Ci-dessous mon intervention au rassemblement du Comité national contre la privatisation de la poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal, le 22 octobre 2008 à la Bourse du travail
Tout d’abord j’ai promis d’excuser Georges Sarre qui ne peut être parmi nous aujourd’hui. Il vous transmet ses amitiés et restera à nos côtés dans cette lutte.
La poste a beaucoup évolué ces derniers temps et pas dans le sens des usagers : création de guichets professionnels, mise en place d’espaces gadgets, suppressions de tournées à Paris et fermetures de centaines de bureaux d en Province, multiplication des emplois précaires et tentative de transformation de notre facteur en VRP : La direction de La Poste a déjà changé le cap faisant du seul profit son objectif. La suite nous la connaissons. Il suffit de regarder France Télécom ou EDF et GDF : augmentation des factures et diminution des services !
Cette privatisation vient de loin. Le MRC s’y est depuis toujours opposé à commencer par le démantèlement des PTT, comme nous nous sommes toujours opposés à la concurrence libre et non faussée de Maastricht à Lisbonne en passant par Amsterdam ! Nous continuons ! Au nom du groupe MRC, j’ai déposé un vœu, dès septembre, au Conseil de Paris pour que le Maire interpelle le gouvernement et fasse part de son opposition. Ce voeu a été largement voté. J’appelle les élus de toutes nos organisations politiques présentes à en faire de même. En milieu rural certains élus se trouveront ainsi confrontés à leurs propres contradictions notamment si une fermeture du bureau de Poste est programmée dans leur village.
Cette entreprise de démantèlement de tous nos services publics vient de Bruxelles mais elle ne vient pas du Saint Esprit ; elle est l’œuvre de la volonté de chacun des gouvernements : si un seul d’entre-eux souhaitait réellement et sincèrement stopper ce démantèlement, il n’aurait qu’à refuser de signer les directives en Conseil des ministres européens ! Ne renvoyons pas à Bruxelles ce qui peut se régler à Paris.
Lutter contre la privatisation de La Poste c’est aussi refuser la précarisation des emplois et rejeter tout dumping social. Car vouloir que le service public réponde à des exigences de qualités et aux besoins de la population, c’est lui donner les moyens de le faire ! Si La Poste demeure aujourd’hui encore un service public c’est grâce à la conscience de son personnel et à l’attachement des citoyens à ce service fondamental qui va au delà de l’acheminement du courrier et qui concourre à la cohésion sociale et à la vie en milieu rural. Avoir des entreprises nationales cela ne suffit pas pour avoir des services publics ! Cette mobilisation est une mobilisation non pas simplement pour La Poste mais bel et bien pour le service public postal !
Pour le sauver il ne reste qu’une seule vraie solution : la mobilisation des citoyens ! Aussi je tiens à saluer tout particulièrement l’ensemble des organisations syndicales, qui en pleine campagne prud’homale réussissent cette unité : sans vous, sans cette unité, ce rassemblement n’aurait pu aboutir ! Nous devons le pérenniser car nous pouvons gagner. Et c’est notre devoir de gagner en imposant un grand débat national et un référendum ! Je le crois : ensemble, oui, nous pouvons sauver La Poste ! Sarkozy n’est pas courageux : il a déjà reculé devant d’autres mobilisations. Nous pouvons marquer d’une victoire les luttes perdues depuis des années dans le démantèlement successifs des solidarités !
Car le choix du service public c’est le choix de la solidarité ! C’est mon choix. C’est votre choix. Et c’est par des centaines de réunions comme celle-ci que nous l’imposerons !
Certains citoyens sont déjà très mobilisés contre la privatisation de la poste. Alors continuons car c’est un enjeu très important encore plus aujourd’hui dans le cadre de cette crise infernale.
Merci également pour votre mobilisation.
Isa