Qui a peur du débat à gauche ?

L’article ci-dessous est repris du blog de Ian Brossat, président du groupe des élus communistes et PG au Conseil de Paris (cf son blog dans les liens).

La petite phrase a fait mouche. C’est le propre des formules qui claquent et qui visent juste. En qualifiant François Hollande de « capitaine de pédalo en temps de tempête » dans un entretien au Journal du Dimanche où il dit par ailleurs une foule d’autres choses, Jean-Luc Mélenchon a entraîné une salve de réactions. Celles de plusieurs dirigeants socialistes qui, de Moscovici à Montebourg se sont empressés de répliquer, valent leur pesant d’or. Jouant les vierges effarouchées, les voilà qui s’indignent.

C’est un peu le monde à l’envers. Pendant des mois, le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon ont subi des attaques d’une violence inouïe, notamment de la part de Manuel Valls qui le qualifiait de « pire que Le Pen ». Il faut croire que l’insulte lui a valu promotion puisqu’il occupera, paraît-il, un rôle central dans la campagne du candidat socialiste. Ceux qui, à l’époque n’ont rien trouvé à y redire, poussent aujourd’hui des cris d’orfraie au moindre haussement de ton. Tout cela a quelque chose de risible tant l’indignation paraît surjouée. Elle l’est d’autant plus qu’en matière de petites phrases assassines, François Hollande n’a jamais été en reste. Jusqu’à ce qu’il décide, il est vrai, de devenir triste pour faire sérieux…

Disons le clairement : la gauche ne pourra éternellement fuir le débat de fond sur la crise et les solutions pour en sortir. Cela fait des semaines que nous avons proposé au candidat socialiste de débattre publiquement de ces questions cruciales. Les jours passent, et la réponse tarde à venir. Il semble s’être mis en mode silencieux. Il est vrai que la situation européenne a de quoi le mettre mal à l’aise. Ses petits camarades des pays voisins ne l’aident pas. Pas plus les socialistes grecs assis aux bancs du même gouvernement que l’extrême-droite, que ceux d’Italie qui applaudissent à tout rompre le fameux gouvernement de « techniciens » à la solde des financiers qui s’est juré de couper dans toutes les dépenses publiques. Est-ce cela la gauche que nous voulons ? A l’évidence, il y a matière à débat. Ces questions, on les esquive ou on les affronte. Nous avons l’ambition de faire gagner la gauche. C’est précisément pour cela que nous ne voulons pas que la gauche se laisse aller à cette pente-là. C’est ce qu’a dit Jean-Luc Mélenchon. Et il a mille fois raison.

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