Le groupe MRC au Conseil de Paris a déposé le voeu ci-dessous lors de la séance des 2 et 3 février. Les élus communistes et du Parti de Gauche ont soutenu ce voeu (à noter une très bonne intervention d’Alain Lhostis, élu PCF). Hélas, le groupe socialiste n’a pas suivi…
Conseil de Paris – Groupe du Mouvement Républicain & Citoyen – Séance des 2 et 3 février
Vœu présenté par Georges SARRE, Marinette BACHE et les élues du Mouvement Républicain & Citoyen
relatif au rôle du projet Autolib’ dans l’avenir de la filière automobile française
L’industrie automobile européenne a subi une chute de près de 8% des ventes de véhicules neufs en 2008. L’industrie française n’est pas épargnée : les ventes de véhicules neufs ont chuté de près de 16% en France (- 153.686 véhicules), deux fois plus vite que la moyenne européenne. Encore ces résultats ont-ils été soutenus par l’instauration du bonus / malus. Le pire est à craindre pour les années à venir, notamment pour Renault et PSA, et donc pour leurs salariés.
D’après une étude de l’Observatoire des métiers de la métallurgie, la filière automobile française pourrait perdre 3.000 à 4.000 emplois par an ces quatre prochaines années, soit une destruction d’emplois dans la filière qui pourrait atteindre à terme 200.000 : 30% des effectifs ! Et ce ne sont pas là les hypothèses les plus alarmistes.
Dans ce contexte, il appartient évidemment en premier lieu à l’Etat de prendre les initiatives volontaristes de relance économique qui s’imposent. Encore actionnaire de Renault, il peut aussi agir à ce titre pour sauver les sites et les emplois de l’ancienne régie.
Mais l’ensemble des pouvoirs publics peut contribuer à soutenir l’industrie automobile française et européenne : en tant que clientes, les administrations et les collectivités territoriales disposent d’un levier non négligeable.
Paris, ville-capitale, centre d’une métropole où se prennent 10% des décisions de production de l’industrie automobile mondiale, et où se concentrent quelque 50.000 salariés de l’industrie automobile, ne peut se désintéresser de cet enjeu.
C’est dans ce contexte que la Ville de Paris va créer le syndicat mixte Autolib’, et s’apprête à recourir à une délégation de service public pour proposer, dès 2010, aux usagères et aux usagers de la métropole parisienne, plus de 2.000 véhicules en autopartage, répartis sur 700 stations.
La commande de 2.000 véhicules (sans compter les véhicules supplémentaires destinés au remplacement des véhicules immobilisés pour entretien ou autre), et le renouvellement régulier de ce parc, représentent un enjeu réel pour l’industrie automobile française et européenne ces prochaines années.
C’est pourquoi, sur proposition de Georges SARRE, Marinette BACHE et des élues du groupe MRC, le Conseil de Paris émet le vœu :
- que le futur syndicat mixte Autolib’ prenne en compte la situation de crise gravissime de la filière automobile française et européenne,
- que, dès lors, dans le respect des lois et règlements relatifs à la concurrence, le futur syndicat mixte Autolib’ lance un marché dont le calendrier et le cahier des charges soient compatibles avec l’offre des constructeurs français et européens, de sorte de donner toutes leurs chances à nos industries automobiles et à leurs salariés.