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Des assurances complémentaires à la « réforme » de la dépendance : la privatisation de la solidarité

La « réforme » de la dépendance n’est qu’une étape de plus dans la privatisation de la Sécurité sociale. Celle-ci, organisée à la Libération, est avant tout le résultat des luttes du mouvement ouvrier et de sa volonté de permettre à chacun d’avoir accès à des soins de qualité, de se protéger des accidents du travail, de pouvoir élever correctement ses enfants et, enfin, de se préparer une fin de vie décente.

On voit bien comment, depuis plus de 25 ans, toute cette architecture de solidarité est remise en cause. Non seulement parce qu’elle soustrait aux puissances d’argent un gigantesque marché, mais aussi parce qu’il faut à toutes forces que la Finance gagne la lutte des classes et renvoie aux oubliettes les combats des salariés du 19ème siècle pour les assurances sociales et les mutuelles qui sont à la base de la construction de la solidarité. Dans les années 90 –et même avant– les hôpitaux ont vu arriver les budgets d’austérité tandis que le déremboursement des médicaments et les franchises médicales se généralisaient. S’en prendre trop directement à la « Sécu » aurait été trop gros ; on a donc transféré la protection primaire de la Sécu sur la protection complémentaire assurée par les mutuelles. Puis on a mis ces mutuelles (cotisations selon le revenu mais accès aux soins identique) en concurrence avec les assurances. Evidemment, les classes moyennes ont été commercialement intéressées. Pour résister, les mutuelles se sont faites moins « mutuelles » et plus « assurances », présentant des packages où on « choisit » ses protections. Le mal était fait ; on était bien loin de l’esprit d’origine où les régimes spéciaux, fruits comme les mutuelles de luttes spécifiques, devaient à terme se fondre dans un régime général unique ! Une bataille idéologique de perdue.

 

Celle que nous avons à mener sur la dépendance est du même type. A partir de louables intentions : prendre en compte la perte d’autonomie des personnes âgées entre autres, on invente des « risques » supplémentaires ou on concocte des « branches » nouvelles sans prendre garde à la volonté sous-jacente de décrédibiliser la « sec-soc » et d’offrir aux assurances un pont d’or.

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