La révolte des peuples contre la corruption et l’affairisme, pour la démocratie mais aussi -et surtout ?- pour un nouveau partage des richesses, gronde autour de la Méditerranée et du golfe d’Aden. Après la Tunisie et l’Egypte, c’est au tour de la Libye, de la Syrie, de Bahrein et du Yémen de connaître des soubresauts.
S’agissant de la Libye, il ne fait pas de doute que son pétrole n’est pas étranger à l’intervention internationale. De nombreuses questions se posent à propos de celle-ci. Mais, pouvait-on laisser sans réagir la population libyenne hostile à Khadafi se faire massacrer à coup de bombes ? Encore qu’on aimerait que les autres peuples qui se battent soient aussi soutenus par la communauté internationale et ne subissent pas, dans le silence général, la répression saoudienne comme Place de la Perle, à Manama.
Quand les puissances occidentales se réunissent à Londres pour décider de l’après Khadafi, le peuple libyen semble tout aussi singulièrement absent que sur les images télévisuelles. A Tunis, on nationalise les actions du clan Ben Ali et « Orange-Tunis » passe ainsi sous le contrôle de l’Etat ; à Bengazi, on cède le pétrole libyen à une compagnie du Qatar, en remerciement d’avoir servi d’alibi arabe à l’intervention dirigée par l’OTAN.
Tout cela laisse une impression de malaise bien peu à la hauteur du Printemps des peuples arabes.