maison s’ouvrir toutes grandes à des collègues du sexe féminin. Je suis persuadé qu’elles trouveraient dans le domaine édilitaire une ample matière à se dépenser, de la façon la plus utile, au service de la collectivité.
Mais je n’ignore pas, Mesdames, qu’aux revendications de cet ordre ne se bornent pas vos ambitions et vos efforts. Un seul coup d’œil sur les travaux de votre Congrès, sur les objectifs poursuivis, tant en France que dans les autres pays, par vos Conseils nationaux, suffirait à démontrer l’ampleur de votre programme, la diversité des moyens mis en œuvre, la complexité de vos préoccupations.
Vous avez fait vôtre tout ce qui peut contribuer à rendre la vie meilleure pour tous, pour les faibles, les êtres sans défense surtout, tout ce qui peut élever la dignité de l’être humain, tout ce qui peut faire reculer les fléaux et les vices sociaux, tout ce qui peut amener entre les peuples, que tant de barrières séparent, plus de compréhension et d’amour.
A la loi de l’homme qui reste malgré tout fondée sur la force physique et la puissance matérielle, vous opposez une règle de douceur. Cet esprit de sacrifice, ce don perpétuel de soi-même, cette abnégation constante qui sont les vertus premières de la femme au foyer, vous voulez qu’elles soient à la base des relations sociales, des rapports internationaux. Tâche immense, splendide, qui force le respect et mérite la sympathie, tâche à la mesure de votre cœur et de votre volonté.
Vous saurez la mener à bien, Mesdames, nous en sommes assurés, car vous avez pour vous la conscience d’une juste cause qui permet de tout entreprendre, la persévérance qui permet de surmonter tous les obstacles et l’intelligence créatrice qui permet de tout conclure. (Vifs applaudissements.)

Discours du 15 décembre 1934

Discours prononcé par Georges Contenot,
Président du Conseil municipal, le 15 décembre 1934,
lors de la Réception, à l’Hôtel de Ville,
en l’honneur des Associations
pour le suffrage des femmes
et de « La Femme nouvelle ».

Mesdames,
II y a quelques semaines, j’étais l’hôte du nouveau Centre de propagande qui, en plein cœur de Paris, s’est assigné la mission de grouper, en vue d’une action commune, les efforts de plusieurs associations féminines pour l’égalité des droits civils et politiques.
Aujourd’hui, notre Hôtel de Ville accueille avec joie les déléguées de ces groupements, réunies autour de « La Femme nouvelle » et de son animatrice, Mme Louise Weiss. Elles viennent à nous, dans un élan de confiance qui nous touche infiniment, comme vers des amis acquis depuis longtemps à leurs justes revendications.
Vous n’ignorez pas, en effet, Mesdames, quel est, sur un des points essentiels de votre programme, le sentiment du Conseil municipal de Paris. Dix fois, et sans équivoque, il l’a fait connaître, tant par les chaleureuses réceptions offertes en notre Maison à des associations féministes que par des vœux formels et répétés adressés aux Pouvoirs publics. Et vous savez sans doute aussi, Mesdames, combien, personnellement. je suis partisan d’un suffrage vraiment universel, au sens complet du mot.
Le régime actuel constitue une injustice flagrante qui ne saurait indéfiniment se perpétuer.
L’inégalité des sexes devant la loi est un poncif que, seule parmi les grandes démocraties, la France se complaît encore à défendre.
Dans presque tous les domaines de l’activité humaine, la femme est aujourd’hui l’égale de l’homme. Elle partage avec lui les honneurs, les profits, les responsabilités qui s’attachent aux professions libérales, industrielles, commerciales. De haute lutte, elle a mis à son actif des victoires sportives qui demandaient une force morale exceptionnelle et une rare énergie physique. Il n’est point jusqu’au fisc qui, en dépit de son aveuglement bien connu, n’ait aboli toute distinction entre les contribuables des deux sexes. La différence de traitement ne subsiste plus qu’au regard du Code civil et de la législation électorale.
Les Françaises ont pourtant apporté assez de preuves de leur sagesse, de leur intelligence, de leur courage.
Durant la guerre surtout, elles ont montré qu’elles pouvaient remplacer l’homme absent à la direction des affaires, à l’atelier, aux champs, déployant partout une splendide énergie.
Et l’expérience a illustré qu’elles étaient fort bien à leur place dans les organismes corporatifs et économiques.
Elles demandent aujourd’hui des droits plus étendus.
Elles veulent participer à l’administration des Cités et des Départements, à la gestion des affaires du Pays.
Ce droit, elles le possèdent doublement lorsqu’elles ont donné des enfants à la Patrie et surtout quand elles pourvoient seules à l’entretien d’un foyer privé de son soutien naturel.
Les femmes de chez nous ont trop de bon sens et de raison pour qu’on puisse craindre que le droit de voter et de briguer des fonctions électives les détourne jamais de leur mission première d’épouses et de mères.
Ces qualités, tout au contraire, dirigeront leurs votes, orienteront vers des domaines sociaux leur activité d’élues.
Elles sauront aussi s’abstenir, espérons-le, des vaines et stériles luttes de partis, de toutes ces querelles doctrinales qui sèment la division et d’où rien de positif jamais ne sortit. (Applaudissements.)
De tout cœur, je souhaite qu’elles ne prennent jamais le chemin de ces chapelles de la politique pure, dont les desservants sans mandat officiel et sans responsabilités s’arrogent périodiquement le droit de brandir l’excommunication, de lancer l’exclusive et de tenir sous leur férule des élus qui ne devraient avoir de comptes à rendre qu’au pays.
C’est parce que nous avons confiance en la sagesse des Françaises, des Parisiennes, que nous sommes à leurs côtés dans le bon combat qu’elles livrent à l’iniquité et à la routine. Paris, dont vous serez bientôt, j’espère, Mesdames, les collaboratrices précieuses, salue en vous les dévouées propagandistes d’une cause excellente. Elle triomphera, car elle a pour elle la Justice et la Raison. (Vifs applaudissements.)

Discours du 9 février 1935

Discours prononcé par Georges Contenot,
Président du Conseil municipal, le 9 février 1935
au banquet du IVe Congrès de l’Union nationale pour le vote des femmes.

Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d’apporter l’hommage et les encouragements de la Ville de Paris à l’Union nationale pour le Vote des Femmes et d’assurer son éminente Présidente, Madame la Duchesse de la Rochefoucauld, de mon respectueux dévouement.
Vous savez toutes, Mesdames, quel est notre sentiment, à l’Hôtel de Ville, à l’égard du suffrage des femmes, problème de premier plan qui a toujours trouvé en moi, depuis mon entrée dans la vie publique, le plus convaincu des défenseurs.
A dix reprises, depuis la guerre, par des votes sans ambiguïté, notre Assemblée a saisi les Gouvernements successifs de vœux formels en faveur d’un suffrage qui aurait le droit de se dire vraiment universel.
Et, par l’accueil chaque fois réservé en son Hôtel de Ville aux Associations suffragistes – quelles que fussent leurs tendances – Paris a publiquement montré qu’il condamnait le système électoral injuste et rétrograde qui écarte les femmes de la gestion des affaires du Pays, de l’administration des Cités et nous prive d’une collaboration qui n’aurait jamais été plus précieuse qu’en ce moment.
Paris, d’où sont partis, au cours des siècles, tous les grands élans libéraux qui ont orienté les destins de la France, « Paris sans qui rien ne se fait – alors que sans la Province rien ne dure -», suivant le mot très juste de M. de Jouvenel, Paris ne saurait demeurer indifférent aux efforts tenaces des femmes de France luttant depuis de si longues années, avec une dignité, une fermeté, une persévérance admirables, pour la conquête de l’égalité politique et juridique.
De tout cœur, je souhaite que vos voix soient enfin entendues, qu’elles parviennent à convaincre vos adversaires déclarés ou inavoués, tous ces partisans attardés du « statu quo » dans la routine !
J’ai appris, avec joie, que de nouveaux et brillants défenseurs, tant à la Chambre qu’au Sénat, avaient, ces temps derniers, joint leurs efforts à ceux de vos amis de la première heure. Puissent-ils amener nos « vénérables » Sénateurs à une conception plus « actuelle » de la femme, de la jeune fille moderne, de leur rôle dans la vie d’aujourd’hui et des droits étendus qu’elles méritent !
J’ai été, l’autre jour, reçu par le « Soroptimist Club de Paris ». Vous connaissez, Mesdames, la composition de ce groupement qui réunit à Paris, comme dans les autres grandes villes du Monde, une élite de femmes appartenant au Commerce, à l’Industrie, au Barreau, aux Lettres, à l’Enseignement. J’ai été véritablement séduit par cette réunion, où l’esprit le disputait au charme et au talent, sous ses formes les plus variées. Non sans confusion, je me disais : « De telles femmes, qui sont l’honneur de notre pays, dont l’activité ajoute au prestige et à la prospérité de Paris, de telles femmes ne votent pas ! ».
Et, à ce propos, un mot piquant revient à ma mémoire, que je vous confie, Mesdames, sous le sceau du secret. Une dame de mes amies me disait un jour : « Quand une femme accompagne son mari à une réunion électorale, l’homme écoute et la femme comprend ! ». Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il en est toujours ainsi, mais cela doit l’être dans bien des cas. Je crois volontiers que la femme, rendue sceptique, par une expérience atavique, sur la sincérité des promesses des hommes, a une tendance naturelle à rechercher, au delà de la musique des mots, des assurances plus substantielles et qu’elle est moins que nous sensible à l’éloquence officielle, à laquelle rien ne sert de tordre le cou, car elle est une hydre aux cent têtes !
Après cette digression, que je m’en voudrais, Mesdames, de prolonger, laissez-moi dire un mot de votre dernier Congrès. Il m’inspire la pensée suivante : En vérité, tout homme de bonne foi devrait être conquis à la seule lecture de son programme. Sous le titre très général de l’Avenir français, vous avez étudié, dans l’esprit le plus large et le plus objectif, la plupart des grands problèmes de l’heure, dans l’ordre politique, économique, fiscal, pédagogique et électoral.
De telles préoccupations soulignent que les Françaises ont élevé le niveau de leurs connaissances juridiques et administratives à un degré auquel beaucoup d’hommes – et qui pourtant votent ! – sont bien loin d’être parvenus. Ces compétences impliquent que les femmes ont aujourd’hui fait un stage qui leur confère une véritable vocation à assumer des responsabilités, à revendiquer des droits qui sont la juste contrepartie de tous les devoirs, de toutes les charges qui leur incombent.
L’intervention des femmes dans la vie publique ne saurait être différée plus longtemps. Elle ne détournera pas, j’en suis persuadé, les Françaises de leur mission traditionnelle de mères et d’épouses. Elle contribuera, au contraire, à remettre en honneur les valeurs spirituelles, à diriger vers un idéal de réformes morales et sociales l’activité des élus trop souvent sollicités par les luttes de la politique pure. Elle fera passer sur nos Assemblées un grand souffle de bonté et de dévouement et elle aidera puissamment à l’œuvre du redressement national, que nous appelons de tous nos vœux et pour laquelle le concours de toutes les bonnes volontés est indispensable.
Les femmes sont les gardiennes du foyer. Elles sont l’âme de la maison. Elles ne renieront rien de ce patrimoine qui est traditionnellement le leur, mais leur éducation, leur expérience, leurs réalisations les autorisent désormais à étendre plus loin encore les bienfaits de leur activité. Il leur appartient de contribuer par leur précieuse collaboration à mettre plus d’ordre, plus de justice et plus d’autorité dans la cité, dans la société et dans la patrie. (Applaudissements prolongés.)

 

Ras le bol de l’hagiographie du pape Benoit XVI !

 Comment le pape Ratzinger a anéanti l’Eglise du peuple en Amérique 

Benoît XVI a annoncé que, dès le 28 février 2013, il renonçait à sa charge, et a révélé que Dieu lui avait demandé de se « consacrer à la prière et à la méditation ». Il aura ainsi le temps de méditer sur sa vie antérieure et sur ses actes commis du temps où il n’était que le cardinal Joseph Ratzinger. Ses principaux faits d’armes, il faut les chercher durant la période où il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (nom actuel de l’ancienne Inquisition). En cette qualité, Ratzinger fut en effet, en Amérique latine, l’architecte de l’une des plus vastes campagnes de répression idéologique et politique de l’après-guerre, ce qu’on a appelé la « Restauration ».

En 1978, le cardinal polonais Karol Wojtila (nom de pape : Jean-Paul II) est appelé à diriger la plus grande communauté religieuse du monde. Il se trouve devant une Eglise catholique post-conciliaire en état de crise profonde : assistance à la messe et vocations en chute libre, nombre élevé de divorces entre catholiques, rejet de l’autorité papale en matière de contrôle des naissances ; un monde plein d’hérésies.

Il veut un virage radical. Plus de risques, plus d’expériences ; c’en est fini des réflexions et des interventions. On garde sans doute les textes du Concile Vatican II, mais on en enterre l’esprit. Le pape se prépare à une politique ecclésiale centralisée et orthodoxe, accompagnée d’un réarmement moral et spirituel.

Pour ce faire, il joue habilement du climat de cette époque, qui présente d’ailleurs bien des ressemblances avec le nôtre. Au milieu des années 1970 commence une profonde crise économique. Le climat mental optimiste des années 1960 bascule et se caractérise par une aspiration à la sécurité et à la protection, le recours à une autorité – de préférence charismatique –, un réveil éthique, la fuite dans le domaine privé et l’irrationnel, etc.

C’est sur cet arrière-plan que se développe le « néoconservatisme ». Ce nouveau conservatisme ne se cantonne plus sur la défensive, mais lance au contraire une offensive politique et idéologique. Ce courant est porté par de fortes personnalités, comme Ronald Reagan aux Etats-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Uni. Jouant habilement des mass media, ils traduisent une tendance mondiale à accueillir un sauveur ; ils la développent avec des représentations du monde simplistes, ils rayonnent d’assurance et d’optimisme, etc.

Le « rottweiler de Dieu »

Un casse-tête encore plus important pour Jean-Paul II, c’est la montée d’une Eglise populaire progressiste en Amérique latine. Wojtyla est polonais et anticommuniste jusqu’à la moelle ; combattre marxisme et communisme dans le monde est un des buts de sa vie. Comme l’influence du marxisme est indéniable dans l’Eglise de la base et dans la Théologie de la libération, il mettra tout en œuvre pour ramener le continent dans le droit chemin.

Pour ce faire, il compte sur Ratzinger qui a été nommé, en 1981, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en quelque sorte le m ;;inistère de l’idéologie et de l’information du Vatican. Il exercera ces fonctions pendant un quart de siècle et il en fera le meilleur usage pour imprimer sa marque sur les événements.

Ratzinger devient donc l’architecte d’une offensive pastorale et ecclésiale d’envergure, à laquelle il donne lui-même le nom de « Restauration ». Le but est le renforcement de l’appareil de direction central et la dislocation de toute forme de dissidence à l’intérieur de l’Eglise. Ratzinger se révèle bientôt un véritable Grand Inquisiteur, ce qui lui vaudra le nom de « rottweiler de Dieu  ».

Toute l’Eglise catholique est visée, mais les flèches sont surtout dirigées vers l’Amérique latine, et c’est là que l’impact politique est de loin le plus important. Nous nous bornerons donc, dans la suite de cet article à ce continent,

La première démarche est l’établissement d’une base de données reprenant les conférences épiscopales, les théologiens de la libération, les religieux progressistes, les projets pastoraux suspects, etc. Dans presque tous les diocèses sont nommés des évêques et des cardinaux ultra-conservateurs et ouvertement de droite. Rien qu’au Brésil, sont nommés une cinquantaine d’évêques conservateurs. A la fin des années 1980, cinq des 51 évêques péruviens sont membres de très conservateur Opus Dei. Le Chili et la Colombie suivent le même chemin. Des évêques dissidents sont mis sous pression, certains reçoivent des lettres d’avertissement ; à d’autres, il est interdit de voyager ou on leur demande des comptes.

Cette politique de nominations est d’autant plus grave que l’épiscopat joue un rôle important dans ce continent. Dans bien des cas, c’est la seule opposition possible à la répression militaire, à la torture, etc. Si les évêques du Brésil et du Chili s’étaient tus, comme l’ont fait ceux d’Argentine, le nombre de victimes de la répression eût été bien plus élevé.

Aux niveaux inférieurs aussi on fait le ménage. On retravaille la formation des prêtres en mettant sous pression séminaires et instituts de théologie, en les réorientant ou en les fermant. On tente de mieux contrôler les religieux qui sont souvent protagonistes de l’Eglise de la libération. Une attention spéciale est accordée aux théologiens. Ils seront dorénavant tenus en respect en leur faisant prêter le nouveau serment de fidélité.

En 1984, Ratzinger rédige l’« Instruction de la Sainte Congrégation pour la doctrine de la foi au sujet de quelques aspects de la Théologie de la libération ». Il y attaque de front les théologiens de la libération, surtout ceux d’Amérique latine. Un an plus tard, il est interdit à Leonardo Boff, une des figures de proue de ce mouvement, de s’exprimer. La mainmise sur les journaux catholiques est renforcée : là où on le juge nécessaire, on les censure ; le conseil de rédaction est remplacé ou le journal est mis sous pression financière.

Les projets pastoraux progressistes sont mis sous contrôle, ou tout simplement on y met fin. En 1989, le Vatican cesse de reconnaître l’Association internationale de la jeunesse catholique, beaucoup trop progressiste. Elle doit céder la place à la Coordination internationale de la jeunesse ouvrière catholique (CIJOC), confessionnelle et opposée à la gauche.

A côté de la destruction de tout ce qui est progressiste, de gigantesques projets sont mis en route pour ramener les croyants dans le droit chemin. Evangélisation 2000 et Lumen 2000 sont des projets à grande échelle visant l’Amérique latine, et qui n’ont pas moins de trois satellites à leur disposition. Les projets sont établis par des personnes et des groupes de droite ultra-conservateurs : Communione e Liberazione, Action Marie, Renouveau catholique charismatique, etc. Les collaborateurs de ces géants de la communication comparent leurs activités à une sorte de nouvelle « puissance de lumière ».

Ceux qui savent lire sont inondés de livres religieux édités à bon marché. Des retraites sont organisées pour les prêtres et les religieuses. Pour ces projets à grand spectacle, le sommet de la hiérarchie catholique peut compter sur l’appui financier du monde des affaires.

Croisade anticommuniste

Rien n’est laissé au hasard. Un à un, tous les piliers de l’Eglise du peuple d’Amérique latine sont écartés. Des observateurs parlent du démantèlement de l’Eglise. Nous avons ici affaire à l’une des campagnes idéologiques et politiques les plus importantes de l’après-guerre. Cette campagne est en phase avec la croisade anticommuniste de la guerre froide. On peut aussi y voir une revanche des Etats-Unis après la perte de puissance des années précédentes.

Pendant les années 1960 et 1970, les pays du tiers-monde ont en effet renforcé leur position sur le marché mondial. Ils ont arraché des prix plus élevés pour les matières premières et ont ainsi amélioré leur pouvoir d”achat sur le marché mondial. Le point culminant est la crise du pétrole de 1973. En 1975, le Vietnam inflige une cinglante défaite aux Etats-Unis. Peu après, la Maison Blanche est humiliée par deux fois : d’abord par la révolution des sandinistes dans leur arrière-cour (1979), puis par le drame des otages en Iran (1980). Dès son arrivée au pouvoir, Ronald Reagan se sent en outre menacé par l’attitude d’indépendance économique de deux Etats aussi importants que le Mexique et le Brésil.

La Maison Blanche ne baisse pas les bras et déclenche une contre-offensive sur plusieurs fronts. La Théologie de la libération sera une des cibles les plus importantes. Dès la fin des années 1960, encore à un stade embryonnaire, elle était considérée comme une « menace » pour les intérêts géostratégiques des Etats-Unis, comme en témoigne, en 1969, le Rapport Rockefeller.

Dans les années 1970, furent créés des centres théologiques qui devaient engager le combat contre la Théologie de la libération. Mais c’est surtout à partir des années 1980 que cette contre-offensive atteignit sa vitesse de croisière. Les Etats-Unis versèrent des milliards de dollars pour soutenir la contre-révolution en Amérique latine. Cette « sale guerre » a fait des dizaines de milliers de victimes. Escadrons de la mort, paramilitaires, mais aussi l’armée régulière ont fait la sale besogne. Dans les rangs des mouvements chrétiens de libération sont tombés beaucoup de martyrs. Les plus connus sont l’assassinat de Mgr Romero et le massacre de six jésuites au Salvador.

Pour combattre la Théologie de la libération sur son propre terrain, on introduisit des sectes protestantes. Elle reçurent un soutien financier massif de Washington. Par des slogans racoleurs et des messages sentimentaux, elles devaient essayer d’attirer les croyants. Pour les arracher à l’influence pernicieuse de la Théologie de la libération, on a fait usage de moyens électroniques coûteux. La religion se révèle ici « opium du peuple » sous sa forme la plus pure. L’armée aussi est enrôlée dans cette guerre religieuse. Des officiers supérieurs des armées latino-américaines ont rédigé un document pour donner consistance au « bras théologique » des forces armées.

Mission accomplie

Les efforts combinés de Ratzinger et de la Maison blanche ont été payants. Dans les années 1990, un coup très dur a été porté à l’Eglise de base en Amérique latine. Bien des groupes de base cessent d’exister ou fonctionnent à peine par manque de soutien pastoral, par crainte de la répression, parce qu’on ne croit plus à la percée espérée, ou simplement parce qu’ils sont liquidés physiquement. L’optimisme et l’activisme des années 1970 et 1980 font place au doute et à la réflexion. L’analyse de la société perd de son poids au profit de la culture, de l’éthique et de la spiritualité, tout profit pour le cardinal Ratzinger.

Globalement, le centre de gravité passe de la libération à la dévotion, de l’opposition à la consolation, de l’analyse à l’utopie, de la subversion à la survie. Le récit de l’Exode fait place à l’Apocalypse et aux Apôtres.

A la fin du XXe siècle, l’Eglise de base n’est en tout cas plus une menace pour l’Establishment. Tant le Vatican et le Pentagone que les élites locales d’Amérique latine ont un souci de moins. Cette trêve prend bientôt fin avec l’élection, en décembre 1998, de Hugo Chavez à la présidence du Venezuela, mais ceci est une autre histoire.

En 2005, Ratzinger est récompensé pour le succès de son œuvre de restauration : il est élu pape à la tête de l’Eglise catholique. Mais il est bien moins brillant comme manager que comme inquisiteur. C’est finalement un pape faible. En démissionnant le 28 février 2013, il laisse une institution affaiblie, menacée par un manque de prêtres et un dessèchement à l’Ouest, ainsi que par des scandales répétés. Il n’a pas réussi à mettre de l’ordre dans les affaires du Vatican, peut-être une des raisons pour lesquelles il a dû se résoudre à abdiquer.

Joseph Ratzinger (Benoît XVI) entrera dans l’histoire avant tout comme celui qui aura accompli la restauration de l’Eglise catholique et mis l’Eglise du peuple d’Amérique latine hors d’état de nuire. Ce ne sont pas des mérites négligeables…

Source : http://www.michelcollon.info/Comment-Ratzinger-a-aneanti-l

 

MARDI 5 MARS, TOUS À LA MANIF CGT/FO CONTRE L’ANI !

 Pas de transcription dans la loi de l’accord du 11 janvier

Le MEDEF ne fera pas sa loi

 Participez à la manifestation unitaire historique CGT-FO contre le prétendu « accord historique » MEDEF-CFDT, dit accord de Wagram, qui aurait pour conséquence, s’il était transposé en loi, un recul des droits des salariés !

Ci-dessous reprise du tract du Front de gauche sur l’accord MEDEF/CFDT et la mobilisation unitaire du 5 mars

Pas de transcription dans la loi de l’accord du 11 janvier.

Le conseil des ministres du 6 mars examinera le projet de loi qui transcrit fidèlement l’accord dit de «sécurisation de l’emploi», initié largement par le MEDEF. Ce texte, minoritaire, signé par des orga- nisations représentant seulement 38% des salariés, est une régres- sion sociale inédite : temps partiel ajustable, expérimentation du CDI intermittent, mobilité forcée et modulation du salaire et du temps de travail quand il y a des difficultés dans l’entreprise. C’est le retour des accords « compétitivité emploi » de Sarkozy ! Les parlementaires s’apprêtent donc à légiférer à partir d’un projet de loi qui satisfait le patronat, et pour cause : il facilite les possibilités pour les grands groupes de rendre l’emploi toujours plus flexible et précaire. Le chan- tage de la direction de Renault sur les salariés avec l’accord de com- pétitivité anticipe ce que serait cet accord.

Pour les parlementaires du Front de gauche, cet accord minoritaire du 11 janvier ne peut pas être imposé à la représentation nationale.

Le parlement n’est pas une chambre d’enregistrement !

Cet accord n’est pas acceptable car totalement déséquilibré en faveur du patronat qui trouverait là le moyen de casser le code du travail et

 

les acquis sociaux. D’autant que les députés, élus par le peuple sont là pour écrire la loi pour l’ensemble des salariés et pour l’intérêt général. La volonté du gouvernement de transcrire cet accord mino- ritaire en loi en interdisant à la représentation nationale de l’amender constituerait un véritable recul démocratique et une inversion des normes. Pour nous la loi doit rester supé- rieure au contrat.

La gauche a vocation à défendre les intérêts des salariés pas à casser le code du travail.

C’est pourquoi nous appelons tous les parlementaires de gauche à refuser cet accord. Les députés de gauche, majori- taires au parlement, n’ont pas été élus pour adopter «la feuille de route » du MEDEF et de la Droite. Ils ne doivent pas retrans- crire cet accord « minoritaire» en loi. Les grands groupes finan- ciers, les actionnaires font le choix du profit en sacrifiant des centaines de milliers d’emplois industriels. C’est le capital qui est un coût pour l’économie, pas le travail.

Il est urgent, au contraire, de légiférer pour assurer une véritable sécurité d’emploi et de formation; donner aux comités d’entreprise un droit de veto pour s’opposer aux plans de licen- ciements et faire examiner et financer des plans alternatifs. Ces mesures seraient complétées par des lois contre les licencie- ments boursiers et permettant un droit de reprise aux salarié-es. Il est nécessaire d’élargir au maximum d’entreprises la présence et les droits de représentant-e-s des salariés-es dans les conseils d’administration qui puissent débattre des choix stratégiques de l’entreprise et prendre les mesures indispensables pour l’égalité femmes-hommes notamment en matière de salaires.

Ce sont les propositions que les parlementaires du Front de Gauche porteront à l’Assemblée et au Sénat pour faire prévaloir auprès des autres députés de gauche et écologistes une autre logique que ce projet qui précarise toujours plus l’ensemble du monde du travail.

Le 5 mars, à l’appel de la CGT, FO, la FSU et Solidaires, les salariés se mobilisent pour refuser cette régres- sion sociale. Le Front de gauche appelle à soutenir massivement cette initiative et à participer massive- ment aux manifestations qui auront lieu.

Ensemble contre l’accord Medef : le Front de Gauche appelle à populariser et signer massivement l’appel de la campagne unitaire «Un ani qui vous veut du mal ! (www.placeaupeuple.fr)

Une autre politique à gauche est possible.

Le Front de Gauche s’adresse pour cela à toutes celles
et tous ceux qui, souhaitent une politique en rupture avec la financiarisation de la société et le productivisme.

L’alternative à l’austérité, c’est possible !

 

ANI : Bernard Thibault s’adresse aux députés PS

Quel sera le vote des députés PS sur le recul des droits des salariés que constiruerait la transposition de l’accod national interprofessionnel (ANI) signé par le MEDEF et la CGT ?

http://www.dna.fr/social/2013/02/21/les-deputes-socialistes-destabilises-par-la-cgt

 




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