Gérard Filoche prend le problème par le bon bout : celui des travailleurs. Je ne crois plus, après 35 années de militantisme, à la volonté des leaders politiques -je veux parler de tous ceux qui ont ou ont eu des ambitions présidentielles- de mener une politique répondant réellement aux aspirations des salariés. Ils trouvent toujours une bonne raison pour que cela ne soit « pas possible maintenant ». Soit c’est « à cause de l’Europe », oubliant qu’elle n’est que l’outil du libéralisme qu’ils prétendent combattre. Soit c’est au nom de « l’intérêt national », bizarrement déconnecté de l’intérêt général du peuple, comme si la souveraineté nationale pouvait, à gauche, être autre chose que la souveraineté populaire… Alors quelle que soit la gauche politique qui accédera à l’Elysée -et souhaitons-la la moins mauvaise possible, toutes ne se valent pas- seule une mobilisation du mouvement social maintiendra cette gauche sur de bons rails. Et là, comme par hasard, ce deviendra possible !
Ci-dessous l’intervention de Gérard Filoche au conseil national du Parti Socialiste sur le « Projet ».
Nous devons nous féliciter d’avoir un projet qui rassemble tous les socialistes. Car, sans l’unité des socialistes et de toute la gauche, rien de grand ne s’est jamais fait et ne se fera jamais dans ce pays.
C’est un projet « socialiste ».
C’est un projet de « changement ».
Et il y en a tellement besoin après cinq ans de misère sarkozyste, que les salariés et les électeurs de gauche y trouveront des raisons d’espoir.
Sarkozy c’est le pire que nous ayons eu à subir dans les décennies récentes. Le plus anti-social des présidents. Une catastrophe. Je ne dis pas, moi, « qu’il n’a pas tenu ses promesses », il les a hélas toutes tenues, c’est un intégriste néolibéral, thatchérien, reaganien, et il a fait tous les ravages qu’il avait annoncés. Plus même, puisqu’il a pillé les retraites qu’il avait promis de ne pas toucher et qu’il a privatisé EDF qu’il avait juré de ne pas privatiser. Il s’agit de reconstruire.
Et quand on lit le texte du projet socialiste, on sait qu’on rompt avec le sarkozysme et qu’on revient dans le bon sens.
C’est important pour les salariés que nous disions que nous allons abroger la loi 2010 sur les retraites et que nous allons revenir à l’âge légal de 60 ans. C’est décisif.
Les électeurs n’aiment pas les grandes phrases, ils ont raison, ils cherchent à juger sur des actes, des chiffres, du concret.
Il y a eu 8 millions de manifestants et 75 % de l’opinion pour cela. Nous sommes attendu là-dessus. C’est le test.