Pour revenir 3mn sur les élections européennes : la performance d’une nouvelle ministre. Hilarant.
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Archive mensuelle de juin 2009
Je publie ci-dessous l’article de mon ami Charles BARBARA qui paraitra dans le numéro de juin 2009 du bulletin de « Résistance sociale » car il correspond complètement à mon analyse sur cette question.
IRAN : Lequel des deux candidats aux élections présidentielles est le plus légitime ?
1. Mahmoud Ahmadinejad, président ultra conservateur sortant,
2. Mir Hossein Moussavi, ancien premier ministre responsable en 1988 d’un massacre sur 5 mois de 7 à 30 000 prisonniers politiques communistes et moudjahidines du peuple ?
Voici le terrain propice à tous les Kouchner et Henri Lévy du monde. Lançons l’opprobre sur l’un. Oublions le passé de l’autre. Dénigrons l’histoire comme au bon vieux temps de la guerre de Bosnie-Herzégovine, du Kosovo et de la première guerre du Golfe ! Pour un partisan de la République sociale, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Les deux sont islamistes. Les deux souhaitent une société théocratique et disposer d’un pouvoir dictatorial.
Notons deux autres candidats « importants » : - M. Kadkhodaï : Le même en pire. Ancien chef des Gardiens de la Révolution (armée idéologique du régime) de 81 à 87. - Mehdi Karoubi : le même en mieux. Souhaite «l’instauration des libertés individuelles et collectives» dans le cadre autorisé par «l’islam, la constitution de la République islamique et les valeurs décrites par l’Imam». Rien de folichon, mais assez pour ne pas avoir été sélectionné par le régime aux avant-dernières présidentielles par les ayatollahs (31ème pour 30 places) !
A ce sujet une polémique nous touche de près car elle concerne deux compagnons de route de Résistance Sociale. L’un est Thierry DERONNE, qui s’occupe d’une TV populaire au Vénézuéla et nous informe dans les pages internationales de ce journal de la situation en Amérique Latine, l’autre Jean-Luc MELANCHON compagnon de route d’un certains nombre des lecteurs de ce journal et figure fort intéressante de la Gauche républicaine française.
Le premier approuve la position de Chavez reconnaissant l’élection du Président Ahmadinejad. Pour ma part, j’attendrai d’être chef d’Etat, quasiment ennemi public n°1 de la première puissance mondiale dans un monde globalisé par un système que je réfute, avant de donner des leçons de doctrines stratégiques au Président Chavez. Sous De Gaulle, n’affirmait-on pas que : « La France reconnaît les Etats, non les gouvernements ».
Mais les partisans de la République sociale que nous sommes, ont toujours crû à l’universalisme de la laïcité. Celle-ci est essentielle pour l’émancipation des peuples comme des travailleurs. Nous n’acceptons donc pas les régimes théocratiques. Il est tout aussi malvenu que d’autres se servent de l’occasion pour faire de Chavez un membre d’une fraternelle de dictateurs. La République bolivarienne travaille, au Vénézuéla, à une plus juste répartition des richesses : c’est elle qui mène une attaque frontale avec le capitalisme. Et Chavez le fait sans museler son opposition et en donnant la parole à son peuple. C’est d’ailleurs toute la difficulté des révolutions d’être compatibles avec une expression pluraliste et démocratique. C’est ce qui force notre respect et notre admiration pour le Président vénézuélien. Car nous le répétons : la liberté d’expression, de pensée, de se réunir,… sont nécessaires à l’émancipation des salariés.
Au contraire, les élections en Iran ne sont que le plébiscite d’un système anti-démocratique. C’est un mollah, choisi par ses pairs, qui interdit les manifestations et envoie des forces de l’ordre tirer et frapper : à quoi servent donc les polémiques sur « qui sera Président » ? Résistance Sociale apporte son soutien aux démocrates d’Iran qui luttent pour faire basculer le système théocratique dont le peuple est victime. Victime par l’application de la charia. Victime d’une vision rétrograde de la femme. Victime d’un pouvoir absolu empêchant toute expression politique ou syndicale. Qu’attendre d’un pouvoir et d’un système qui fait réprimer les manifestations du 1er mai, licencie ou emprisonne les syndicalistes comme Mansour Osanloo ou Ali Nejati, interdit les syndicats indépendants iraniens ? Qu’attendre de ce système dont la justice accuse de « propagande contre l’Etat » des syndicalistes qui réclament des arriérés de salaires ? Où est l’intérêt des femmes ? Des salariés ? Des Iraniens ?
Le débat a-t-il eu lieu ? Non ! Ses élections sont donc illégitimes. Les résultats sont illégitimes. Les candidats sont illégitimes. Le Régime est illégitime ! Ce qui compte c’est donc la destruction de ce régime non le choix du nom du pantin.
Mais L’histoire s’écrit. Le monde évolue.
Aujourd’hui la contestation semble pouvoir ébranler le régime. Mir Hossein Moussavi se trouve porté par la vague de contestation. Nous ne pouvons qu’espérer que cette vague le submerge et le conduise à participer à la destruction du régime qui l’a créé. Espérons que, pour une fois, la « révolution » iranienne ne sera pas détournée au profit d’une nouvelle caste. Si l’histoire transforme le pantin d’un régime en pantin d’une Révolution, qu’il en soit ainsi…
Oui nous soutenons, aujourd’hui, la révolution bolivarienne du Vénézuela comme nous souhaitons, demain, pouvoir soutenir la révolution anti-théocratique d’Iran.
Vive Chavez ! A bas la théocratie iranienne !
60% d’abstention, l’UMP en tête, le PS en chute libre, le bon résultat des Verts, le rattage du MODEM, l’émergence -insuffisante cependant- du Front de Gauche. Voilà pour les chiffres bruts.
Une fois de plus, mais c’est toujours plus significatif lors des élections européennes, les couches salariées modestes et populaires ne sont pas allées voter. Ca en devient presque une réaction de classe. Alors qu’il ne passe pas de jour sans une grève, une occupation d’usine, un mouvement social qui s’oppose à une fermeture d’entreprise, une délocalisation, une atteinte aux salaires, les salariés les premiers concernés ont « zappé » l’élection européenne. Pas si bêtes qu’on veut bien dire, ils ont compris à la fois que le Parlement européen ne servait à rien … et que, de toutes façons, le politique n’était pas (encore ?) en mesure de proposer une alternative.
Le droite va se glorifier de son score et d’être arrivée en tête. C’est le jeu, et elle va y être aidée par les médias à sa botte… La réalité est qu’elle entraine seulement quelques 10% des électeurs !
Pour le MODEM, le clash de Bayrou face à Cohn-Bendit n’a pas fonctionné au contraire de la claque qu’il avait donné à un gamin chapardeur lors de la campagne présidentielle. Il devra revoir ses ambitions personnelles à la baisse. Européïste, libéral et anti-laïque, qu’il est, je ne le regretterai pas.
Les listes vertes ont connu leur meilleur score… avec, pourtant, à leur tête un libéral convaincu, mais qui a eu l’intelligence de faire une campagne écolo-proprette et pas du tout libérale. Il a réussi à fixer ainsi ceux qui n’ont pas de difficultés sociales et pour lesquels l’environnement est la préoccupation essentielle. Le vote « Vert » devenait ainsi, mieux que Bayrou, leur vote contestataire du PS et de l’UMP.
Quant au Front de Gauche, le pari n’est pas totalement gagné. Une raison de plus de regretter qu’il n’ait pu rassembler l’ensemble des opposants sérieux au libéralisme. Et donc le MRC. Au lieu de entre 6 et 7%, si le Front de Gauche avait fait entre 7,5 et 9%, la force -au moins électorale- ainsi créée à la gauche d’un PS déjà pas mal amoché aurait pesé lourd…
Mais on ne réécrit pas le passé. Il faut maintenant s’atteler à reconstruire la gauche avec tous ceux qui sont prêts à débattre sans a priori pour faire se rejoindre un projet politique véritablement alternatif et les aspirations du mouvement social.
UN TEXTE DE MAXIME VIVAS, ECRIVAIN
« Pourquoi je voterai Front de Gauche »
Diffusé par le Mouvement politique d’éducation populmaire (M’PEP)
Le 6 juin 2009.
Retrouvez ce texte sur le site du M’PEP en cliquant ici : http://www.m-pep.org/spip.php?article1351
Régis Debray, Didier Daeninck, Patrick Chamoiseau, Ariane Ascaride, Robert Guédiguian, Bernard Cassen, Ignacio Ramonet, Charb, Edmonde Charles-Roux, Janette Habel, Jacques Nikonoff, Georges Séguy, Jean Ziegler, et des centaines d’autres (sans oublier Christian Piquet de la LCR/NPA) appellent à voter Front de Gauche.
On trouvera dans le passé de ces citoyens, dans un de leurs articles, une de leurs déclarations, matière à heurter la pureté révolutionnaire et l’exigence d’infaillibilité dans la clairvoyance politique.
L’intégriste religieux et politique n’épouse que des vierges. S’il en manque, il préfère l’onanisme qui préserve sa pureté et n’affecte son intégrité qu’au niveau de l’acuité auditive.
C’est l’apanage des puceaux de n’avoir jamais mal fait l’amour et quiconque a un jour participé à une révolution, à la gestion d’une commune, d’un pays, s’est exposé à l’erreur, à la faute, au compromis, voire à la compromission. Élu municipal, ancien militant du PCF, ancien secrétaire d’une section syndicale, je suis de ceux dont les mains sont maculées de cambouis.
« Quoi je me suis trompé cent mille fois de route » écrit un Aragon qui ajoute, trop optimiste : « On sourira de nous pour notre dévouement » alors que ce n’est pas le sourire qui prévaut mais trop souvent l’injure.
« On sourira de nous pour le meilleur de l’âme
On sourira de nous d’avoir aimé la flamme
Au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment
Et comme il est facile après coup de conclure
Contre la main brûlée en voyant sa brûlure. »
Je suis de la confrérie de ceux qui se sont trompés au moins deux fois sur trois puisque, au gré de mes désarrois passés j’ai soutenu Bové, Besancenot, Buffet.
« Eh bien j’ai donc perdu ma vie et mes chaussures Je suis dans le fossé je compte mes blessures. »
Oublions Bové, disqualifié par son indigne mensonge sur sa fausse expulsion de Cuba (le tacle de l’ambitieux contre un petit pays étranglé par le mastodonte US.) et par son ralliement à une figure libérale qui fit campagne pour le oui au TCE.
Reste la gauche, la vraie, celle qui sait que le PS est au centre. Nous y voyons des frères d’armes qui devraient avancer au coude à coude, heureux d’être ensemble, s’enrichissant les uns les autres, attentifs à ce que les autres portent en eux de respectable et de novateur. Au risque de choquer les gardiens du Temple Révolutionnaire, j’ajoute que je vois des frères dans certains militants du PS, qui aspirent à ce que veut la vraie gauche, militants qui se fourvoient mais n’en sont pas pour autant méprisables.
Nous allons tous mourir avant de voir arriver quelque chose de grand, de beau, de juste, d’enthousiasmant dans ce pays si l’on persiste à confondre l’union et la fusion, le programme et la Bible, l’autre et l’intrus, le contradicteur et l’ennemi.
On observe en Amérique latine une montée des luttes victorieuses : un peu, beaucoup ou passionnément, mais jamais par des assauts à front de taureau et toujours par des épaulements fraternels surmontant les diversités.
Ici aussi, nous avons besoin d’être ensemble.
C’est pour contribuer à faire comprendre cette nécessité que je voterai Front de Gauche le 7 juin.
Maxime Vivas, écrivain.
Ecrit le dimanche 31 mai 2009.
Et pourquoi je ne ferais pas de la pub pour le blog de mon camarade Ian Brossat ?
Comme Jacques Mazier, comme Jacques Sapir, comme Henri Pena-Ruiz, comme Bernard Cassen, comme le M’PEP, comme le Collectif national des Gaullistes de Gauche, comme Ignacio Ramonet, je vais, le 7 juin, voter Front de Gauche.
Certes, je ne suis pas d’accord sur toutes leurs propositions. Certes, je suis beaucoup plus sceptique qu’eux sur la possibilité de faire avancer cette Europe, qui n’est que l’outil privilégié, quelquefois l’alibi, des gouvernements libéraux, vers une » Europe sociale « .
Leur conception fédéraliste n’est pas la mienne. Je crois que le cadre national est, pour l’instant, le seul où le débat démocratique puisse réellement avoir lieu, et je souhaiterais qu’on s’oriente vers la construction d’une Europe confédérale.
Mais franchement, le débat est-il là ?
En fait l’interprétation qui sera donnée des votes du 7 juin s’organisera autour de 2 axes :
-quelle est la position des Français vis à vis de l’actuelle construction européenne ?
-quelle est la position des Français vis à vis de Sarkozy ?
Le reste n’est qu’arguties ! On ne fait pas de politique hors du contexte.
Et dans ce contexte, s’abstenir, voter blanc ou nul serait favoriser les listes » ouiouistes « .
J’espère, au contraire, que mon vote contribuera à renforcer le refus de notre peuple de cette Europe libérale, qu’il a déjà exprimé lors du référendum de mai 2005.
J’espère également qu’il contribuera à condamner clairement la politique de casse des services publics, de saccage de la protection sociale, d’abandon de notre tissu industriel et productif, de négligence vis à vis de nos territoires comme de notre environnement, la politique de classe, à laquelle se livrent Sarkozy et son gouvernement.
- Parce que je me suis toujours revendiquée, à la fois et indissolublement, socialiste et républicaine, parce que l’amour que je porte à mon pays est indissociable de celui que je porte à son peuple, je ne peux rester l’arme au pied quand la politique économique menée, en France et en Europe, aboutit à des milliers des délocalisations, à des centaines de milliers de licenciements, quand l’Ecole publique, laïque, obligatoire et gratuite est remise en cause, quand les hôpitaux publics sont étranglés financièrement,
- parce que les services et entreprises publiques ont, en France, toujours été ferments d’unité nationale et facteurs de solidarité, et que je suis donc attachée à ce que La Poste comme la SNCF ne soient pas livrées à des actionnaires privés et que je me bats pour que EdF et GdF reviennent dans le giron de l’Etat,
- parce que je pense que l’impôt doit être l’outil de la politique de redistribution et de la politique de justice sociale, et que je refuse le bouclier fiscal, les stocks-options, les bonus et les retraites dorées,
- parce que je pense que la préservation de la planète n’est pas incompatible avec une politique d’indépendance énergétique pour notre pays,
Pour tout cela, je veux reconstruire la gauche.
Et cela n’est possible que par le rassemblement, à la gauche du PS, des forces progressistes responsables, opposées au libéralisme et capables de répondre aux attentes du mouvement social.
C’est le sens de mon vote.
Oui, je vote Front de Gauche le 7 juin !