A la suite du séisme et du tsunami qui ont secoué le Japon le 11 mars dernier, la catastrophe nucléaire qui s’est déclenchée à Fukushima n’en finit pas de produire ses effets, provoquant peur et révision des programmes énergétiques dans le monde entier.
S’il est parfaitement légitime que les Français s’inquiètent de la situation nucléaire dans notre pays, il serait dangereux que cela se fasse dans un contexte où l’obscurantisme oblitère le débat.
Je souligne au passage que la catastrophe ne se serait peut-être pas produite si la centrale avait été gérée par la puissance publique, généralement plus soucieuse de la sécurité que les entreprises privées. Il serait temps, comme le suggère André Gérin, « de réintégrer toutes les activités d’entretien et de maintenance abandonnées depuis les années 1970. Il faut en finir avec la sous-traitance, les délocalisations, l’externalisation, qui fragilisent les centrales nucléaires, qui mettent en cause la sécurité des sites et l’environnement ». Le Japon en tire d’ailleurs les conséquences en nationalisant Tepco… au moment où, en France, AREVA accélère sa privatisation !
Quant à la « sortie » du nucléaire, prônée par d’aucuns, elle pose diverses questions qu’on ne peut évacuer : accepterait-on de voir doubler le prix de l’énergie pour tous, d’abandonner notre indépendance énergétique, d’instaurer une régression de la recherche scientifique et des savoirs en la matière ? Et va-t-on enfin relancer la recherche publique (je ne crois guère que la recherche privée va se lancer dans des travaux à long terme et pas rentables dans l’immédiat !) pour mettre au point une nouvelle énergie propre, efficace et durable ? C’est à ce seul prix qu’on trouvera une alternative à un nucléaire non maîtrisé… Mais EDF-GDF a été démantelé et privatisé…