Archive mensuelle de mai 2009

Mazier, Sapir et d’autres économistes soutiennent le Front de Gauche

Europe : pour changer de cap

Bruno Amable (Paris-I), Angel Asensio (Paris-XIII), Michaël Assous (Paris-I), Philippe Batifoulier (Paris-X), Laure Bazzoli (Lyon-II), Rachid Belkacem (Nancy-II), Mathieu Béraud (Nancy-II), Eric Berr (Bordeaux-IV), Laurent Cordonnier (Lille-I), Elisabeth Cudeville (Paris-I), Jean-Paul Domin (Reims), Anne Eydoux (Rennes-II), David Flacher (Paris-XIII), Maryse Gadreau (Dijon), Ariane Ghirardello (Paris-XIII), Anne Isla (Toulouse-II), Florence Jany-Catrice (Lille-I), Hugues Jennequin (Rouen), Thierry Kirat (CNRS), Dany Lang (Paris-XIII), Florence Lefresne, Michel Maric (Reims), Jérôme Maucourant (Saint-Etienne), Jacques Mazier (Paris-XIII), Matthieu Montalban (Bordeaux-IV), Stefano Palombarini (Paris-VIII), Dominique Plihon (Paris-XIII), Muriel Pucci (Paris-I), Christophe Ramaux (Paris-I), Gilles Raveaud (Paris-VIII), Jacques Sapir (EHESS), Richard Sobel (Lille-I), Nadine Thèvenot (Paris-I), Damien Talbot (Bordeaux-IV), Bruno Tinel (Paris-I), Franck Van de Velde (Lille-I).

Trente six économistes qui n’étaient membres ni du PCF, ni des courants du PS qui ont créé le Parti de Gauche, ont décidé de soutenir la démarche unitaire du Front de gauche pour les élections européennes. Ils soumettent au débat les propositions suivantes.

Le contrôle des banques et de la finance

La prohibition des filiales «hors bilan» et des transactions avec les paradis fiscaux est indispensable pour en finir avec la finance parallèle qui nourrit spéculation et évasion fiscale. Les banques doivent être sous contrôle public. L’accès au crédit gagne à avoir une offre diversifiée avec une certaine concurrence. Mais un pôle de banques publiques articulé à des banques coopératives permettrait cela en protégeant la monnaie comme bien public. Les nationalisations en cours, menées trop timidement, en offrent l’opportunité. La Banque centrale européenne doit compter le plein-emploi et la stabilité financière parmi ses objectifs principaux et doit cesser d’échapper à tout contrôle politique. Simultanément, il faut mettre un terme à la domination des seuls actionnaires sur les entreprises.

Relance et planification écologique

Alors que les Etats-Unis et la Chine déploient des plans massifs de relance, l’Europe est à la traîne. Le budget de l’Union ne représente que 1 % du PIB européen. En Europe même, ce sont les Etats qui recapitalisent les banques et adoptent des plans de relance. Mais ceux-ci sont indigents, en particulier en France. Les pays européens s’accrochent à la désinflation compétitive : l’austérité salariale et budgétaire est durcie, pour prendre des parts de marché aux «partenaires» y compris européens. L’Europe a les moyens d’une autre ambition : une hausse coordonnée des salaires et des prestations chômage, en particulier, articulée à un plan de soutien, financé par un emprunt de l’Union équivalent à 2 % de son PIB, pour les transports publics et la rénovation écologique des bâtiments notamment. Car la crise doit être l’occasion de changer de mode de développement. Il ne s’agit plus de produire toujours plus, mais mieux. Et cet impératif écologique, qui met en jeu le long terme, mérite une véritable planification plutôt que les marchés de droits à polluer.

Réhabiliter services publics et impôt

Déficits et dette ne sont pas des maux en soi : ils permettent de lancer des activités. Pendant des années, les citoyens ont entendu parler du «trou du public», jamais du «trou du privé» autrement plus important. Du point de vue libéral, seul le privé crée de la richesse ce qui légitime sa dette. Mais une infirmière ou un enseignant du public créent aussi de la richesse. Quelles activités doivent relever du public, du privé ou bien de l’économie sociale ? Cette question doit revenir au cœur du débat. Le public a des arguments pour lui, la faillite du système de santé américain en témoigne. L’impôt n’est pas un fardeau qui grève le privé afin de financer des activités «improductives». Les «prélèvements obligatoires» financent des prestations sociales qui soutiennent la consommation. Ils rémunèrent également le travail des fonctionnaires dont le produit est accessible gratuitement. Le gouvernement vient d’offrir 2,5 milliards d’euros pour la restauration. Au mieux 40 000 emplois sont attendus. Près de 100 000 postes de fonctionnaires auraient pu être créés. Les besoins ne manquent pas : hôpital, accueil de la petite enfance pour réduire les inégalités hommes-femmes, etc. La crise exige de revenir sur la concurrence fiscale et sur la contre-révolution fiscale – le «bouclier» notamment – qui mettent à mal la progressivité de l’impôt et creusent les déficits. L’Europe ne grandirait-elle pas à être pionnière en retenant la règle d’un écart maximal de revenu ?

Plein emploi et droits sociaux

La mondialisation libérale est une catastrophe pour l’environnement. Fermer des usines en Ecosse, proches du lieu de pêche, pour décortiquer des langoustines en Thaïlande, puis les réimporter : est-ce cela le rêve européen ? Favoriser la relocalisation des activités et celles qui polluent peu est une première façon de concilier plein emploi et écologie. Il en est une autre : la baisse du temps de travail. Son mouvement séculaire a été stoppé, ce qui, avec l’austérité salariale, a permis la hausse des profits non réinvestis. L’assouplissement des heures supplémentaires qui joue contre les hausses de salaire est une calamité pour l’emploi. Le chômage qui s’accélère appelle des plans de soutien mais aussi une réduction généralisée du temps de travail. Un emploi décent pour tous : ne serait-ce pas une meilleure façon de faire vivre le rêve européen ? Compte tenu des inégalités de développement, il importe que le socle des droits sociaux soit défini au niveau national. S’il était européen, ce que le patronat préconise, cela se traduirait par une régression pour la plupart des travailleurs. Est-ce à dire que l’Europe ne peut rien ? Elle peut mais à condition que les principes de «convergence par le haut» et de «non-régression sociale» soient posés comme premiers, en lieu et place de la «concurrence libre». L’Union pourrait, en outre, retenir la norme d’un salaire minimum égal au moins à 60 % du salaire moyen. En France, cela se traduirait par une hausse du Smic net de 180 euros par mois. Les pays d’Europe de l’Est sont éloignés de cette norme. Une telle mesure permettrait de réduire la pression en faveur des délocalisations. Elle doit être articulée à un soutien à ces pays, qui, lâchés par l’Union, sont contraints d’accepter les plans d’ajustement du FMI. Le marché peut faire bien des choses, mais ne peut pas tout. L’intervention publique est nécessaire. Les Etats-nations ont des marges de manœuvre. Par sa puissance, l’Europe est néanmoins un cadre idéal pour une autre politique. Mais cela ne pourra pas se faire si prévalent la libre circulation des capitaux et la possibilité pour les entreprises de localiser librement leur production dans des pays à bas coûts pour la réimporter ensuite. Quelles formes doivent prendre ces protections ? Le débat mérite d’être ouvert, en partenariat avec les pays du Sud.

A lire…

Je vous propose la lecture du livre de Bertrand Dutheil de la Rochère, Les civilisations occidentales, une histoire en quête d’avenir.

Une réflexion sur ce qui fait ou ne fait pas l’identité européenne. Une histoire de ses ruptures entre le monde latin et germanique. Frontières linguistiques, frontières civilisationnelles, frontières identitaires. Ces fractures fécondes peuvent aussi être dévastatrices et Bertrand Dutheil de la Rochère tente ici d’en analyser les différents phénomènes sur la longue durée.

Récession !

Ca y est le mot a été prononcé : notre pays est en récession !

Même les journalistes l’articulent avec précaution : la France est entrée dans une période de récession. Madame Lagarde le reconnait ; elle ne parle plus de « croissance négative » -franchement, on n’hésite pas à se payer notre tête : croissance négative !- non , Madame Lagarde -c’est son rôle : elle est ministre des finances- nous prépare (c’est elle qui le dit) à de mauvais chiffres pour le 1er trimestre.

Ouh ouh, Madame la Ministre, on est au courant depuis un bout de temps que ça va mal : l’envolée du chômage, la perte de pouvoir d’achat, les délocalisations, les fermetures d’écoles, de postes et d’hôpitaux, l’abandon de territoires entiers, pour l’immense majorité du peuple français, Madame la Ministre, ce ne sont pas de « mauvais » chiffres, c’est LEUR vie !

Une épidémie bien … utile ?

Il ne passe pas un jour où, à la TV, on ne vous bassine pas avec la pandémie de grippe mexicaine, porcine, ou de type A selon le niveau de « parler correct » du journaliste.

Certes, il est normal que l’OMS invite les gouvernements à se tenir prêts. C’est bien que la Ville de Paris ait acheté 3 millions de masques pour son personnel, que le Préfet tienne en alerte sa cellule de crise et que la France ait assez de réserve de « tamiflu » pour en vendre aux Etats-Unis. Mais bon, quand même, sachons raison et proportions garder ! 9000 personnes atteintes dans le monde, 75 décès. En France, chaque année, la grippe « ordinaire » tue 3000 personnes. Et rappelons les 20 millions de morts, de part le monde, suite à la grippe espagnole ou les 4 millions suite à la grippe asiatique.

Je la trouve quand même bien commode cette grippe pour « oublier » la crise qui frappe chaque mois à travers le chômage une centaine de mille de personnes et leur famille !

 

Fermeture de l’hôpital Jean-Rostand à Ivry (94)

Ils se sont pourtant bien battu les camarades du comité de défense de l’hôpital Jean-Rostand. Mais  le ministère de la santé n’a pas cédé et continue son entreprise de casse du service public de la santé.

L’hôpital de 120 lits ferme donc ce jour. On prétend satisfaire la demande avec l’ouverture d’une maternité à l’hôpital Bicêtre. C’est ignorer que cette nouvelle maternité a surtout pour ambition de traiter les grossesses à risque… et qu’elle sera vite dépassée par la demande.

Et puis notons 2 chiffres que rappelle Françoise Ney qui a animé le comité de défense : à Neuilly 2,24 lits pour 100 000 femmes en âge de procréer, 0,99 à Ivry. Vous avez dit égalité ?

L’attitude du gouvernement n’empêche pas que la mobilisation continue. Les personnels hospitaliers et médicaux étaient encore dans la rue ce jeudi 14 mai pour refuser la loi Bachelot- prétendument modifiée par Sarkozy !- et défendre l’AP-HP !!!

 

 

Défaite des Islamistes, victoire pour les femmes… au Koweit !

Ca ne se passe pas ici mais au Koweit où les femmes n’ont le droit de vote que depuis 2005.

Les élections législatives viennent de permettre à 4 femmes de devenir députées. Et les Islamistes ont perdu 50% de leur représentation, passant de 21 à 11 sièges.

Ca ne se passe pas ici, mais ça me fait plaisir.

Ca me rappelle quand même ce documentaire passé il y a quelques jours sur Canal+. On y rappelait que les femmes, en France, étaient généralement et largement plus diplômées que les hommes… mais qu’en moyenne et à compétence égale, elles gagnaient 25% de moins. Qu’elles sont assez généralement absentes des postes de direction dans les entreprises (moins dans les administrations : merci la méritocratie et le système des concours… que les libéraux veulent supprimer !). La société française n’a guère changé. Bien sûr, en théorie, égalité et parité sont les 2 mamelles de la libération féminine. En réalité, les femmes assument toujours la double peine : travail et famille. Mais le nombre de places en crèche occupe moins les conversations journalistiques que la dernière tenue de Rachida Dati…

Vive le Koweit !

Le M’PEP (Porte-parole : Jacques NIKONOFF) et les « européennes »

Vous trouverez, en cliquant sur le lien ci-dessous, la position du M’PEP concernant les élections européennes du 7 juin 2009, qu’il me parait utile de faire connaître !

http://www.m-pep.org/spip.php?page=imprimer&id_article=1298

Baisse de salaire contre sauvegarde de l’emploi

Hertz n’a pas hésité : la situation est dûre pour tout le monde, n’est-ce-pas, donc Hertz a demandé à ses cadres (d’abord, pour commencer, pour tester, le tour des autres viendra) de baisser leur salaire de 5%.

Je ne croyais pas qu’on nous referait le coup aussi vite. Car, souvenez-vous, ce n’est pas la 1ère fois que des salariés se font prendre à ce piège… pour voir quelques années (quelques mois) plus tard leur entreprise être délocaliséee en Chine ou en Roumanie ! Mais le patronnat n’a vraiment aucune pudeur et la CGT souligne que la crise a remis à l’ordre du jour cette recette dont il n’a pas fallu longtemps pour affirmer aux yeux de tous qu’elle n’avait qu’un seul but : apporter plus de profits aux financiers. Et, sur ce seul critère, un salarié français ne sera jamais compétitif… sauf à remettre en cause toute notre protection sociale.

Mais, rassurez-vous, on y pense ! La crise, n’est-ce pas ?

Quant à Brice Hortefeux, soi-disant, Ministre du Travail, il « n’est pas choqué par la méthode ». Ben voui, en période de crise, il est normal que « chacun y mette du sien » et se sert la cienture, non ? D’ailleurs aux Etats-Unis, le PDG de Hewlett-Packard donne l’exemple en baissant son salaire de 20% ; il n’impose que 5 à 7% de baisse à ses salariés. Quoi ? Eux n’ont pas d’actions, eux n’ont pas de bonus, ils n’ont que leur (petit) salaire pour vivre ? Ce que vous êtes démagos, quand même !

Scandale : l’accord Kouchner-Vatican remet en cause le fondement de notre république laïque

Un décret paru au journal officiel le 19 avril permet la reconnaissance réciproque des diplômes de l’enseignement supérieur entre la France et le Vatican.

Le gouvernement français cherche à banaliser cette décision en argumentant sur le fait que la France s’inscrit seulement ainsi dans le processus de normalisation européen  dit « de Bologne » qui vise à mettre en place un espace européen où chaque pays reconnait automatiquement les diplômes des autres sans accord préalable des nations concernées.

C’est travestir la vérité car cet accord permet au Vatican de valider les diplômes délivrés sur le sol français par les instituts catholiques. C’est nier le fait que dans notre pays, l’Etat, par l’intermédiaire de l’université publique, a le monopole de la délivrance des diplômes. C’est remettre en cause le fondement de notre république laïque.

Un collectif pour la promotion de la laïcité s’est créé pour poser un recours devant le Conseil d’Etat. Vous pouvez leur apporter votre soutien en signant la pétition qu’ils ont lancée.

http://www.mesopinions.com/annulation-de-l-accord-Vatican-Kouchner-petition-petitions-aa7ff411b416afe1d722a574e02b8c56.html

1er mai 2009 … et on continue !

Même si cette manif n’avait pas l’ampleur de celles du 29 janvier et du 19 mars, la lutte des salariés continue et l’union syndicale est toujours à l’ordre du jour.

Quand 63% des Français désapprouvent l’action du Président de la République le rôle des politiques devrait être de donner un débouché à ces combats. Mais, pour l’instant, on cherche vainement qui peut être à la hauteur de l’enjeu…




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