Le patron de la Poste japonaise prié de démissionner par le gouvernement
Le secrétaire d’Etat japonais aux Services financiers, Shizuka Kamei, a exigé lundi la démission avant fin octobre du PDG de la Poste Yoshifumi Nishikawa, en raison de son hostilité au projet du nouveau gouvernement nippon de geler la privatisation de son entreprise. « Nous ne pouvons admettre que les services postaux soient dirigés par quelqu’un qui n’est fondamentalement pas d’accord avec le gouvernement », a déclaré M. Kamei dans un discours à Tokyo. « Nous allons passer drastiquement en vue les services postaux », a poursuivi le secrétaire d’Etat. « Il est absolument nécessaire de renouveler de fond en comble la direction d’ici fin octobre », a-t-il ajouté, en appelant les dirigeants de la Poste à démissionner d’eux-mêmes au lieu d’être limogés. Yoshifumi Nishikawa, ancien PDG du géant bancaire Sumitomo Mitsui Financial Group (SMFG), avait été recruté pour mener à bien le processus de privatisation de la Poste, démarré par le Premier ministre libéral Junichiro Koizumi en 2005.
En juin dernier, M. Nishikawa avait été accusé d’avoir tenté de vendre à un homme d’affaires de ses connaissances une chaîne d’hôtels appartenant à la Poste, à un prix nettement en-dessous du marché. Poussé à la démission par le ministre des Affaires intérieures, il avait sauvé sa tête grâce au soutien inespéré du Premier ministre de l’époque, Taro Aso.
Considérée comme la plus grande banque du monde, la Poste japonaise a déjà été transformée en holding de droit privé détenue à 100% par l’Etat et coiffant quatre filiales (épargne, assurance, courrier, gestion des bureaux de poste). Ces filiales devaient, en principe, être progressivement vendues à des investisseurs privés entre 2010 et 2017.
Arrivé au pouvoir à l’issue des législatives du 30 août, le Parti démocrate du Japon (PDJ) du nouveau Premier ministre Yukio Hatoyama a promis de geler cette privatisation controversée, dont M. Kamei est l’un des plus farouches opposants. Le gouvernement soumettra un projet de loi en ce sens fin octobre au Parlement japonais, qui devrait l’adopter « sans délai », a affirmé le secrétaire d’Etat.
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