C’est à une très belle cérémonie que nous avons eu le privilège de participer ce vendredi matin.
Je fais mienne la déclaration de principe des « Comités Laïcité République », très présents lors de cette inauguration, et dont je publie le début : « La laïcité, clef de voûte de l’édifice républicain, fondement institutionnel des libertés individuelles et de l’égalité des droits, ferment de l’intégration des citoyennes et des citoyens de toutes origines, constitue, aujourd’hui comme hier, l’assise indispensable de la paix civile et de l’unité de la nation. »
Vous pouvez lire la suite sur : http://www.laicite-republique.org/clr-declaration-de-principes-et.html
Vous trouverez ci-dessous le très beau texte d’Henri PENA-RUIZ que j’ai eu l’honneur de lire :
« Chère Anne,
Je tiens à te rejoindre par la pensée au moment où tu inaugures la Place de la laïcité. C’est une joie pour moi, parisien de longue date, de voir ma ville accomplir un tel geste symbolique. Je te suis très reconnaissant ainsi qu’au maire de Paris, d’accomplir ce geste.
La laïcité est à mes yeux le plus bel idéal de fraternité qui soit. Elle unit les êtres humains par cela même qui les élève : l’émancipation de la conscience, qui s’appelle liberté de jugement, l’égalité de celui qui croit au ciel et de celui qui n’y croit pas, qui fonde un lien fraternel et brise tout privilège lié à une conviction particulière.
La république laïque est donc faite pour tout le peuple. La sphère publique, dévolue à la promotion du bien commun, exclut tout privilège. Ce qui est de certains ne peut s’imposer à tous. Ni religions reconnues, ni athéisme consacré. Une même loi vaut pour tous, et elle ne doit viser que l’intérêt général. La promotion des services publics utiles à tous donne ainsi à la République sa dimension sociale. La santé et la culture, entre autres, sont aussi nécessaires au croyant qu’à l’athée et à l’agnostique.
Le souci de l’universel fait de la laïcité un idéal de paix, fondé sur une haute idée de l’homme et de la Cité. Celle dont la philosophie des Lumières et la Révolution Française ont montré le chemin.
La laïcité n’est pas le degré zéro des convictions. Elle parie sur des hommes libres, maîtres de leur jugement, capables de concorde authentique. L’école laïque apprend à ne pas transiger avec l’exigence de vérité. Cette confiance dans la souveraineté de la pensée humaine est la vertu propre à la laïcité, force d’âme fraternelle où se transcendent les « différences ». Liberté, égalité et fraternité trouvent en elle leur sens plein et généreux.
Vive la laïcité ! Vive la République laïque et sociale !
Henri Pena-Ruiz, philosophe, écrivain, professeur, ancien membre de la Commission Stasi pour l’application du principe de laïcité dans la République »