Ainsi donc la rentrée a eu lieu. La plupart des universités d’été se sont tenues. Rien de neuf sous le soleil, ou pas grand’ chose.
Parlons de l’université de rentrée du PS puisque c’est celle qui a fait couler le plus d’encre. Mais parlons-en rapidement, car si certaines choses ont évolué sur la forme, le fond laisse toujours a désirer.
Martine et Ségolène sont de nouveau copines nous ont dit les médias. Peillon a fait son numéro. Le MODEM, parti de la démocratie chrétienne, est devenu fréquentable et même allié potentiel. Les Verts ont les yeux plus grands que le ventre… mais finalement assez peu, au PS, s’y laissent prendre.
La question sociale est évoquée (on a bien compris où ça pêchait !) mais pas traitée (la remise en cause de la soumission au libéralisme n’est pas encore à l’ordre du jour). Quelques mini propositions méritent d’être regardées de près : abrogation du bouclier fiscal, mise sous tutelle des entreprises qui délocalisent pour raisons boursières, par exemple.
Deux sujets ont transparu dans les médias. D’abord l’affaire de la taxe carbonne. Notons le courage de Aubry et de Royal qui n’ont pas cédé à l’écologisme ambiant et souligné que la mise en oeuvre de la taxe carbonne était socialement injuste. Notons, parallèlement, la position de Cohn-Bendit, pour lequel « on ne va pas attendre que la gauche soit au pouvoir pour prendre des mesures écologiques ». Eh bien, au moins, les choses sont claires : pour Dany le Vert -qui n’a jamais vraiment été rouge- peu importe que ce soient les pauvres qui paient !
Ensuite les primaires ! Qui va choisir le candidat de la gauche (le candidat du PS ?) et comment ? Il semblerait que ce soit la grande question de cette fin d’année.
Oserais-je le dire franchement ? Je m’en moque un peu. Bien sûr, je souhaiterais que le (la) candidat(e) de la gauche puisse battre Sarkozy en 2012. Notre peuple en bave trop et un candidat socialiste, même mauvais, ne pourrait pas faire pire.
Mais il faut, en même temps, ne pas se cacher que ce n’est pas dans la recherche effrénée d’un présidentiable « présentable » que la gauche trouvera son salut. Certains vont s’engager dans cette brèche… peut-être pour de bonnes raisons pour quelques uns, en espérant un strapontin ministériel pour beaucoup d’autres.
Et pourtant, nous le savons, rien n’est sérieux hors la reconstruction de la gauche. Qui ne passera que par la réflexion sur un projet. Cette réflexion ne pourra se faire dans le cadre étriqué des partis, soumis à la loi électorale et à la prédominance de l’élection présidentielle.
Dire que c’est la seule élection qui compte, c’est refuser une vraie démarche de reconstruction de la gauche. Les partis de gauche sont paralysés par les combinaisons d’appareil. Pour lutter contre celà, il est nécessaire de rassembler, informellement d’abord car chacun joue son jeu dans son parti et on doit le comprendre, tous ceux qui sont sincèrement de gauche, préoccupés par la question sociale et qui acceptent de voir au-delà d’une élection présidentielle dont personne ne sait qui en sortira mais dont chacun suppute que la vie des salariés n’en sera pas bouleversée ! Tous ceux qui n’ont pas d’ambition présidentielle ou ministérielle mais qui veulent redonner au peuple français quelques raisons d’espérer, de se battre, de militer. Voila un enjeu « primaire » qui serait utile : construire ensemble, au delà ou avec nos différences, de nouvelles propositions pour le Pays.
Vous l’avez compris : je ne jouerai que très modérement dans la cour des « Primaires » ; pour moi, l’espoir est ailleurs.