Près de 2,5 millions de citoyens se sont déplacés, en grande majorité, pour dire « non » au projet de privatisation du gouvernement.
Bien sûr, celui-ci se défend : « ce n’est pas une privatisation, juste une ouverture du capital » ; et puis cette « votation citoyenne n’a aucune légalité ». Pour une fois c’est peine perdue pour la communication de la droite : les Français se sont exprimés et ils le savent. Ils ont fait la démarche de se rendre dans les mairies, sur les marchés, devant les gares ou les bureaux de poste, pour dire NON. C’est un sursaut, une réappropriation de la citoyenneté comme sait quelquefois en faire notre peuple.
C’est aussi une victoire de la gauche dans son unité. Cette unité a été obtenue parce que voulue et construite par les cadres intermédiaires des partis politiques, des syndicats. Parce que ces militants-là savent se mettre au service d’une idée au dessus des considérations partisanes et simplement électorales. Parce que ce qui était en jeu, un secteur essentiel du service public, méritait, pour eux, cette formidable mobilisation. Les Français ont su donner une leçon à leurs prétendues élites et les militants politiques, syndicaux, associatifs à leur directions respectives.
Ci dessous le communiqué que j’ai publié au nom du Groupe MRC au Conseil de Paris et, sur www.resistancesociale.fr, le communiqué de RESO. Nous n’avons pas encore complètement gagné : il faut obtenir le retrait de ce projet.
»Votation citoyenne sur le changement de statut de la Poste :
un succès qui démontre l’attachement des Français au service public postal
et leur souhait de s’exprimer sur son évolution.
Avec plus de 2 millions de votants, dont plus de 100 000 à Paris, la votation citoyenne organisée par le Comité national contre la privatisation de la poste, pour un débat public et un référendum, est un formidable succès.
Les Françaises et les Français ne se sont pas laissés abusés par les dénigrements de la droite et du gouvernement. Ils ont compris que, si cette consultation citoyenne n’avait pas de valeur juridique, elle constituait un excellent moyen de montrer leur attachement au service public postal.
En premier lieu, il faut remercier les citoyennes et citoyens qui se sont exprimés dans tout le pays et particulièrement celles et ceux qui ont exprimé leur refus du changement de statut et ont compris, malgré les propos rassurants du gouvernement, qu’il s’agissait bel et bien de la dernière étape avant la privatisation de la poste.
Si le projet gouvernemental est voté, une simple augmentation de capital suffira, en effet, pour que la part de l’Etat devienne minoritaire comme cela a été le cas pour France Télécom et Gaz de France. Quant aux promesses du gouvernement, on sait quelle crédibilité il convient de leur accorder. On se souvient encore des propos d’un certain Nicolas Sarkozy, alors Ministre des Finances, jurant à l’Assemblée Nationale que jamais la part de l’Etat dans le capital de GDF ne serait minoritaire. On sait comment çà s’est terminé avec le mariage GDF/Suez.
En second lieu, il faut bien sûr féliciter le Comité national et les 60 organisations participantes, dont le MRC, mais aussi les élus et notamment les maires qui ont apporté leur concours à l’organisation de cette votation citoyenne en faveur d’un service public qui n’a pas de précédent. A Paris, notre groupe a été à l’initiative, dès avril, du soutien apporté par la Mairie de Paris à cette consultation populaire. Beaucoup d’élus MRC de province ont, bien sûr, fait de même.
Le Président de la République et le gouvernement ne peuvent pas rester sourds à l’appel du peuple. Ils doivent retirer le projet de loi prévu à l’ordre du jour du Sénat le 2 novembre et prendre le temps d’organiser un réel débat public et un référendum sur le changement de statut.
Le 3 octobre, n’est qu’un commencement. En tant que présidente du groupe MRC au Conseil de Paris, je salue le Comité national et me réjouis de la décision prise par lui, ce lundi 5 octobre, de poursuivre et amplifier son action jusqu’au retrait du projet de loi ou à l’obtention d’un référendum. »