Samedi 21 février, Résistance sociale était aux côtés des manifestants qui soutenaient le mouvement social aux Antilles.
Comment ne pas être heureux de voir défiler, côte à côte, métropolitains et originaires des Antilles pour soutenir ce formidable mouvement social qui dure maintenant depuis plus d’un mois ? Les drapeaux tricolores qui flottaient au dessus de cette manifestation mettaient les choses au point : les Antillais veulent être des Français comme les autres, à égalité de droits et de devoirs. Cette quasi-insurrection a une raison bien simple : les travailleurs de la Guadeloupe ert de la Martinique n’en peuvent plus de cette économie quasi-coloniale qui leur est imposée ; ils veulent un vrai plan de développement pour leurs îles, pas qu’on les contraignent indéfiniment dans le tourisme et la culture de la banane ou de la canne à sucre … lesquels d’ailleurs ne rapportent qu’aux patrons ! Ils ne veulent pas non plus de l’aumône que leur a accordée Sarkozy. Ce ne sont pas des mendiants : ils veulent un travail et un travail correctement payé. Comme le veulent les salariés de France métropolitaine qui le re-diront dans la rue le 19 mars.
Résistance sociale a connu, à cette occasion un beau succès avec sa pétition de soutien. Vous pouvez la signer en cliquant sur :
http://www.resistancesociale.fr/spip.php?article401
et vous en trouverez le texte ci-dessous :
REPUBLICAINS SOCIAUX, NOUS SOMMES SOLIDAIRES DU LKP !
Nous, signataires de cette pétition, tenons à saluer le combat de nos compatriotes des Antilles et à assurer le LKP et son dirigeant Elie Domota de notre soutien.
Les racines, cause de ce conflit, sont profondes : les inégalités sont encore plus accentuées dans les Antilles qu’en Métropole :
-accès beaucoup plus limité aux services publics et aux logements (avec l’existence de véritables bidonvilles)
-fiscalité discriminatoire (avec la création de zones franches),
-quasi absence de développement et de tissu industriel.
-monopole de l’ensemble des richesses par les békés, descendants des propriétaires d’esclaves, continuant d’entretenir des rapports quasi coloniaux.
Cela se traduit par des taux de chômage catastrophiques : Guadeloupe : 26,9 % ; Guyane : 28,5 % ; Martinique : 24,1 %. Les taux de chômage des 15-24 ans y dépassent les 50 %, atteignant les 60 % en Guadeloupe !
Cela se traduit par un coût de la vie de 30 % plus cher qu’en Métropole. La plupart des produits manufacturés, énergétiques – voire alimentaires – proviennent de l’extérieur. Aux coûts de fret s’ajoute la taxe douanière sur les produits, dite « l’octroi de mer ». Cette taxe injuste constitue cependant la ressource essentielle des communes pour les DOM : celles-ci sont incapables de satisfaire aux besoins de leurs populations : prendre l’argent aux pauvres pour leur en redistribuer une partie n’est franchement ni juste ni utile !
Ainsi le sentiment partagé semble être que les exceptions aux lois et aux valeurs de la République constituent la règle dans les Départements de l’Outre-Mer.
La question n’est donc pas de savoir pourquoi les Antilles explosent mais comment elles n’ont pas explosé avant.
C’est la même crise sociale et économique qui frappe la France, de la Métropole aux Antilles et à la Réunion !
Ce n’est pas aux salariés de payer l’addition mais aux détenteurs de capitaux.
Ce constat est partagé par tous : que l’on habite Pointe-À-Pitre, Fort-de-France, Paris, Lille ou St André-le-Gaz ! Les grèves et manifestations du 29 janvier dans la métropole ont la même cause
Les responsables de la crise sont ceux qui manipulent, exploitent et vivent du libre marché. Ces évènements tragiques n’ont qu’un coupable : un gouvernement incapable d’agir, sinon pour réprimer, qui refuse de répartir plus justement les richesses, bien au contraire.
Ce gouvernement détruit les services publics, il détruit les solidarités nationales, il détruit la santé, le droit du travail. Il tente de remettre en cause tous les acquis des luttes sociales et de la Libération… et il voudrait que l’on se taise ? Les médias voudraient nous focaliser sur quelques jeunes de 20 ans, désespérés par un avenir bouché, alors que c’est l’ensemble des salariés de Guyane, des Antilles, de la Réunion, de la France métropolitaine qui sont en lutte.
Non, au LKP, ce ne sont pas des irresponsables : le LKP est une alliance de 48 organisations syndicales, politiques, associatives. Son enracinement est populaire. Cette alliance a exigé de discuter avec tous ceux qui représentent tout ou partie du pouvoir économique, social et politique sur le territoire : Medef et PME, Etat, Conseils régional et général… en vain ! La seule réponse donnée par le gouvernement a été la répression.
Alors oui, nous soutenons la lutte en Guadeloupe parce que cette révolte est la conséquence directe du mépris affiché par Nicolas Sarkozy en tournée dans le Golfe, du libéralisme dogmatique de son gouvernement, de l’intransigeance du patronat qui, aux Antilles comme partout, refuse la moindre revendication.
Nous faisons donc part au LKP de toute notre solidarité, notre sympathie et notre soutien.
Vive la République Sociale !