1er mai 1891, Fourmies. L’armée, deux compagnies d’infanteries du 145e régiment de ligne formé de jeunes militaires touchant une solde dérisoire, est venue en renfort à l’appel du Maire et des patrons locaux. La manifestation pacifique des salariés en grève se terminera dans le sang. C’est en chantant la Marseillaise et l’Internationale que les salariés reçurent les balles. Ce fut leur porte-drapeau, qui pensait que les soldats reculeraient et laisseraient passer, qui fut le 1er visé. Bilan : 9 morts et 35 blessés. Depuis le 1er mai a, en France, une consonance toute particulière : C’est le symbole de la nécessaire union des salariés, en France et à l’international, contre la collusion de pouvoir et des puissance d’argent. C’est rendre hommage à tous ceux qui sont morts, en France et dans le monde, dans les luttes populaires contre les intérêts de la Finance.
Il aura donc fallu que ce soit Sarkozy ! Il aura donc fallu que ce soit celui qui instaura le bouclier fiscal, qui remis en cause la protection sociale et le droit égal d’accès aux soins, les 35 heures et le code du travail, et jusqu’à l’idée de pouvoir vivre en forme sans travailler les dernières années de notre vie, celui qui foula aux pieds le programme du Conseil national de la Résistance, celui qui mit à l’encan les services publics, de l’Education nationale, de la Poste, de l’énergie, des transports… celui qui renia la souveraineté populaire, base de toute conception républicaine et démocratique, que ce fut celui-ci qui décida de cracher sur nos morts.
Piller les revenus et les impôts des salariés pour les donner aux banques et aux riches ne lui aura pas suffi! Il lui fallait en plus cette provocation gratuite, inutile et cruelle !
Il tente tout, est prêt à tout, pour conserver un pouvoir personnel dont le seul objectif est de servir ses amis.
Sa dernière lubie : faire l’apologie du « vrai » travail ! Comme si des salariés ne travaillaient pas ! Comme si ce n’était pas les mêmes qui connaissent des périodes de chômage, de travail, de RSA, des périodes de doutes, des fluctuations de salaires, qui réussissent des concours, qui perçoivent des allocations familiales et des retraites !
Il prétend faire croire que les privilégiés seraient les chômeurs ou les familles nombreuses qui « bénéficieraient » des allocations et que les allocataires du RSA seraient les rois du pétrole !
Et que le bouclier fiscal des laudateurs du Fouquet’s est, lui, totalement « mérité » ?
Si Sarkozy aime tant le « vrai travail », que n’a-t-il pensé à le payer d’avantage ? Le montant des solidarités en aurait été augmenté ! Il aurait pu choisir une politique de relance économique plutôt que d’innombrables plans d’austérité. Il aurait même pu faire en sorte d’imposer les revenus de la spéculation et de la rente au même niveau que ceux du travail !
Qui abuse ? Une femme ou un homme qui garde ses enfants en bas âge dans un milieu rural privé de crèches ? Un licencié d’une nouvelle charrette ? Un homme ou une femme ayant fui la famine, la guerre ou la misère et travaillant pour un patron peu regardant ? Des personnes de milieux modestes percevant des allocations familiales ou des allocations de rentrée scolaire ? Un fonctionnaire tellement peu pressurisé qu’il se suicide ? Qui abuse ?
La manœuvre est énorme : monter les salariés les uns contre les autres, les Français les uns contre les autres, selon leur situation sociale, leur origine, leur religion.
Soyons nombreux, le 1er mai, à rejoindre le défilé des organisations syndicales pour participer un 1er mai historique !