La France intervient au Mali

Depuis son indépendance en 1962, le Mali a connu des périodes de dictature mais il a restauré la démocratie depuis 1991. Dans une Afrique qui souffre d’un manque évident de processus démocratiques, le Mali fait figure d’exemple. En 2012 cependant, un coup d’Etat conduit par des jeunes militaires a répondu à l’inefficacité du gouvernement face à la prise de contrôle du Nord par les islamistes mais également à son incapacité à prendre en compte la réalité des aspirations du mouvement touareg.

La situation au Nord-Mali est complexe et des Régions y sont contrôlées tantôt par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, tantôt par les salafistes.

La décomposition de l’Etat malien et la progression des fanatiques islamistes qui se sont accaparés du Nord-Mali et qui voulaient avancer vers le sud et Bamako après la prise de la ville de Konna, rendaient nécessaire une réponse positive de la France à la demande de soutien militaire du Président malien. Car c’est de cela qu’il s’agit : une intervention dans le cadre d’accords bilatéraux de défense entre nos 2 pays. Et non d’une intervention colonialiste ou impérialiste ainsi que le proclament certains gauchistes. Cette intervention est organisée conjointement avec le Sénégal et la Mauritanie.

Une non intervention de notre pays, combinée à la déliquescence des forces armées maliennes et à la faiblesse des forces africaines, auraient laissé nos amis maliens, ces hommes et particulièrement ces femmes, aux prises avec des hordes fanatisées et sur-armées qui entendent installer la loi de la charia dans un pays qui était encore il y a peu un modèle de démocratie, même fragile dans un pays essentiellement rural et même si c’est aujourd’hui plus discutable.

Le Parlement français a été convoqué ce lundi 14 janvier, c’est-à-dire dans un délai court. Parlons sans détour : un débat préalable n’aurait conduit qu’à mieux informer nos adversaires sans changer la décision. Il est nécessaire, par contre, que la représentation française soit régulièrement tenue au courant de l’évolution sur le terrain.

Au moment où les « rebelles » touareg se disent «prêts à aider» la France au Mali,  la France ne doit pas oublier que l’objectif final est de permettre la recomposition démocratique du Mali. Au-delà de l’intervention militaire qui a, pour l’instant réussi à bloquer la progression des djihadistes, il faut que la France favorise les discussions entre les différentes populations du sud-Mali et celles du nord-Mali qui sont elles-mêmes des victimes du fanatisme.

C’est aussi ainsi qu’elle sera fidèle à sa vocation universaliste. Car la France ne doit pas avoir une politique étrangère conforme à ses seuls intérêts géo-politiques ; elle doit aussi porter haut les valeurs de la République partout de par le monde. Là où une gouvernement ami le lui demande, comme au Mali aujourd’hui ; là où elle peut aider à la discussion sur des bases de reconnaissance mutuelle, comme au Mali demain. Mais également, partout où elle peut favoriser le dialogue pour la paix.

 

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