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Archive mensuelle de octobre 2008

Sarkozy et l’emploi…

Hier Sarkozy a tenu sa « conférence sur l’emploi ». Faisons vite car il n’y a vraiment rien de neuf.

Il avait 2 objectifs :

-d’abord faire croire que les milliards donnés aux banques -alors qu’il n’existait pas d’argent pour les salaires ou le service public !- c’était pour « les salariés, la croissance et l’emploi » (dixit) ;

-ensuite se servir de la crise pour démonter encore un peu plus le droit du travail : bienvenue, donc, à toutes les nouvelles formes de contrats précaires et au travail le dimanche.

Pas sûr que les salariés soient dupes. Mais, et les partis politiques de gauche ?

En tous cas, il est réapparu pour ce qu’il est , un zélé serviteur du Capital. Laurence Parisot n’aurait pas fait mieux.

Un référendum pour sauver le service public postal !

Ci-dessous mon intervention au rassemblement du Comité national contre la privatisation de la poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal, le 22 octobre 2008 à la Bourse du travail

Tout d’abord j’ai promis d’excuser Georges Sarre qui ne peut être parmi nous aujourd’hui. Il vous transmet ses amitiés et restera à nos côtés dans cette lutte.

La poste a beaucoup évolué ces derniers temps et pas dans le sens des usagers : création de guichets professionnels, mise en place d’espaces gadgets, suppressions de tournées à Paris et fermetures de centaines de bureaux d en Province, multiplication des emplois précaires et tentative de transformation de notre facteur en VRP : La direction de La Poste a déjà changé le cap faisant du seul profit son objectif. La suite nous la connaissons. Il suffit de regarder France Télécom ou EDF et GDF : augmentation des factures et diminution des services !

Cette privatisation vient de loin. Le MRC s’y est depuis toujours opposé à commencer par le démantèlement des PTT, comme nous nous sommes toujours opposés à la concurrence libre et non faussée de Maastricht à Lisbonne en passant par Amsterdam ! Nous continuons ! Au nom du groupe MRC,  j’ai déposé un vœu, dès septembre, au Conseil de Paris pour que le Maire interpelle le gouvernement et fasse part de son opposition. Ce voeu a été largement voté. J’appelle les élus de toutes nos organisations politiques présentes à en faire de même. En milieu rural certains élus se trouveront ainsi confrontés à leurs propres contradictions notamment si une fermeture du bureau de Poste est programmée dans leur village.

Cette entreprise de démantèlement de tous nos services publics vient de Bruxelles mais elle ne vient pas du Saint Esprit ; elle est l’œuvre de la volonté de chacun des gouvernements : si un seul d’entre-eux souhaitait réellement et sincèrement stopper ce démantèlement, il n’aurait qu’à refuser de signer les directives en Conseil des ministres européens ! Ne renvoyons pas à Bruxelles ce qui peut se régler à Paris.

Lutter contre la privatisation de La Poste c’est aussi refuser la précarisation des emplois et rejeter tout dumping social. Car vouloir que le service public réponde à des exigences de qualités et aux besoins de la population, c’est lui donner les moyens de le faire ! Si La Poste demeure aujourd’hui encore un service public c’est grâce à la conscience de son personnel et à l’attachement des citoyens à ce service fondamental qui va au delà de l’acheminement du courrier et qui concourre à la cohésion sociale et à la vie en milieu rural. Avoir des entreprises nationales cela ne suffit pas pour avoir des services publics ! Cette mobilisation est une mobilisation non pas simplement pour La Poste mais bel et bien pour le service public postal !

Pour le sauver il ne reste qu’une seule vraie solution : la mobilisation des citoyens ! Aussi je tiens à saluer tout particulièrement l’ensemble des organisations syndicales, qui en pleine campagne prud’homale réussissent cette unité : sans vous, sans cette unité, ce rassemblement n’aurait pu aboutir ! Nous devons le pérenniser car nous pouvons gagner. Et c’est notre devoir de gagner en imposant un grand débat national et un référendum ! Je le crois : ensemble, oui, nous pouvons sauver La Poste ! Sarkozy n’est pas courageux : il a déjà reculé devant d’autres mobilisations. Nous pouvons marquer d’une victoire les luttes perdues depuis des années dans le démantèlement successifs des solidarités !

Car le choix du service public c’est le choix de la solidarité ! C’est mon choix. C’est votre choix. Et c’est par des centaines de réunions comme celle-ci que nous l’imposerons !

Orientations budgétaires et crise financière

J’ai choisi de publier ci-dessous mon intervention au Conseil de Paris du 20 octobre 2008 dans le cadre du débat sur les orientations budgétaires. Car tout débat budgétaire ne peut aujourd’hui se faire hors du contexte de la crise financière mondiale.

Monsieur le Maire, Mes chers collègues,

Nous débattons aujourd’hui des premières orientations budgétaires du mandat et je me réjouis qu’elles se situent dans le prolongement et l’amplification de ce qu’a réalisé notre municipalité depuis 7 ans.

Je veux tout de suite dire que mes propos ne sauraient faire abstraction de la crise que nous traversons. Cette crise sera profonde et durable. Elle est à la mesure des déséquilibres entre l’économie réelle et la sphère financière. Dans un contexte de globalisation, elle trouve son origine aux Etats-Unis qui vivent au-dessus de leurs moyens : leur dette représente 316 % du PIB, ils captent 80 % de l’épargne mondiale ; mais la vague submerge l’ensemble du monde.

A travers de nombreuses annonces médiatisées, les gouvernements d’Europe et d’Amérique veulent donner l’impression de prendre le problème à bras le corps. Ils annoncent la découverte d’une panacée : la recapitalisation des banques qu’ils ont privatisées. Or cette solution ne signifie qu’une chose : faire payer les pertes par tous, salariés et retraités en premier lieu, pour le plus grand profit  des spéculateurs imprudents et irresponsables. Ce n’est pas au chevet de l’emploi qu’ils viennent apporter remède mais bien à celui de la finance ! Les Français ont payé hier, pour le crédit Lyonnais, ils paieront demain, pour tous les spéculateurs !

Le Président Sarkozy et son premier ministre n’ont de cesse de réclamer l’Unité Nationale face à la crise. Mais pour être audibles encore faudrait-il qu’ils axent leurs discours autour d’une vision consensuelle des intérêts de notre Pays et de la justice sociale.

Quand la situation le permettait, le gouvernement a choisi de privilégier les riches. Quand la Bourse allait bien mais que le pouvoir d’achat de nos concitoyens ne cessait de diminuer, il a mis en place le bouclier fiscal au lieu d’augmenter le SMIC et le point d’indice ! Il a démantelé nos solidarités nationales, à commencer par nos services publics, y compris celui de la santé et de la protection sociale. Il a reporté sur les collectivités territoriales les charges de cette solidarité. C’est aujourd’hui le cas du RMI qui coûte à notre ville pas moins de 108 millions d’euros. Demain ce sera certainement le cas du RSA !

Que fait-il aujourd’hui quand la Bourse s’effondre du fait de l’insouciance et du cynisme de ceux qui s’enrichissent en dormant? Remet-il en cause ce choix ? Bien sûr que non ! Alors que des milliers de personnes risquent de se retrouver au chômage, de voir leurs économies, parfois de toute une vie, s’envoler, que le pouvoir d’achat continue de dégringoler, il persiste et signe jusqu’au changement de statut de La Poste !

La Mairie de Paris ne peut dans ce contexte rester les bras croisés : elle ne le fait pas, comme elle ne le faisait pas avant la crise !

Avant la crise, la Ville a assumé les carences de l’Etat en matière sociale : alors que l’Etat stigmatisait le chômeur, rendait plus difficile l’indemnisation, et pressurisait, ainsi, l’ensemble des salaires, que faisait la Ville ?

Eh bien ! La Ville en 2007 a permis à 1 700 allocataires du RMI d’être resocialisés. Ils ont été formés et ont retrouvé un emploi, grâce aux structures d’insertion. Dans la dernière mandature, ce n’est pas moins de 8 500 emplois qu’elle a créés. Ce ne sont pas moins de 30 000 logements sociaux qui ont été financés.

80% des immeubles ont été ou sont en voie d’être sortis de l’insalubrité. L’enveloppe d’acquisition pour le logement a été multipliée par 4. 8 000 logements ont été sauvés de la vente «  à la découpe  ». Ajoutons à cela la mise en place du prêt «  Paris logement zéro % » et du micro crédit et on voit bien de quel côté se trouve l’innovation et la compétence !

Ce que la Ville a fait avant la crise, malgré les difficultés la Ville s’organise pour l’accentuer avec d’autant plus de détermination, que les Parisiennes et les Parisiens, en subiront les effets au vu de l’importance, pour notre Ville, du tourisme et de notre tissu économique qui vont être touchés par la crise.

Ce n’est donc pas moins de 400 millions d’euros qui seront consacrés au logement : 6 600 logements supplémentaires seront financés avec un objectif de 40 000 logements supplémentaires pour cette nouvelle mandature.

De plus, la crise actuelle, pourrait bientôt se doubler d’un crash immobilier. Alors que l’Etat semble attendre son salut de l’au-delà, la Ville prend les devants : pour un montant de 20 millions d’euros le dispositif «  Paris logement 0%  » sera complété d’un Prêt Parcours Résidentiel pour permettre à des locataires du parc social d’en sortir. Une aide sera créée pour inciter les propriétaires à entrer dans le dispositif «  Garantie des risques locatifs  ».

Celui-ci supprime la barrière de la caution, et permet la mutualisation des risques afin de rendre le logement plus accessible.

Enfin, d’ici 2010, 21 millions d’euros, permettront de terminer notre programme de rénovation des immeubles insalubres. Le groupe MRC se réjouit de la mise en place d’un dispositif de veille pour éviter que cet état de fait ne recommence. Dommage que la droite n’y ait même pas songé lorsqu’elle dirigeait notre Ville ! Cela nous aurait permis des économies substantielles ! Mais, il est vrai, que cette préoccupation n’est pas la sienne, tant au niveau parisien, qu’au niveau national.

La Ville assume les carences de l’Etat en matière de santé : alors que l’Etat n’a de cesse de s’attaquer au système solidaire de sécurité sociale par une politique de franchises médicales et de déremboursement, par la fermeture d’hôpitaux publics et de lits comme le dénonce fort justement le livre blanc de l’Association des Petites Villes de France, que fait la Ville ?

26 millions d’€ seront consacrés aux actions de préventions et à un plan «  Paris nutrition santé  » dans les écoles. Les crédits aux vaccins et aux médicaments seront augmentés et notre politique contre les MST développée.

J’ajouterai à cela que la Ville a également assumé les carences de l’Etat en matière d’investissement et de services publics : alors que l’Etat et l’Europe refusaient toute politique de grands travaux et de relance économique et privatisaient à tour de bras en démantelant les services publics, que faisait la Ville ?

Eh bien la ville a doublé ses investissements : création du Tramway, de terrains de sports, de piscines, elle a investit dans la propreté, elle a permis un essor sans pareil de la culture et du tissu associatif.

Pour entretenir ce rebond,  nos investissements augmenteront de 18% pour atteindre 8,5 milliards d’€ à la fin de cette nouvelle mandature et des crédits importants seront consacrés aux PME-PMI.

Concernant les services publics parisiens, la Municipalité a pris l’engagement d’ouvrir 4500 places en crèches ou haltes-garderies. En 2009, 576 places seront ouvertes, avec un budget qui passe de 55 millions à 60 millions d’euros pour le fonctionnement.

Concernant l’Ecole, je ne reviendrai pas sur mes propos au dernier Conseil, mais je souhaite attirer votre attention quant aux rumeurs de nombreuses suppressions de postes pour le RASED liées aux nouvelles directives gouvernementales sur la suppression des cours le samedi matin.  

Pour que Paris soit à la hauteur de ces enjeux, nous soutenons totalement l’augmentation de la fiscalité locale, d’ailleurs modérée, prévue et présente dans le programme de mandature.

Bien entendu, les impôts locaux ne sont pas justes. Mais cette injustice est à relativiser.

Tout d’abord la Taxe d’habitation bénéficie à Paris du maximum d’abattement prévu par la loi notamment en ce qui concerne les enfants en charge. De plus son calcul prend en compte le revenu d’imposition. Quant à la taxe foncière que nous étendons au département, force est de constater que les propriétaires parisiens modestes sont de plus en plus rares. Et nous sortons ainsi de l’injustice qui faisait que seuls les locataires participaient à la solidarité départementale.

Mais surtout l’injustice de ces taxes est quasi inexistante face au bouclier fiscal, à la diminution des tranches de l’impôt sur le revenu et la multiplication des niches fiscales.  Et nous n’osons même pas parler du projet délirant d’augmentation de la TVA, seul impôt dégressif, que souhaitaient mettre en œuvre le gouvernement et l’Europe avant la crise sous le vocable de «  TVA sociale  »: lorsque le système d’impôt national progressif est laminé, et que la redistribution s’opère en faveur des capitaux, quelle marge de manœuvre reste-t-il pour exercer la solidarité ? De quelles marges de manoeuvres disposons-nous lorsque ceux qui profitent du détournement de la solidarité nationale font appel aux fonds de tous pour résorber une crise qu’ils ont eux-mêmes engendrée ?    

Alors oui ! Avec ces orientations budgétaires, notre ville tiendra ses engagements malgré la crise. Mais notre ville se trouve dans cette circonstance historique une mission supplémentaire à accomplir : celle de la protection de nos concitoyens les plus fragiles socialement, et également, du personnel municipal.

Ce «  bouclier social  » est préfiguré dans la communication sur les orientations budgétaires.

Pour ne citer que quelques exemples : augmentation de la solidarité intergénérationnelle pour atteindre, en 2009, 293 M€ (soit + 23% depuis 2001), aide sociale à l’enfance (+ 24% soit 10 M d’€) alors que l’Etat se désengage de nos 26 centres sociaux, 279 M€ de crédits (+7%) pour la prise en charge des personnes âgées dépendantes, + 9% pour l’allocation personnalisée d’autonomie, création d’un nouveau plan local pour l’insertion et l’emploi pour les 10ème, 11ème, 12ème et 20ème arrdts,  objectif d’un taux durable de chômage en dessous du taux national,  mise en place de l’allocation «  Paris logement  » pour aider les Parisiens qui consacrent plus de 30% de leurs revenus à leur loyer et à leurs charges, développement de l’insertion professionnelle et de l’économie sociale et solidaire sans oublier le micro-crédit.

Notre groupe a conscience que le document qui nous a été remis concerne les grandes orientations budgétaires et non pas le budget.

Nous avons conscience que les louanges de tous, sur la saine tenue de nos comptes, permet aujourd’hui à notre ville de pouvoir finir sereinement cette année budgétaire ; trop de localités ne peuvent faire face à des dépenses de fin d’année, l’emprunt leur étant difficile voir impossible du fait de la conjoncture.

Mais la notation triple A, si elle nous est aujourd’hui d’une grande utilité pour cette raison, le sera-t-elle demain ? Ne pourrions-nous pas nous interroger sur ce qu’il conviendrait de faire pour permettre un véritable bouclier social et le mesurer au regard des 4 millions d’€ que nous rapporte cette notation? 

Nous pensons comme vous, monsieur le Maire, que notre rôle, du fait du désengagement de l’Etat, doit être de protéger nos concitoyens même si nous ne pouvons le remplacer.

Devant la baisse du pouvoir d’achat, et en période de crise, ne pourrait-on pas étudier des mesures de financement pour donner gratuitement accès, en plus de l’amplification de notre politique de logement, au minimum vital en matière d’eau et d’énergie au Parisiennes et aux Parisiens ?

Nous savons que 8 500 emplois ont été créés sous l’ancienne mandature et qu’il s’agit d’un très bon taux vis-à-vis d’autres collectivités. Mais devant l’augmentation du chômage, et sa certaine amplification dans les mois à venir, ne pourrions-nous pas augmenter directement le nombre d’emplois, notamment pour faire fonctionner, à leur pleine efficacité, nos nombreux équipements publics ? Je pense notamment aux espaces verts, aux bibliothèques et à la propreté. Nous avons déposé un vœu à ce sujet.

Ces marges de manœuvres pourraient également être utilisées pour la rémunération du personnel municipal, 52 % de nos agents sont de catégorie C de la FPT avec une rémunération inférieure à 1 250 € par mois. Nous savons bien que l’idéal serait de relever significativement le point d’indice, mais cette décision ne nous appartient pas. Nous pouvons explorer d’autres pistes, en lien avec les représentants du personnel : politique indemnitaire, de promotion et de titularisation.

Nous y gagnerions dans la stabilité de nos personnels ; je pense en particulier aux crèches où le taux de rotation est vertigineux : nous pourrions sans doute récupérer des marges sur la formation du personnel.

Il serait sans doute utile que la municipalité, sous l’impulsion de l’adjointe chargée du secteur et en lien avec les élus, puisse travailler à un plan pluriannuel des RH de la Ville et du département.

Quoiqu’il en soit Monsieur le Maire, comme tous les budgets depuis 2001, les orientations budgétaires pour 2009 font preuve du plus grand sérieux.

Durant notre mandat, nous aurons bien employé l’impôt des Parisiens. Nous l’aurons employé à lutter pour leur emploi et pour leur logement, à répondre à leur besoin de services publics et de qualité de vie, et ce, malgré les embûches que nous tend chaque jour le gouvernement et malgré la crise financière qui touche notre Pays.

Notre adhésion aux grandes orientations budgétaires 2009 est donc forte.

Voilà, Monsieur le Maire, mes chers collègues, la position de mon groupe sur ces solides orientations budgétaires.  

Obama va-t-il gagner ?

obama.bmp Si j’étais étasunienne, je voterai Obama.

Et pas seulement parceque c’est un beau mec.

Mais les jeux ne sont pas faits. Les sondages, qui d’ailleurs sont bien difficiles à interpréter, étant donné le système électoral des Etats-Unis, montreraient une diminution constante de l’avance d’Obama sur son adversaire.

Quel sera l’impact du critère racial ? Nous n’en savons rien.  La peur du changement ne retiendra-t-elle pas, au dernier moment, l’américain moyen ?

Alors, sachons raison garder : je trouve étonnant l’enthousiasme de la presse française pour le candidat démocrate. Déjà, elle avait cru à la victoire de Kerry, mais la société nord-américaine est bien complexe pour nous, citoyens français.

Il y a 4 ans une vision déformée de la « grandeur de l’Amérique » ainsi que l’attachement de cette société au chacun pour soi habillé du vocable de la « libre entreprise » et de la certitude que tout mérite est payé de retour, avait sauvé « W » d’une défaite annoncée. Ajoutons-y aussi le choix d’un candidat démocrate à la vice-présidence, sans aucune carrure et bien incapable d’aller mobiliser les voix ouvrières du nord-est… qui avaient finalement manqué à John Kerry.

Gardons-nous donc de tout optimisme prématuré !

 

Vive l’amitié franco-tunisienne !

Article co-écrit avec Michel JALLAMION

Mardi 14 octobre au Stade de France, nous y étions

Que n’avons-nous entendu depuis ! Alors, oui, la Marseillaise a été sifflée. Et ce n’est pas bien : aucun hymne national n’a à être sifflé. Mais faut-il être assez étranger au sport pour ne pas savoir qu’il y a toujours des spectateurs pour siffler les hymnes en football et toujours d’autres, dans les gradins du stade, pour demander qu’on respecte l’hymne de l’équipe adverse. Le problème c’est que depuis 1998 où les «  politiques  » se sont emparés du football, on demande à ce même football de porter ce que le «  politique  » n’a su porter ; c’est à dire l’intégration ou plus exactement les manifestations extérieures d’une véritable intégration.Eh bien la question est à la fois plus simple et plus compliquée que ça.

La portée internationaliste des paroles de la Marseillaise échappe au commun des mortels : la faute à qui ? Il y a eu bien plus dérangeant, ce 14 octobre au SDF, et on n’en parle pas : la surenchère sur le respect, dégoulinant de bien-pensance ne donnait qu’une seule envie : se foutre de la gueule de ces donneurs de leçons ! Qu’ils ré-identifient la France à ses principes républicains au lieu d’exclure 1793 et Jules Ferry des livres d’Histoire. Qu’ils expliquent la symbolique des hymnes au lieu de tenir des discours mièvres sponsorisés par Coca-Cola ! Le stade était rempli à 90% de supporters de l’équipe de Tunisie qui jouait pour la première fois dans le Stade de France : ils étaient «  chez eux  » et ont été emportés par leur élan. Au risque de vous choquer : oui, il y avait de la beauté à voir toutes ces générations d’origine tunisienne fières de leur équipe et de leurs origines, qui supportent habituellement l’équipe de France, supporter l’équipe de Tunisie et s’accaparer le stade mythique de 98.Oui , les Franco-tunisiens, jeunes vieux, ont supporté «  leur  » équipe. Ils l’ont fait dans un esprit folklorique ce qui est bien.

Et les supporters de l’équipe de France, ils n’était pas là ? Eh bien si : une grande partie était là : sous les drapeaux tunisiens il y avait des écharpes tricolores. Sous les blousons, des ti-shirts de l’équipe de France. Pourquoi personne n’en parle-t-il ? Pourquoi, personne ne parle-t-il de ce jeune couple assis devant nous et qui s’est levé du même élan pour les 4 buts ? Tous ces supporters s’époumoneront la prochaine fois à chanter la Marseillaise. Qui le dira ? Qui parlera des chechias qu’arborait la majorité des spectateurs et qui, sous les deux drapeaux, étalait fièrement le slogan «  Vive l’amitié franco-tunisienne !  » Ce sont ces mêmes jeunes qui étaient dans la rue en 1998 et qui siffleraient les hymnes des adversaires de l’équipe de France s’ils avaient les moyens financiers d’assister à tous les matchs. Au passage, l’hymne tunisien (chanté en premier) a eu quelques sifflets mais personne n’en parle ce serait trop dérangeant. Que la FFF se débrouille à trouver des supporters pour soutenir notre équipe nationale reste un problème sportif… et un choix financier, mais les déclarations de Laporte sont une honte pour la France ! Voudrait-on faire se lever des Français contre d’autres Français qu’on ne s’y prendrait pas autrement : eh bien non, ça ne marchera pas !

Au risque d’un parallèle que d’aucuns jugeraient scandaleux : cela fait maintenant 14 ans que Michel n’est plus à Grenoble mais il a supporté Grenoble contre le PSG. Quel rapport ? Et bien il est sûr que ses enfants feront de même voire ensuite ses petits enfants ! Si le Parc des Princes avait été rempli de Grenoblois, Michel aurait hué à tout rompre le PSG, sauté et scandé le nom de ce qu’il juge  » son  » équipe, à mon plus grand dam, moi pour qui «  Ici, c’est Paris !  ». Mais si l’équipe reçue au Parc avait été Châteauroux, j’aurais hué PSG tandis que Michel l’aurait soutenu sans discussion. Cela n’empêche pas que nous aimons Paris, que nous soyons supporters de Paris contre tous  » les autres « , que «  Paris est magique  » face à l’OM et que nous ne retournerons pas vivre dans notre région d’origine. Et cela ne nous empêche pas d’être amis. Si cette identification au pays d’origine reste forte qu’en est-il du sentiment national ? Peut-il s’estomper sur simple oukaze aussi attachante soit la ville d’accueil, aussi belle soit la nouvelle Patrie ?Le parallèle n’est pas si bête. Le foot n’est pas la guerre. On a tous tendance à soutenir le  » petit Poucet « . C’est même typiquement Français : c’est le contraire en Allemagne et aux Etats-Unis en tout cas.

Une image pour terminer : celle de ce grand-père et de cette jeune fille, tous les deux avec un ti-shirt tunisien ; le petit garçon sur les épaules du grand père portait le maillot de l’équipe de France et un drapeau français peignait le visage de la jeune fille. Vive la France et vive l’amitié franco-tunisienne !

* Lire l’interview de Michel Platini dans «  Le Monde  » du 18 octobre

Bonjour tout le monde !

Bienvenue sur mon blog !

Vous y trouverez réflexions, réactions, interrogations et, sans doute, coups de gueule, qui n’engageront que moi, pas les différentes organisations auxquelles j’appartiens, pas les diverses responsablités que j’assume.

Ca fait du bien la Liberté… Servez-vous en également : n’hésitez pas à me répondre !

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